Crédit : Geluck 

Avant (le BitCoin, le CrowdFunding, et autre e-fumisteries …), quand l’économie était une science (inexacte, certes), et pas une idéologie (dangereuse, hélas), on disait : « la mauvaise monnaie chasse la bonne ».

Crédit : Daily Star – Fitz Summoy

Mais c’était (bien moins pire) avant …

Maintenant, si on avait le coeur à sourire en plein naufrage (du ? des ?) français, l’esprit un peu cyranesque le nez dans son café à Paris, on pourrait s’amuser à penser (à mal ?)  bien des choses de ça (chat ? chasse ?), en somme :

– facile : la mauvaise politique chasse la bonne (no comment, penser à Churchill ou à de Gaulle, pas besoin de faire dans la provoc’ en traitant les électeurs de veaux ramollis, les militants de dévots ballots, et les politiciens de maintenant d’attrape-gogos, sinon de tristes zozos) …

– dépressif (plutôt de gauche) : la mauvaise gauche chasse la bonne (no comment, on ne saura jamais si Rocard eût été moins pire que Mitterrand, et il reste à voir quels consternants prendront la main pour la déplorable fin de mandat du plus lamentable stagiaire éna-hec de l’histoire de l’Elysée) …

– désabusé (plutôt de droite) : la mauvaise droite chasse la bonne (no comment, personne n’a jamais forcé de citoyens, hormis quelques morts corses à Paris, à voter Chirac, et on peut espérer d’une part que le FN ne restera pas longtemps le premier parti de France, surtout si #PS cesse de l’instrumentaliser, d’autre part des gens pas trop lamentable émergeront des cendres de #UMP (un des problèmes de la droite -normale, pas extrémiste- de maintenant, c’est que les « bons » sont exilés, soit à l’intérieur (golf, équitation, yoga …), soit à l’étranger (Suisse ou Belgique pour les retraités et rentiers, Londres pour les financiers, Silicon Valley pour les jeunes subventionnés dans les pépinières municipales et incubateurs régionaux, et Asie pour les entrepreneurs « normaux »), et que les héritiers du Medef et enragés de la droite forte marginalisent et stérilisent les pas trop consternants) …

– Caféïné (voire culotté) : la mauvaise foi chasse la bonne foi (no comment, pas la peine de tendre le cou pour se faire décapiter par des supporters radicaux, des militants intégristes, des croyants mal embouchés -honni qui mal babouchés, voire carrément bouchés, sinon bouchers, y pense- ou autres sectaires et totalitaristes potentiellement violents) …

– etc etc etc … : les mauvais livres (ah ! les prix parisiens, voire globaux, et autres triomphes littéraires francophones de temps flous …), la malbouffe (comment en vouloir à ceux qui produisent à la chaine alimentaire ce qu’on leur demande parce qu’on a perdu la raison et qu’on laisse nos mômes dériver, au prix qu’on exige pour pouvoir s’acheter des bagnoles allemandes -made in ou by selon qu’on les veut stupidement surpuissantes ou juste misérablement frime-, des montres suisses -en espérant que l’or ne provient pas des dents d’il y a trois quarts de siècle, ni de mines trop esclavagistes-, des fringues islamiques -les jeans made in Tunisia, doudounes made in Pakistan, ça interroge un peu, non ?- et des jetableries électroniques chinoises, dans les quantités dont on a besoin pour pouvoir en gaspiller la moitié), les pires habitudes (avant, on appelait « ça » les pêchés, plus ou moins capitaux et tout le monde pensait peu ou prou que voler, fut-ce la femme du voisin, mentir, même pour la bonne cause, tricher, quand bien même simplement au jeu, et autres mauvaises actions était à éviter dans la mesure du possible, ne serait-ce que pour ne pas brûler éternellement dans les flammes d’un enfer, mais c’était avant …) et la musique à vomir …

Désespéré/ant : les mauvaises blagues ont chassé les bonnes …

Rassurant/é : les bonnes années chassent les mauvaises !

Pressé : la mauvaise nouvelle, après ces quelques (plus ou moins) bons (jeux de vilains) mots, c’est que ni le rédacteur, ni le lecteur n’ont trop le temps de tchatcher (fin 2014).

Renaud Favier – 26 novembre 2014