If You Can’t Avoid It, Enjoy It … (Et ne nous fâchons pas)

Les Français en général (soit à peu près 1% du monde), les Parisiens en particulier (soit à peu près 0,1% du monde), sont réputés râleurs, tendance enfants gâtés. C’est très injuste : d’abord ils ne sont pas si gâtés que ça par rapport aux Londoniens, et puis ils sont très flegmatiques.

David Cameron, qui a manqué un peu de fair-play britannique sur le coup du tapis rouge, trouve que François Hollande est aussi inexplicablement hostile à sa « City », à son Libor et à ses financiers, que l’était Nicolas Sarkozy, avec en plus un humour français parfois … continental, voire incompréhensible, limite « shocking ».

Que penserait-il de notre humour si nous lui avions suggéré ce que nous pensions quant à la partie de son grands corps où il pourrait avoir l’usage de son tapis dont nous n’avons nul besoin (d’autant qu’à quelques exceptions près, tous les Français concernés par la fiscalité contre les riches sont bien entendu déjà exilés, déjà trop « rincés » pour s’offrir un pied à terre à Londres, ou bien protégés dans une de leur niche, entre une résidence secondaire appartenant à un Britannique, une datcha achetée par un nouveau Russe et un hôtel vendu au Qatar).

Pas besoin de tapis rouge …

Nos tennismen, par exemple, sont de parfaits gentlemen qui ont courtoisement laissé la médaille d’or à des anglophones en terrain anglais, regrettant d’ailleurs que les Britanniques qui n’ont qu’un seul joueur de tennis n’aient pas jugé nécessaire de participer.

Sans même se plaindre que les Anglais, si leur climat n’avait pas été ce qu’il est et si le Jubilee de leur Reine n’était pas tombé juste quand cela n’aurait dérangé personne de passer une quinzaine de jours à Londres, auraient pu choisir un autre moment que la saison où l’on peut trouver du job en intérim à Paris, pour leur olympique raout.

Nos handballeurs n’ont pas non plus contesté leur défaite contre les Islandais. Quand on est battus à la régulière (pas comme au vélo) et que d’éventuels vents contraires n’ont aucune influence sur notre possibilité de médaille (pas comme à l’aviron), on n’a aucune objection à laisser gagner des Européens qui ne parlent pas français.

Pourtant, on pourrait être un peu mélenronchon qu’un de nos sports nationaux (l’autre, pas l’évasion fiscale, la défense des avantages acquis, l’organisation de Grenelles et la politique que le monde entier nous envie), qui nous aurait permis de faire comme les Anglais à l’aviron en raflant une collection de médailles pour remonter au classement jusque juste derrière les USA et la Chine, ne soit pas reconnu sport olympique alors que le dressage de chevaux et le tir aux pigeons d’argile sont disciplines officielles.

Quant à nos rameurs, no comment. Si on n’avait pas gagné plein de médailles au kayak d’eau vive, si on n’était pas habitués depuis quelques siècles aux perfideries d’Outre-Manche qui nous mettent les fesses rouges, et si on n’avait pas un peu de respect pour plus tricheurs que nous dont on comprend au moins la devise en français, on penserait un peu de mal et on honnirait Albion et ses tournevis.

Mais comme on est fair-play, nous, et qu’on sait qu’on va très bientôt retourner ramer au soleil de notre été indien (quand la fin de la saison des pluies sera terminée à Paris) dans la plus belle ville du monde pendant que les Anglais se battront entre Oxfordistes et Cambridgiens sous la pluie glaciale entre deux rangées de supporters les pieds dans la boue, on ne dit pas aux Britanniques ce qu’on pense de leurs comportements scandaleux e aviron et dans tant d’autres domaines, sportifs ou pas.

Et puis, comme on a Paris-Plages, qui permet d’être sur le sable même si on ne paye pas d’impôts, de profiter de la plage même si on n’a pas de salaire (et que c’est mal parti quand on est entre le marteau du chômisme qui assomme, et l’enclume des acquis sociaux sur lesquels les salariés sont crispés avec le soutien ou la neutralité bienveillante de tous ceux qui pourraient changer un peu la donne) et de faire plein de trucs sympas gratuitement, même si les gros fauteuils mous verts de la bibliothèque éphémère Flammarion sont rarement libres et si les glaces fondent un peu trop vite quand il fait beau (ce qui, heureusement, n’arrive plus qu’exceptionnellement grâce au réchauffement climatique et à la fantaisie des experts météo qui nous promettaient en mars dernier l’été le plus sec du siècle, la sécheresse genre 1976 en pire, le soleil aussi assassin qu’un spéculateur londonien contre l’Euro(pe)), on a beau être Parisiens et Français, on ne râle pas trop, on reste très flegmatique.

Aussi parce qu’on sait que ça pourrait être bien pire, on pourrait avoir des matchs perdus du PSG à la TV, à la place des Jeux Olympiques de Londres où quand même on a gagné au moins autant de médailles qu’on l’espérait.

Et puis, si on vaut râler, on a Twitter.

	#Paris Plages … vast… dans « The Place to Go…
	#Paris Plages … vast… dans Non ! Non, il ne pleut pas, on…
	Jeux Catastrolympiqu… dans #JOTokyo #Foot #FranceMexique…

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