11 juillet 2010 : que le meilleur gagne ! #worldcup 
Du moment que l’esprit d’équipe, le talent des joueurs d’exception, l’envie de gagner et l’espoir d’avenir de nations prévalent sur les ambitions de trésoriers, les tripatouillages d’apparatchiks et les compromis d’hommes du passé (et dépassés), si en plus on peut voir Nelson Mandela danser de joie (Angela Merkel au 3e but allemand, ça valait bien Fantasia …) et de nouveau une Reine (d’Espagne ou des Pays-Bas, whatever works) courir après les joueurs à poil dans les vestiaires, ça aura valu le coup de faire une petite overdose de foot en début de saison de parapente.
Et on s’en fiche un peu, en définitive, de savoir qui des Espagnols favoris ou des Hollandais méritants va gagner ce soir, l’important c’est que le match soit beau et que le sport sorte vainqueur sans trop de violence dans ou hors de stades, de soupçon de dopage ou de tricherie, de rumeurs d’achat de match ou d’arbitres, de 3èmes mi-temps immorales ou de jeu contre son camp, d’insultes en une de la presse, de péroraisons de sportifs en chambres et autres donneurs de leçons télévisuels rassemblés en association des commentateurs français crétins et insupportables qu’hélas le chant des vuvuzuelas ne parvient pas à couvrir.
Pour ce qui concerne les (a)mateurs français, tout nous semblera bien sûr un peu fade après l’insoutenable suspense, la glorieuse incertitude du sport quand on ne savait pas si les Bleus allaient sortir du bus ou pas, si Anelka allait insulter le pilote dans l’avion ou pas, si quelqu’un allait démissionner ou pas, si Zidane était dans le vestiaire ou pas, si Platini avait avalé de travers ou pas, si la supportrice du Paraguay allait tenir sa promesse ou pas ( elle l’a fait http://sports.orange.fr/coupe-du-monde/2010/photo/dujour/2010/7578-elle-a-tenu-promesse.html )
, enfin quelqu’un qui honore le drapeau …
En outre, le monde entier connait déjà le résultat d’Espagne / Pays-Bas puisque Paul le Poulpe a parlé et comme il y a encore moins que rien de regardable que d’habitude à la télé ce dimanche soir (même pas un film sur Arte, une rediffusion quelque part en deuxième partie de soirée ou un défilé de pontichiants sur résultats de sondages de sortie d’urnes -funéraires ?- quelque part dans le monde), on va très bientôt pouvoir retourner à une activité normale, genre profiter du temps merveilleux en soirée pour boire une ou deux bières sur une terrasse pas trop bingo (bling-bling + bobo). Tous, sauf Laurent Blanc qui va sûrement regarder le match pour au moins une fois voir du foot en 2010, avant de commencer à brainstormer avec les « instances » puis peut être un jour rencontrer des joueurs motivés et les entrainer pour gagner, ce qui semble tout sauf une activité normale pour un sélectionneur professionnel de l’Equipe de France.
Ceci étant, il serait très injuste de décrier cette coupe du monde au motif que l’arbitrage a été assez inégal, que Maradona n’a quasiment pas joué et que les vuvuzuelas ont empêché d’entendre ce que Materrazi disait à Zidane. D’abord, parce que c’est un des rares domaines d’activité économique (façon de parler vu les niveaux des salaires et de sales airs) où l’Europe domine encore les pays émergents et où la France marque les esprits sinon des buts, alors ne crachons pas sur ce(ux) que nous avons adoré(s). Ensuite parce que de temps à autres il y a eu du beau jeu et que revoir l’Uruguay au plus haut niveau avait quelque chose de doux pour les nostalgique du monde d’hier. Enfin parce que ni l’Allemagne (Séville 82, c’est vil), ni l’Italie n’ont gagné et ça, ça console un peu ceux qui aiment la vengeance froide.
Et il serait aussi dérisoire que tardif de jeter la pierre aux Bleus (et illégal, la lapidation n’est pas autorisée en France), à leur sélectionneur (le seul à savoir lire apparemment, sinon quelqu’un d’autre serait sorti du bus) , à leur président (le seul à avoir démissionné à ce stade), à leur entourage officiel ou privé, à leurs sponsors, aux vendeurs de télé (ou d’espace publicitaire de mi-temps à double tarif), leurs experts des médias ou expertes d’un soir venues les encourager et les soulager d’une tension nerveuse sans égal sinon peut être celle de leurs investissements en banque (en « bourses » ?), même si tout ce petit monde parait aussi irresponsable que coupable.
Cela n’excuse pas le masochisme de commentateurs de foot au moins aussi mauvais que les joueurs ou le persiflage systématique de journalistes en chiens écrasés reconvertis dans la catastrophe, le scandale, le people ou la calomnie depuis qu’il ne subsiste guère de sujet ou de public pour autre chose en France. D’autant moins que si la France n’a apparemment pas été victimisée par des arbitres vendus au parti de l’étranger, un vent défavorable, des ballons mal gonflés ou un gazon mal planté, des chambres louches dans des hôtels mal fréquentés, il y a quand même quelque chose de suspect dans cette affaire.
Car comment expliquer que, hors la France, l’Italie, l’Argentine, le Brésil pour les grands favoris, l’Uruguay pour les outsiders, soient tous sortis prématurément, victimes de coups du sort, de frappes sur les barres, d’arbitrage contestable ou d’autres malheurs moins encore explicables que ceux qui ont accablé l’Equipe de France ? N’y a t’il pas une étrange communauté de destins entre grandes équipes toutes déjà championnes du Monde ? N’y a t’il pas une étonnante similitude d’échec entre 5 équipes qui partagent pour 4 d’entre elles … le maillot bleu ! Bon sang, mais c’est bien sûr, le Brésil jouait en bleu quand il a été éliminé par les Pays-Bas ! Le bleu (la couleur du PSG, CQFD) est devenu la couleur de la défaite au foot ! Tout s’explique, on a été maraboutés ! Il n’y a qu’à regarder les 300 photos de la coupe du monde sur orange.fr pour s’en convaincre, à commencer par celle ci : http://sports.orange.fr/coupe-du-monde/2010/photo/dujour/2010/7673-capitaine-abandonne.html .
Pour gagner du temps, powerpoint sur :
Déboires et une Victoire des Bleus … Rouges !
Elémentaire, mais cela ne nous dit pas qui va gagner le fauteuil international pour deux, sauf si l’un des candidats ne joue pas en bleu et … si c’est le favori de Paul le Poulpe.
Bonne dernière soirée de coupe du monde d’ici 4 ans et si vous jouez aux chaises musicales, ne vous laissez pas avoir comme des … Bleus !
Vae Victis !
RF



