L’Allemagne est un pays très exotique où ce sont des citoyens exemplaires qui roulent en Porsche. Un pays assez différent de la France. Où les politiciens et autres joueurs de foot jouent ensemble, où on est courtois et ne gaspille plus son (mauvais) temps à détester ses voisins.
En Allemagne, on a fait d’assez grosses âneries dans le passé et on a été jusqu’à essayer de conquérir les restes du monde en trucidant à torts et de travers comme un peu tous les peuples un moment dominants en grande Europe pendant les deux ou trois premiers millénaires mais entre un os assez dur chez l’oncle Joseph et une rouste assez convaincante de chez « in God we trust » et leurs alliés du moment, les dirigeants ont décidé il y a deux ou trois générations qu’une certaine idée du travail et de la cogestion du pays, le jeu collectif dans tous les sports y compris de combat économique, la fête de la bière entre Germains cousins sans trop d’excès de caviar, truffes et autres produits de première nécessité (g)astronomique et la paix avec les voisins en particulier et le reste du monde en général étaient de meilleures options que les canons, occupations, divisions et autres manifestations bruyantes dans les rues pour gagner les guerres (et même les coeurs), fussent-elles économiques, par d’autres moyens.
La méthode douce a assez bien marché. L’Allemagne n’est qu’occasionnellement championne de monde de foot et elle reste assez austère en fringues et autres fanfreluches et Rolex à en juger par la garde-robe d’Angela Merkel mais le soleil ne se couche plus jamais sur l’Empire des Volkswagen et autres panzers diesel sans régulateur de vitesse, véhicule citadins pas toujours aussi urbains que les citoyens allemands modernes à la courtoisie sans défaut urbi, mais brillamment conquérants un peu partout orbi.
L’Allemagne de l’Est a été étendue grosso-modo à tout le Hinterland entre l’ancien mur de Berlin et la rive orientale de l’ancien rideau de fer un peu à l’Est de Moscou. La division germanique du travail est très efficacement organisée entre la maison-mère et les pays sous-traitants (à ne pas confondre avec les sous-pays) qui achètent des usines, des saucisses, du fromage, des chemises Hugo Boss, des chaussures Adidas et des voitures sérieuses et un peu « made in chez eux » avec les salaires payés aux employés des PME allemandes qui ont délocalisé intelligemment. Il suffisait d’y penser et de mettre en oeuvre avec Ordnung und Disziplin en mangeant léger le soir.
L’Allemagne du Sud progresse doucement mais sûrement entre les territoires où Rommel jouait les Lawrence d’Arabie, l’Afrique du Sud où on assemble depuis avant Neslon (Mandela, pas le pénible de Trafalgar) des voitures made in Germany et la Namibie où l’on a parlé Allemand il y a à peine un siècle. Comme on manque de soleil en Allemagne du Nord et que l’arrêt du nucléaire sera quand même un peu contraignant pour faire tourner les usines, Berlin a trouvé une organisation efficace, forcément efficace, par laquelle l’Allemagne du Sud achète des voitures, des éoliennes et des panneaux solaires en Allemagne du Nord et les JV entre ETI allemandes et partenaires locaux vendent de l’électricité à prix d’ami et d’autres matières premières utiles aux Germains cousins. Un peu sommaire, mais efficace comme Desertec (et sans patakès avec la Turquie à chaque fois qu’il y a une élection cantonale ni trop de complication avec de grands pays amis de plusieurs décennies à chaque fois qu’il y a un U-Boot qui passe).
La conquête de l’Ouest est plus discrète mais tout aussi réussie. La marche était jadis limitée par la vitesse des navires de la Hamburg-Süd-Amérika Linie et la faible capacité d’emport de passagers des Zeppelin, puis contrariée par des histoires d’aller-retours en Alsace-Lorraine et de débarquement hostile en Normandie, mais maintenant les coccinelles « New-Beetle » se vendent comme des disques des Beach-Boys en Californie, les 4-4 pour chasse à l’ours ont trouvé leur marché encore plus naturel qu’ailleurs en Alaska et les Mercedes toutes options roulent aussi bien en Patagonie ou au Mexique que dans tous les autres pays plus ou moins en crise. Ce sont les descendants des émigrés allemands du début du 20è siècle qui sont contents de voir leur Heimat arriver à visage découvert, pacifique et souriant.
