Guerre économique : « Yes we can » … nous aussi

Chérèque (CFDT) ironique sur le patriotisme économique pour Yoplait : le partenaire social responsable a oublié Usinor, Pechiney, etc … ? Le syndicaliste réaliste pense que les indemnités de licenciement défiscalisées sont préférables à un salaire mangé par l’inflation ?

François Chérèque, CFDT, ne soutien \ »pas de cette façon-là\ » la volonté du gouvernement de maintenir Yoplait sous contrôle français : what else ?

Tout peut bien sûr s’argumenter, se discuter, se négocier, se vendre, question de dessein, de destin, d’avenir souhaité. Quelqu’un sait ce qui est arrivé à Ingenico ?

Pendant ce temps, le Président Obama mobilise la puissante machine de guerre économique américaine rassemblée derrière lui en Amérique Latine comme en Asie il y a peu de temps. Mid-terms ou pas, business is business et la stratégie de reforcement des exportations est mise en oeuvre en mobilisant tous les ressorts de la biz-diplomatie. Le discours d’Obama à Santiago est mis en ligne « worldwide » dès son prononcé. Il faudrait être sourd et aveugle et déconnecté pour ne pas entendre les messages, en Amérique et chez ses concurrents

La Chine progresse pour sa part à pas plus discrets, rachetant un château en Bordelais par-ci pour que l’augmentation de la consommation de vin et la hausse de pouvoir d’achat sur son territoire ne se transforment pas en déficits (le gagnant-gagnant à la chinoise),  investissant à bon compte dans les pays en crises financière ou pourvus en matières premières pour préparer son avenir de grande puissance, prenant par-là des mesures d’ajustement de politique économique mixant messages politiques intérieurs et équilibres économiques extérieurs, ainsi les restrictions de publicité pour les produits de luxe (importés pour l’essentiel, de France en particulier) décidées il y a peu par Pékin (pas de bling-bling pour Beijing titrerait quelqu’un de moins policé). Il faudrait être bien inconscient pour ne pas écouter les signaux de moins en moins faibles d’une diplomatie économique qui pour ne pas tonner comme une canonnière, respecte les préceptes de Sun Tzu à la lettre : « les plus belles victoires sont celle gagnées sans combattre ». En Americain dans le texte : « if you can’t beat them (ou provoquer un tsunami et une catatrophe nucléaire au moins), join them »

La France n’est, une hirondelle ne refait pas le printemps, pas hors-jeu en diplomatie, ni d’ailleurs en business avec par exemples les dossiers Yoplait-General Mills et Lactalis-Parmalat. Grand écart entre le FSI peu enclin à laisser Yoplait sortir du giron français (lire-écouter sur Radio BFM : « Le gouvernement revient à la charge dans le dossier du groupe laitier racheté en partie par General Mills – 22 mars 2011″) et une certaine décontraction vis-à-vis des réticences italiennes alors que Lactalis part à l’assaut de Parmalat (lire-écouter sur Radio BFM : « Lactalis monte à 29% dans Parmalat et accroît son emprise » – 22 mars 2011 aussi) mais … « na und » ? Il n’est interdit à personne d’être pragmatique et de gagner en marquant dans le dos de l’arbitre. « Yes we can » ou « realpolitik », ça se dit pareil en Français

Pendant ce temps, l’Allemagne ne joue pas très collectif en Libye et ailleurs, mais c’est une autre histoire … ou pas (lire « Allemagne, l’histoire d’une ambition » pour une version européenne du « if you want beat them, join them »).

Sinon, il y a le modèle suisse, mais il faut entre autres parler trois langues, avoir l’ADN du coucou, des gênes de financier, le goût de se lever tôt le matin et une certaine idée du jeu d’équipe. C’est pas gagné pour les Gaulois, d’ailleurs, la course à l’edelweiss : Si on n’avait pas les réseaux de Françafrique, les forêts de Brocéliande et ailleurs, les technologies et les réglementations que le monde entier nous envie, les meilleurs écoles de l’univers en langue de bois et le système de (dé)formation professionnelle permanente le plus luxueux de la galaxie, on risquerait à se faire bananer jusque dans notre pré carré

Mais pas de déclino-masochisme, « Oui on peut ». Et peut être que Latécoère ne finira pas comme Usinor, Pechiney ou tant d’autres plus ou moins grosses pépites qui ne brillent plus que sur des photos jaunies, dans les mémoires de ceux qui ont souvent raison mais n’ont pas su ou pas pu ou pas vu, et/ou  sous d’autres cieux

Think different, talk if you can’t avoid it but act before the rain, compete swift and smart, sinon sing and sink

Renaud Favier – 23 Mars 2011 – https://renaudfavier.com/category/competitivite/

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