2.012 : chiffres sacrés du millénaire, sacrés chiffres du millenium …

Le 21è siècle sera-t’il numér(olog)ique ou pas ? On a fini le millénaire « Cosmos 1999 » en fantasmant sur l’an 2000. Mais hormis la croissance chinoise, le compte n’est pas si bon que ça au début du millenium « Numbers« . « Peut mieux faire » dirait un prof de maths old school …

Côté environnement, on continue à « greneller » à Paris pour ou contre le réchauffement climatique en se demandant où est la « vraie » bonne température entre le printemps en janvier sur les balcons pour certains, la vague de froid en février sous les ponts pour d’autres et la neige qui bloque le Thalys au retour des vacances de ski passées sous un soleil radieux pour les Européens les plus chanceux. La seule vraie certitude est que les avocats, lobbyistes et apparatchiks de l’environnement ronronnent au soleil d’hiver en comptant leurs miles aériens en attendant les maroquins, les législatives ou le sommet … de Rio, quelle que soit la température ou la météo au Brésil et ailleurs. Meilleur temps pour les baleines bleues, ours blancs et thons rouges, vaste programme.

Côté macro-économie, « jusqu’ici tout va bien ». Les monumentales dettes publiques sont bien assises sur les trois solides piliers des gaspillages (lire : « achats de paix sociale et de voix en fonction des saisons par les politiciens, clientélisme des partenaires sociaux et assimilés par tous les temps et compétence discutable des gestionnaires publics et parapublics – voire privés et – d’un peu partout pendant leur période dite d’activité en France, à Paris ou en Europe entre leurs études salariées, leurs pantouflages et leurs retraites privilégiées ») restent soutenables grâce au « quantitative easing » des uns, au pragmatisme de la vraie-fausse banque centrale des autres et à la surliquidité structurelle de tous ceux qui vendent du pétrole ou d’autres matières premières et agricoles à bon prix. Tant que les états européens parviendront à soutenir vaille que vaille leur secteur bancaire en partageant avec lui les dividendes de la faible croissance et de la volatilité des marchés sans mettre la Grèce officiellement en faillite ni laisser l’Espagne, l’Italie ou la France dériver tellement que les populations ou les prêteurs perdent leur sang-froid, on commencera les semaines en craignant un « jeudi noir » (il faut dire que malgré des profits confortables et des provisions passées depuis des années, certaines banques auront du mal à avaler la pilule des 73% de perte sur la dette grecque et même les plus solides sentiront un vent froid interbancaire dans leur dos cette semaine) mais soulagé d’avoir passé un week-end de plus sans trop de casse, en attendant la fin de l’hiver. Meilleure météo économique en France et ailleurs en Europe ou dans le monde réel, vaste programme …

Côté business (micro-économie en éléments de langage des écoles en français), on se réjouit à Paris que les Indiens aient l’envie et les moyens du Rafale, d’autant plus qu’il y a pas mal de sous-traitance française en jeu et que les technologies à transférer dateront d’il y a 20 ou 30 ans quand les avions made in India voleront. On est rassuré en France pour les « Lejaby » que des acheteurs asiatiques aient l’envie et les moyens de maroquinerie made in France, d’autant plus qu’il est possible que le cuir provienne de vaches françaises (halal ou pas, ce n’est pas encore réglementé ou discuté en campagne électorale, pour les sacs à main). Mais on est un peu inquiet en Europe d’apprendre les soucis de Caddie, entreprise familiale à la française, « ETI » alsacienne modèle de 500 employés, ni chahutée en bourse, ni (trop) déstabilisée par des problèmes de RH, des grèves ou autres contrariétés en amont ou aval de sa chaine de valeur, ni trop handicapée par des prodiges de la réglementation européenne ou du dialogue social hexagonal, ni trop étranglée par ses banques créancières (pas de dette) ou autres maillons de ses chaines de voleurs, ni même malmenée par des capitaux étrangers ou par des « gestionnaires » détachés ou parachutés de la fonction publique, juste un bonsai « normal » qui avait bien grandi à l’ombre de la grande distribution française et au soleil de la croissance du pouvoir d’achat à crédit de tout et n’importe quoi made in n’importe où par n’importe qui n’importe comment. Mais Carrefour a choisi son concurrent allemand, la génération des bâtisseurs a passé la main, le vrai-faux « credit crunch » n’épargne personne malgré les médiateurs du crédit et … le monde change. Meilleurs jours pour les entrepreneurs français, leurs employés et leurs chômeurs, vaste programme (nb même les #ETI exemplaires et compétitives pas trop dépendantes des commandes ou subventions publiques, ni trop menacées par une concurrence low-cost, délocalisée ou biaisée vivent dans le monde des affaires réelles et doivent être pilotées, gérées et financées au 21e siècle : http://www.bfmtv.com/le-fabricant-de-chariots-caddie-place-en-actu24328.html).

Bref, même si le visitorat au salon de l’agriculture parisien aura été satisfaisant y compris en termes de nombre de passages de politiciens d’envergure hexagonale, si l’enneigement dans les stations de ski françaises aura été suffisant y compris pour les touristes étrangers et si la chasse aux 500 signatures aura été conforme aux prévisions des vendeurs de sondages y compris pour les candidats qui ne cherchent qu’un peu de visibilité avant la distribution des maroquins ou de notoriété en vue des élections législatives puis européennes, les chiffres de l’hiver 2012 sont sans grosse mauvaise surprise (pour les élections en Russie ou en Inde, on ne sait pas trop bien s’il faut se réjouir ou s’inquiéter mais il n’y a pas à s’en étonner outre mesure : c’est un peu comme pour le premier bilan annuel des révolutions du jasmin qui est conforme aux feuilles de route, ou la politique du fils Assad qui s’inscrit en continuité de celle de son paternel dont tout le monde s’est assez bien accommodé pendant des décennies sans même froncer un sourcil de temps à autres comme contre les attentats de Kadhafi, les brutalités de Saddam Hussein ou le penchant nucléaire des dirigeants Iraniens, alors que la Syrie vassalisait le Liban et n’hésitait pas trop à massacrer chez elle en l’absence de caméras internationales, entre autres « exemplarités » démocratiques), ce qui est déjà bon à prendre en attendant les prochains chiffres économiques globaux, les statistiques littéraires du salon du livre de Paris, mi-mars, et enfin le printemps 2.012 et un petit break entre les chiffres des sondages des présidentielles à Paris et ceux des législatives en France, ou vice-versa.

De toute façon, le chiffre qui compte au siècle de Twitter, c’est 140, tout le reste est … correspondance de vacances, discours politique ou littérature française old school, toutes choses définitivement passées de mode #InRealLife.

* * *

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