Au début, on a cru que c’était important et urgent comme un infarctus, imprévisible et tsunamesque comme une chute de 1% du CAC, sérieux et crédible comme une prévision météo France sponsorisée par Airbus juste avant le salon du Bourget, ces histoires de #OccupyBrazil2013.
Cela paraissait beau de l’antique, en noir et blanc comme les vraies révolutions d’avant, sans les Soviets, mais avec l’électricité.
La fin du monde d’hier, celui des Rolling Stones en live et des banksters en liberté, semblait au coin d’une rue des Amériques.
On sentait bien qu’il y avait un genre d’improvisation, mais, en même temps, ça avait aussi commencé sur un malentendu ailleurs, comme à Wall-Street en 1929, chez les Soviets de toutes les Russie parce que Lénine ne parlait pas assez bien allemand, et avant, chez les futurs Soviets de France à cause d’une regrettable erreur de livraison de brioche, ou de pain, on ne sait plus très bien, mais ça énervé plein de gens avant même qu’on ait pu couper quelques têtes pour rassurer la foule.
On avait le pressentiment que le mouvement des djeuns ne disposait pas d’une logistique implacable, ni de moyens opérationnels considérables, mais on se disait qu’à coeurs vaillants, rien d’impossible, et on pensait qu’il y avait au Brésil des gens sérieux et déterminés qui tiraient les ficelles derrière les rideaux de fumée, comme ailleurs.
On voyait bien que les troupes n’étaient pas du genre über exagérément musclées et/ou fanatisées type « vente privée Fred Perry », mais on croyait que le mouvement trouverait assez de café entre Sao Paulo, Rio et Brasilial, pour durer longtemps, comme ailleurs.
Et puis « Paf ! le chien »
Début de « pschittt » comme à New-York sans même qu’on en parle dans les journaux gratuits de Paris. On ne sait plus très bien quand, pourquoi, ou pourquoi pas, mais ça part en vrille, avec des éléments de langage trop longs pour les journalistes et des panneaux qui ne passent pas bien à l’écran, comme ailleurs.
Les fans et followers de #anonymous se disent que c’était inévitable que le #Occupy rate en Turquie cette année comme l’an dernier à l’exemplaire Montréal de feu la Nouvelle France, où les français de l’étranger voteraient pourtant pour DSK, Cahuzac ou Nicole Bricq parachutés même si un candidat de droite honnête, compétent, sympathique, crédible et pas assez benêt pour se faire invalider émergeait localement (si j’avais le nom d’un oiseau rare pareil, je le citerais plutôt que de faire des tours du clavier), mais que la France Antarctique d’hier pourrait se lever à la française pour un grand chambardement du monde tel qu’il est maintenant, avec Sartre contre Aron et touça-toussa.
Paf le chien again !
On ne sait pas si la paix sociale est en train de revenir au Brésil comme ailleurs (ni d’ailleurs vraiment pourquoi elle était partie, mais c’est un autre sujet, ou pas) comme les moustiques dans les forêts canadiennes en été et la neige au Québec 363 jours par an, ou a été achetée comme le maire de Montréal qui est quand même ballot d’être le seul notable à s’être fait prendre les mains dans la confiture alors que le système local est vérolé jusqu’à l’os. Mais paf !, point barre, un peu comme à Paris quand des indignés faisaient du camping sauvage à la Défense pendant les RTT des journalistes, les seuls congés de Noël ou il a fait bien froid depuis le début du siècle, et les week-ends d’ouvertures des stations de ski.
Comparer le Brésil avec la Turquie, c’est peut-être un peu osé, on n’est pas le voisin de la Grèce et un des pôles du Moyen-Orient sans que le dessous des cartes ne soit biseauté, tandis que le Brésil est assez placidement installé très loin de tout voisin potentiellement contrariant.
Ceci dit, le cas turc est peut-être plus simple qu’on ne le pense.
Revenons au Brésil : ça semble simple, voire simplet, et c’est très normal puisqu’il s’agit de foot (en bref, on a enlevé plus de 100 000 places au stade du Maracana, passé de 200 000 places pour amoureux de foot et du Brésil, à 80 000 sièges pour un public qui sera forcément moins populaire, plus Roland Garros que PSG pour faire simple, d’où décrochage de … popularité des dirigeants et tâche d’huile sur des malentendus relatifs au prix du métro ou d’autres contingences).
Même si c’est peut-être un peu plus compliqué.
Et si on ne sait pas encore jusqu’où n’iront-ils pas, au Brésil (on a déjà vu quelques révolutions, et même des guerres de sécession dans des grands pays ayant tout pour être presque aussi heureux que les Français, de ce côté de l’Atlantique).
Surtout si les médias étrangers continuent à s’intéresser au pays.
Ceci twitté, ce n’est pas qu’on ne soit pas solidaire des djeuns d’ici ou ailleurs qui n’auront pas de boulot, ni de retraite, mais devront quand même payer nos dettes avec ce qui restera d’héritage après impôts, frais de notaires et über-inflation, mais il faudrait que les #Anonymous et autres organisateurs d’apéros Facebook trouvent un meilleur endroit pour jouer, ne serait-ce que pour ne pas créer des embouteillages tout le temps en ville(s).
Parce que dans les grandes villes et capitales des pays sérieux, et touristiques, les adultes ont autre chose à faire que de nettoyer au Karcher en camion citerne tous les matins, de passer du lacrymo désodorisant tout le temps, ou de s’indignotwitter 72 heures à chaque vente privée de Fred Perry (pour le foot, c’est autre chose, ou pas).
Alors, on vous aime bien, tous les #Occupy et touceux-tousseux de partout, d’ailleurs et du Brésil, mais maintenant dégagez ! (Et dégazez, avant de partir).
Paf !
Renaud Favier – 22 juin 2013 – Café du matin à Paris – Compétitivité – English
Et si on veut quelque chose à lire pour ne pas laisser le neurone ronronner pendant qu’on s’indigne publiquement, on peut télécharger les livres électroniques extraits de café du matin sur la plateforme française Youscribe (nb le format pdf disponible sur Youscribe est assez pratique sur grand écran et moins fantaisiste que ePub à l’impression en format A4), ou sur Amazon. Quelques exemples en cliquant sur les icônes ci-dessous.



















































