Le crowdfunding, c’est comme l’économie sociale et solidaire ou les incubateurs à sartups, de nouveaux mots sur de très vieux concepts, même si les réseaux sociaux et l’internet changent (un tout petit peu) la donne dans le monde économique réel et jusqu’au pays des Frenchonomics …
Parce que « crowdfundig », en franglais « financement par la foule », en français financier tendance « financement participatif », ça veut juste dire ce que ça veut dire (les vieux de la vieille et les djeuns ayant lu un livre d’histoire contemporaine penseront très fort « participation » et « Mongénéral », les moins anesthésiés en regrettant que le vent de l’Histoire ait soufflé à l’envers à Paris), avec trois variantes :
– souscription publique, s’il s’agit de se mettre à plein de gens en mode mécénat collectif pour financer l’achat dans l’intérêt général d’un nouveau scooter pour un stagiaire ena de l’Elysée, d’un terrain pour un refuge ou la préservation d’un biotope, ou d’un chapeau de Napoléon que les musée de France n’ont pas envie ou pas les moyens de s’offrir, mais que le peuple de la Grande Nation n’aurait pas envie de voir partir à l’étranger, fut-ce chez un businessman passionné et francophile …
– pré-financement de projet plus ou moins risqué par une plus ou moins grande foule (genre love money à plus grande échelle que quand on ne tape que la famille et les potes), en général parce que les banques ne veulent pas suivre, depuis un album de musicien inconnu avec comme rémunération un exemplaire du disque à sa sortie (éventuelle), jusqu’à un prêt (cf textes de début octobre permettant des tickets jusqu’à 1 million d’euros) pour doper le BFR d’une startup se déployant (ce qui n’est pas le destin naturel des startups au pays de l’économie bonsaï, où pour devenir une PME, voire une ETI, il faut commencer CAC40 et décliner plus ou moins vite et fatalement, pas s’installer dans un garage californien « à la Apple ») …
– investissement dans une boite, sur une équipe, autour d’un projet (crédiblement) entreprenarial, de création, reprise ou développement, rien de nouveau sous le soleil, investir via une plateforme internet ne change rien à l’affaire, bonne ou mauvaise, et les plus placides des observateurs lucides de la vie économique française des dernières décennies constateront que le web aurait réduit les coûts de marketing et opérationnels des privations « à la Balladur », sans changer drastiquement la réalité économique de Paribas et autres belles privatisées pour les petits actionnaires, tandis que le crowdfunding n’aurait pas empêché Eurotunnel de ruiner ses petits actionnaires, les bulles internet parisiennes de rincer les investisseurs naïfs, ni Alcatel de devenir une « penny share » …
Bref, il peut sembler, voire être, citoyen, sinon très adulte, de mettre 20 Euros pour participer au destin de l’aéroport de Toulouse ou d’autres causes à viabilité économique plus ou moins avérée, mais comme disait (approximativement) Rockefeller (John D., qui ne perdait pas son temps à flatter les égos des gogos, pas David qui la joue plus démago) : « Quand mon chauffeur commence à investir en bourse, je vends ». Pour les geeks ignorant (pléonasme) qui était Rockefeller, ou croyant que c’était un groupe punk des Seventies, pensez à Steve Jobs disant « This is a révolution » aux groupies à chaque fois qu’Apple changeait un processeur ou ajoutait une option à iOS …
Ce qu’il faut en savoir, sans s’infliger les vidéos Youtube des propagandistes et vendeurs de soupes, ni se gâcher le week-end de Thanksgiving avec des papiers de stagiaires vendus par des communicants à des médias déconomiques (pour) français http://artjuice.net/les-meilleurs-sites-de-crowdfunding-projet-artistique/
Renaud Favier – 28 novembre 2014
PS : just do it (quand même), juste pas avec n’importe qui, pas n’importe comment …
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