Le nouveau maire (fils d’immigrés, de confession musulmane, on peut/doit s’en ficher comme des origines, pedigrees, et croyances des autres dirigeants élus en vieille Europe, voire trouver ça plus ou moins sincèrement bien ou mal, mais feindre de l’ignorer serait une tartufferie) de Londres vient d’interdire dans le métro londonien, plus précisément de soumettre à la décision d’un « groupe de pilotage », les pubs donnant une « image irréelle de la femme ».

Le déclencheur de ce qui était une promesse électorale est une campagne publicitaire de 2015, manquant de fait autant de finesse que d’élégance, pour des pilules pour bodybuilder avec une photo en gros plan de femme en maillot bain et le blogan « beach body ready » (non, pas « bitch »).

Nsp ce qu’on en dit, écrit, commente, voire pense (honni qui mâle y pense …), à Londres, mais il est intéressant, sinon très rassurant, de constater que les commentateurs de médias étrangers (donc très indirectement concernés) ne disent pas exactement la même chose …

A New-York, on décrit les faits dans une vieille Europe dont on a un peu renoncé à analyser les névroses : http://www.nytimes.com/2016/06/15/world/europe/london-bans-ads-with-unrealistic-body-images.html?smid=tw-nytimes&smtyp=cur&_r=0

A Paris, on s’interroge sur les intentions des dirigeants d’une ville comptant plus de Français que Bordeaux : http://bfmbusiness.bfmtv.com/entreprise/pourquoi-les-londoniens-ne-pourront-plus-voir-cette-affiche-ans-le-metro-984100.html

On peut discuter #Inzeweb les arrières-pensées réelles, fantasmées, ou en réalité augmentée, pour se réjouir d’une réelle victoire pour les droits et le respect de la femme, s’inquiéter d’une forme de censure rétrograde sous le couvert d’un argument cache-sexe tue-l’humour, ou se dire que c’est somme toute l’ordre des choses qu’un maire respecte ses promesses électorales, fussent-elles clientélistes, mais notons quand même que #InReallife, c’est une pétition lancée par une assoce représentative d’elle-même contre une pub simplette pour un produit pour simplettes mais pas plus « sexiste » que ça (montrer une nana moitié à poil s’agitant à l’écran pour vendre de la musique, des drogues légales, la météo ou des produits financiers pour frustrés au Qì en zéro absolu ou dans une pub pour promouvoir des bagnoles pour grands ados en rut, ça c’est sexiste, mais surfer avec humour sur l’habitude des femmes de faire des régimes avant la saison des vacances à la plage, ça peut être vulgaire, mais si c’est un crime à Londres, les prisons vont s’y remplir encore plus vite que les salles de gym avant l’été) qui a convaincu un candidat à la mairie de faire une promesse électorale clientéliste allant à l’encontre d’un demi-siècle de liberté d’expression en Grande-Bretagne autorisée à secouer la bienséance et d’humour « british, voire swinging » pouvant, voire devant, contenir une bonne dose de mauvais goût pour faire sourire à Londres.

C’est compliqué …

Il vaudrait, de mon humble point de vue, mieux imposer une mention genre « avaler trop de pubs à la c… pour des trucs stupides à manger sans réfléchir, (se) conduire comme un abruti, acheter de la m. ou consommer du sh… avec les muffins  rend gras, stupide et intolérant », si l’on considère que les usagers du métro londonien savent (é)lire.

Le (seul) truc marrant, c’est le détournement opportunistes de la pub de 2015 par une marque de bière (au demeurant sponsor de l’Euro de foot en France malgré les lois y interdisant la publicité pour le vin, et autorisée à faire de la pub dans le métro londonien comme les whiskys dans le métro parisien, va comprendre …) qui a fait coller fissa dans le métro des affiches avec une bouteille à la place de la fille en bikini, et le slogan modifié en : « Are you Beer-Body Ready ? ».

Are your bullshit ready ?

Reno – 14 juin 2016

PS : y’aurait une vanne « Are you Brexit ready » à faire, mais ça serait mal vu à une semaine du referendum.