Quel temps d’ours !

Murillo ne volera plus, adieu l’ami. Reste le Tour, Google+, Oslo, l’Euro(pe), les marchés montant et descendant façon grande marée de Ré, les sondeurs sondant et les primaires primairant et autres trucs plus ou moins 2.0. Un de ces jours, ce temps d’ours (tré)passera ?

J’avais oublié, entre quelques catastrophes télévisées et la météo un peu déroutante pour un été le plus sec depuis 1976 en pleine période de réchauffement climatique, que Xavier Murillo nous avait abandonnés. Ce n’était pas un écolocrate, juste un homme de plume (à plumes ?) qui n’hésitait pas à écrire le Vrai, un homme d’appareil … photo qui savait montrer le beau, un joueur avec le vent qui est parti début juillet comme il avait vécu, en s’envolant au Pérou dans la Cordillère Blanche. On pense aux Hommes de l’Aéropostale dans les Andes. A Tabarly, aussi. En se disant que c’est dommage qu’on ne puisse pas faire dans la vie comme dans les groupes Facebook, choisir les nouvelles et les gens qui nous plaisent en écoutant la B.O. des Bisounours. Mais la vraie vie, c’est aussi la mort.

Ceci dit, même dans Facebook on n’est jamais à l’abri de trucs désagréables, d’un troll qui dit des vérités qui dérange ou d’un pénible qui se moque des guerres de religions. Genre qui sourit de ceux de tribord qui twittent comme des oufs sur le Tour de France qu’ils regardent d’un oeil sur l’ORTF parce qu’il pleut dehors et qu’ils savent que ça fera du twitdimat (maillot jaune au Député Tardy qui se défoule depuis qu’il été un peu interdit de twit en séance à huis-clos au Parlement, suivi de près par la jeune UMPiste rivale de celui qui était de permanence le jour du Souvenir du Vel d’Hiv’ et qu’on voit de temps en temps à la TV quand la droite veut montrer qu’elle n’a pas que des vieux). Ou genre qui ironise sur le classement des indignations médiatiques à Babord contre les talibans norvégiens (victoire sans appel de DJ Harlem et son groupe d’adotwitters qui sont arrivés les premiers à l’ambassade de Norvège avec les cris sans thème qui vont bien dans la presse mais un peloton de centristes et assimilés a suivi de très près et pourrait légitimement demander de partager l’avion du PS pour la minute de silence à Oslo parce que depuis que Le Monde a trouvé que Sarkozy aurait dû aller sauver la Grèce et le soldat Euro à Bruxelles en vélo, tout le monde fait un peu plus gaffe au bilan carbone des voyages inutiles de politiciens professionnels de deuxième division). Genre social-traître comme même dans les groupes en « isme » les plus respectables : on a signalé des tentatives d’humour et comme on n’a plus assez de personnel dans les hôpitaux psychiatriques ni assez de fonctionnaires pour signer les avis de présomption de culpabilité, on ne plus mettre tous les opposants 2.0 sous cachets et les déclarer ennemis héréditaires de l’évolution sans autre forme de procès de Moscou, comme au bon vieux temps des stalinismes. Le monde virtuel n’est pas toujours meilleur que le « vrai ».

Bientôt, ça ira mieux, parce qu’entre le cinéma en 3D et Google+, cette agaçante frontière entre le réel et le virtuel va disparaître encore un peu plus et on pourra avoir le pire des deux mondes comme on aurait pu s’en douter depuis un moment en ouvrant un peu les yeux. Un cocktail d’enfers pavés de bonnes intentions peu comme si on avait des panneaux solaires fabriqués avec un bilan carbone dégueulasse par des enfants esclaves en Asie (Nazie ?) dans des boites appartenant à des fonds spéculatifs vautours et installés chez des baby-boomers en pré-retraite par des CDD en emplois-jeunes dans des coins où il pleut tout le temps (ce qui nettoie les panneaux et apporte de l’eau pour l’extraction des gaz de schiste, rien n’est tout noir) parce que des administrations surendettées subventionnent à crédit l’achat d’électricité dont on n’a pas besoin puisqu’on en exporte tant qu’il y a préavis de grève de la faim et que les fonds vautours sus-cités prêtent pas cher et beaucoup aux états classées « AAA » par les agences qui leur appartiennent même si le FMI ou d’autres économistes sérieux tirent un peu l’alarme depuis un moment et si en Californie, en Allemagne ou au Danemark on a trouvé d’autres moyens de faire de l’électricité pour faire marcher les réseaux internet et éclairer les autoroutes du monde virtuel puisque pour les vraies, on n’a plus les moyens mais c’est pas grave parce qu’on mettra des radars pédagogiques solaires tous les 100 mètres et que ça va dynamiser une nouvelle filière pour l’emploi, sûrement (rien n’est tout noir).

Bon, puisqu’internet a un mauvais bilan carbone pour les ours blancs et que la fonction « sens de l’humour » y est en révision, mieux vaut regarder la TV surtout que ce soir sur France 4 il y a cette série marrante sur un aventurier sympa chez les dinosaures qui me rappelle quand Hulot s’est présenté aux primaires chez EELV.

Quel drôle de temps, et ça va pas mieux dans le cloud.

Renaud Favier – renaudfavier.com – en avant la musique ! – 23 Juillet 2011

             

Ps : food is so bad here, and portions are so small

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2 Responses to Quel temps d’ours !

  1. Avatar de damienperez34 damienperez34 dit :

    je peux lire dans les pensees de ce pauvre ours : ¨il s en est fallu de peu, je l’ai échappé belle!!!
    mais le plus dur reste a faire, retrouver les miens…

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