Il n’y a plus de saisons. C’est la faute de tous ces pauvres qui bousillent le climat en voulant des cerises tout le temps et de la truffe en été. Tout allait mieux quand les bonnes tables étaient réservées aux riches. Même si déjà les gendarmes n’attrapaient pas tous les voleurs.
C’est l’été, mais la Nationale 7 n’est plus. On n’est plus au temps où la politique le cinéma français y édifiait les masses populaires (« … on s’en fout de vos histoires … » répondait Pierre Mondy à Darry Cowl au bord de la N7 dans le Triporteur). On est à la saison 2 d’une série américaine dont le « héros » malgré lui ne sait même pas que tant qu’à gaspiller le prix d’un plein de Porsche pour un plat de pâtes en conserve, les truffes blanches du Piémont sont incomparablement plus délicieuses (et mieux accordées à a musique du « Parrain », mais c’est une autre histoire, ou pas) mais on ne peut pas en vouloir à un Rastignac obligé en son temps de travailler à la MNEF sans même garantie de l’emploi fictif de ne pas connaître les codes d’une bourgeoisie politique aux charmes plus discrets, en général.
C’est la saison des mariages à Monte-Carlo, mais ça a perdu un peu de Grâce. Même si force est de reconnaître à la -très- jolie mariée une discrétion de -très- bon goût (et une robe sublimement épurée) et au Prince l’élégance d’avoir servi un simple plat de légumes du jardin à ses quelques amis rassemblés pour cette occasion que tout Monaco attendait avec une impatience de candidat aux primaires du PS.
C’est l’été, normalement les papillons éclosent mais chez les verts une chenille reste une chenille et alors qu’ils auraient pu choisir un candidat pour aller chercher un nouveau monde, les primaires vont selon toute vraisemblance désigner encore une future sénatrice pour administrer la faillite du vieux. Enfin, il ne faut préjuger de rien, si les circonstances (genre Fukushima est plus si affinités) lui sont favorables, Eva Joly n’est pas obligée de suivre la directissime Voynet vers le Sénat, elle peut se transformer en femme d’Etat, en une sorte d’Angela Merkel à la française. Elle en a déjà le charme et le coiffeur, il lui reste juste à se débarrasser des soviets de la verklatura.
Mais qu’on se rassure, l’été sera show : entre le leader maximo du barbecue (intéressant que Jean Arthuis ait refusé de rejoindre le sous-cercle Interallié des centres, moins pavlovien que le splendide isolement de Bayrou, plus signifiant) qui espère comme la madonne du Poitou que DSK pourra se présenter, la mamyderme qui assure son ami, sa famille, ses enfants, sa femme de ménage de son soutien indéfectible depuis le 14 mai, et les belles âmes qui ignorent DSK mais posent la question préalable de constitutionnalité du droit de parachutage d’armes aux maquis rebelles en Libye, Churchill ne serait pas déçu s’il revenait, c’est toujours la saison des tartuffes …

Grâce à ses glaciers qui servent le vrai tartufo artisanal, la petite ville de Pizzo en Calabre est souvent reconnue comme la città del gelato (« ville de la crème glacée »)
C’est ballot que ce soit déjà l’été, ce n’est plus la saison d’un voyage en Italie. Encore que … il fait un peu chaud mais là-bas ils semblent avoir (enfin !) pris de l’avance question lutte contre le bunga-bling, on dit que c’est déjà l’automne du patriarche …
C’est pas tout, ça, il faut aller couper du bois, l’hiver pourrait être rude.
Renaud Favier – 3 juillet 2011 – http://www.renaudfavier.com – Net-Land-Art
Le bonus ; comment expliquer que le ciel se soit vidé de ses divinités ?
C’est fini pour aujourd’hui : la main, même seulement au collet ou sur le clavier, ne doit pas être trop lourde un si beau dimanche d’été.




