Le monde 2.012 tel qu’il promet : #occupy vous (aussi) de Blanche-Neige

Les contes de fées et discours politiques européens sont fondés sur des mythes et légendes hors d’âge. Mais comme le monde est bien fait, la psychanalyse a émergé entre la Blanche Neige des frères Grimm et l’arrivée des vagues électorales et de froid de début 2012.

D’abord, à tous seigneurs, tous honneurs, rappelons que si les très sérieux et très exportateurs, forcément très sérieux et très exportateurs puisque très germaniques, frères Grimm ont très efficacement, forcément puisque germaniques, retranscrit une grosse centaine des très gros mythes (pour la très grosse mite, c’est une autre hstoire, ou pas) parmi les mieux passés de l’antiquité à l’époque moderne en Europe du centre à peu près au moment ou leur contemporain Andersen s’inspirait des légendes plus nordiques pour publier ses plus ou moins 150 contes qui ont permis à Copenhague de devenir une célébrité mondiale avec une statue de 1 mètre de haut alors qu’à Paris on était obligé d’ériger un très gros mythe de 300 mètres pour attirer l’attention des touristes, le prédécesseur commun à ces écrits politiques d’après les révolutions est le courageux moraliste français Perrault, qui avait dés le Grand Siècle de France intuité qu’il n’y a pas besoin d’avoir lu tout Freud ou inventé le foie gras d’oie pour sentir que le Petit Chaperon Rouge est fondamental pour l’engagement politique et qu’à moins de lire beaucoup d’autres contes politiques et bons livres d’éducation sentimentale entre 7 et 77 ans ou de subir de très sérieuses pathologies genre promotion ou pression sociale particulièrement propice aux vrais-faux changements, famine ou vague de froid exceptionnellement favorable aux discours, panne durable d’ascenseur encore meilleure pour la réflexion philosophique que pour les mollets, ou crise gravissime de l’écosystème entre les Anciens et les Modernes autour de Saint Germain des Prés déclenchant la mobilisation de BHL si Jean-Paul Sartre est mort, la messe est dite assez tôt et le choix de la sainte chapelle politique est presque dans l’ADN des citoyens. D’où les campagnes d’enrôlement précoces des grandes et petites entreprises politiques et l’engouement rapidement définitif des citoyens zélecteurs (et lecteurs ?) européens, aux exceptions notables des professionnels de la politique qui ne mélangent pas les affaires et les sentiments et prennent leur(s) parti(s) en fonction de leurs intérêts, en général, quitte à être un peu moins psycho-rigides que la moyenne citoyenne et à changer de veste si le vent populaire, un accident de la vie ou la météo électorale les y incitent. Mais comme ils/elles ne représentent qu’une toute partie du 1% en France qui lui même n’est pas toujours en situation de faire basculer la majorité au pays qui représente peu ou prou 1% du monde à tous égards, peu importe le nom du chaperon, la marque du beurre et le choix du chemin entre l’aiguille et l’épingle, quand la grand-mère, la galette et le pot de beurre seront mangés, le petit chaperon passera à la casserole.

Ensuite, à tout seigneur de la promotion des idées d’un monde vieillissant via les cinémas du monde entier au 20è siècle tout honneur, rendons à Walt ce que Walt avait emprunté aux anciens d’Europe : la Blanche-Neige de Walt Disney a, juste avant la dernière grande tentative de suicide de l’Europe, changé la donne globale. Non pas que Freud ou Marx et quelques autres bons écrivains n’aient pas un peu influencé la pensée de leurs étudiants, groupies et autres contemporains à une assez grande échelle mais comme tout le monde ne savait pas lire et peu de gens avaient le loisir de s’offrir une psy, une révolution ou un match de foot entre le boulot et la messe, les guerres de religions restaient grosso-modo cantonnées aux églises et chapelles construites avant le Moyen-Âge. Non pas que la « Blanche-neige » de 1937 de l’excellent Walt ait été le premier long métrage d’animation de l’histoire du cinéma (voir Wikipedia ou n’importe quel bon bouquin sur Hollywood), ni même le premier vrai long métrage sur Blanche-Neige (googler : « Snow White, 1916, noir et blanc, mais quand même« ) et encore moins le plus hilarant dessin animé sonorisé sur Blanche Neige d’avant la guerre mondiale (youtuber : « Betty Boop, Snow White, 1933« ), c’est quand même l’oeuvre de Walt Disney qui a passionné et influencé le plus grand nombre de futurs zélecteurs, d’adultes sympathisants plus ou moins parents ou grands-parents accompagnateurs avec droit de vote et de psys du monde moderne entier, n’en déplaise aux amateurs de dessins animés soviétiques (certains étaient remarquables) et autres collectionneurs de figurines de Betty Boop en plastique (made in sûrement China mais craquantes et disponibles chez tous les bons marchands de journaux français, la danseuse orientale n°52 venant de paraitre).