Quant à l’Allemagne d’Asie (ne pas confondre avec nazie même si la démocratie a encore quelques progrès à faire dans certaines provinces), le fait que l’Euro soit juste à 100 Yen simplifie grandement le business avec le Japon et ses filiales de co-production partout en Asie et la décision de la Chine de compliquer la vie aux fabricants automobiles étrangers est bien entendu très favorable aux constructeurs allemands qui sont considérés comme des locaux de l’étape depuis longtemps. Il y a eu un moment d’inquiétude en Allemagne après l’accident du TGV « chinois » mais Siemens et Berlin ont été vite rassurés quand on a appris que le problème était dû à la signalisation, pas à la technologie sino-allemande du train.
En bref, tout va plutôt aussi bien que possible en Allemagne AAA où on aime bien Voltaire le monde tel qu’il est. Il n’y a que quelques Länders à la ramasse en Süd-Euroland qui gâchent un peu le sommeil d’Angela ces temps-ci. Avec leurs djeuns sans boulot dans les rues comme à l’époque où il avait encore du chômage dans la Ruhr, des verts-rouges (moins à la rue que les homologues de pays voisins) avec des autocollants sur leurs cartables et des manifestants dans les rues contre les aéroports ou le nucléaire pendant leurs vacances. Et avec leurs déficits qui compliquent l’Euro(pe) comme si c’était compliqué de grosso modo ne pas dépenser énormément plus qu’on ne gagne. Et leurs dettes qui plombent leur avenir comme si ç’avait été responsable de s’endetter à qui mieux-mieux en n’importe quelle devise et à n’importe quel taux pour acheter la paix sociale et gagner quelques élections ou Cayenne. Mais ce n’est pas très grave, l’essentiel pour l’Allemagne est ailleurs, entre favoris pour la coupe du monde, pas en queue de championnat d’Europe.
C’est dommage que tout marche si bien, on aimerait bien être chargé de surveiller le Triple A de l’Allemagne de très près …
Convergence, vaste programme mais l’Allemagne est quand même un sacré numéro modèle de compétitivité développement démocratique durable dans le monde tel qu’il promet d’être en 2012 et plus …
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Retour vers un excellent 2012
Même en Allemagne, on s’amuse à faire quelques twits de temps en temps. Mais sérieusement.
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#Allemagne c’est comme #Chine, on a tort de penser qu’elle est parfaite et monobloc mais on se trompe si on croit qu’elle trébuchera en 2012
hiroshigirl Guerre Attaque contre l’Iran, Obama: « La Chine et la Russie se consulteront » L’Allemagne est « absolument contre » goo.gl/AOrU9 Retweeted by Renaud Favier
Jean Quatremer @T_K non, Todd parle de l’Allemagne comme un tout, pas du gouvernement Merkel. Nuance, effectivement. Retweeted by Renaud Favier In reply to Tne
Mediapart L’après-nucléaire en Allemagne: comment brancher le «courant vert»? bit.ly/rPqHtt #enquete Retweeted by Renaud Favier
Le Monde L’Allemagne, terre d’immigration pour les Européens lemde.fr/rG7bCH Retweeted by Renaud Favier
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A lire sur YouScribe avant que ça s’améliore, espérons-le, en 2012 : Compétitivité, mythes et réalités #France #PME youscribe.com/catalogue/pres…
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2012, année bissextile, ça promet … bon toussa-toussa quand même 😉 wp.me/pJjbe-3Gt via @renaud_favier View media
Renaud Favier : France & Facebook est sorti de presse! bit.ly/g8PTOA
Bon, ça manque d’originalité, je sais mais : »Bonne et Heureuse Année 2012 @All » 😉 RF viadeo.com/s/BrsWo
Cette fois on y est, y’aura pas seulement que d’la pomme mais y’en aura, bon tout en 2012 😉 RF lnkd.in/zGvu-8
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Voilà, on y est … Bon tout en 2012 😉 wp.me/pJjbe-3Gtfb.me/AhxN4yHt View media
2012, année bissextile, ça promet … wp.me/pJjbe-3Gt View media
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