Mais pour en revenir aux contes de fées et à la psychanalyse du « BigFreeze » et autres réveils difficiles de l’ancien monde en 2012, on pourrait s’amuser à comparer l’Europe en crise à Blanche-Neige empoisonnée plus ou moins volontaire par une sorcière de son choix selon qu’on est plutôt d’obédience hostile aux gnômes de la finance, de religion à manger des pommes, de tendance agnostique limite ambigüe ou du genre barbare aux croyances brutales, limite préhistoriques.

On pourrait regarder la France, fille aînée de l’Eglise séparée de l’Etat et championne de la consommation des anti-dépresseurs subventionnés et autre prothèses plus ou moins toxiques, droit dans les yeux comme certains psys hypnothisent leurs patients et lui demander si ses sondages se rapportent plus aux ramages de ses politiciens en campagne ou à ceux de ses citoyens en galère, et si ses zélecteurs lisent les contes et fables jusqu’à leurs morales ou s’en tiennent aux couleurs des plumages de publicité en quadrichromie et autres dessins animés en noir et blanc (quant à psychanalyser le mot « plumer », c’est encore une autre histoire).

On pourrait demander aux candidats et zélecteurs de changer de miroir magique pour se raser ou se maquiller le matin et de cesser de penser qu’il faut un rasoir jetable à 5 lames vu à la TV pour garantir la démocratie responsable ou qu’il suffit d’une crème sans paraben affichée sur des panneaux (dans lesquels qui tombe ?) bien en vue dans les rues pour assurer la république durable. Ou de choisir leurs lunettes en fonction de la correction des verres plus que de la couleur des montures ou du nombre de cadeaux bonus made in China promis par les communicants.

En même temps, tout le monde a autre chose à faire que de psychanaliser les contes de fées ou de se demander si la pantoufle est de verre ou de vair (on raconte que c’est Balzac qui aurait inventé le truc pour attirer des (é)lecteurs, mais il y a tellement de légendes qui circulent au pays du combat électoral franco-français permanent même, voire surtout pendant les guerres mondiales et autres parenthèses du réchauffements climatiques) …

En même temps, l’Europe, la démocratie, la France, l’avenir, le climat, l’ours blanc … tout le monde a d’autre chats à fouetter …

En même temps, si ça tourne vinaigre, il sera toujours temps d’essayer de s’exiler loin de la méchante reine comme dans les contes de fées …

En même temps, il fait grand soleil sur Paris en dépit de l’annonce de chute de neige et ça ne gèle pas toutes les nuits malgré le Big Freeze tout autour en Europe et les tempêtes de grand froid pas très loin en France, alors on peut aussi lire d’autres contes de fées et espérer qu’un vilain petit canard se transformera en digne cygne plutôt que de psychanalyser Blanche Neige, de chercher des poux dans la tête du Chaperon rouge ou de voir des nains germains partout.

Parce que bien sûr c’est assez pareil en Allemagne.

Parce que même les enfants-prodiges germains n’ont pas de meilleure idée que la démocratie (mais en allemand, alors c’est comme pour les contes de Grimm et ceux de Perrault, la même histoire en traduction française n’est pas exactement la même, certains détails sont différents et la morale peut diverger un peu, pareil pour la fin de l’histoire), et pourraient devoir s’offrir une bonne psychanalyse de temps à autres, en allemand ou pas, voire un traitement de choc, en allemand ou pas, avant la crise, ou pas.

En principe, les zélecteurs de France, Navarre et ailleurs en Europe vivront heureux et auront beaucoup d’enfants malgré tout, Big Freeze ou pas, Climate Change ou pas, année du dragon ou pas, crise ou pas, saisons zélectorales ou pas, contes de fées ou pas. La question est des savoir si les enfants et leurs enfants aussi pourront vivre heureux en s’offrant un bon vieux Walt Disney de temps en temps, un achetant ou empruntant un bon bouquin aussi souvent que possible et en youtubant à l’occasion ce qui n’est pas trop disponible sur les marchés ou entre les pubs à la TV (et qui ne pose pas de vraies questions préalables de droits d’auteur ou de propriété intellectuelle) genre les très vieux Tex Avery américains de 1942 et même avant qui donnent byzeway à penser qu’il fallait regarder vraiment ailleurs ou croire en des versions très orientées des contes et légendes européens ou relever d’autre chose qu’une simple psy pour ne pas voir le mauvais temps en Europe et des sorcières à l’oeuvre un peu partout dans le monde (ce n’est peut-être pas juste une coïncidence si les djeuns traitent les darons de « mythos » ces temps-ci, il faudrait psychanalyser les éléments de langage de tout le monde, pas juste les contes de fées ou le design).

Happy end, vaste programme, surtout l’année du Dragon et du Big Freeze, raison de plus pour ne pas seulement promettre des contes de fées (ou des anti-dépresseurs à crédit) du côté des écrivains d’éléments de langage et pour cultiver son jardin du côté des (zé)lecteurs, sans arroser pendant le gel bien sûr, sans (faire) espérer pouvoir sauver toutes les petites filles aux allumettes et autres fleurs fragiles hélas, mais en protégeant les « plantes » et démocraties viables du mieux possible, y compris sur Twitter …

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