On se demande parfois, à la lecture de certains twits et autres posts, comme l’on dit en code ouaibe, en entendant certain.e.s interviews, comme il serait nécessaire d’écrire dans un document destiné à du public à en croire les gourous et autres gouroutes de la novlangue inclusive, sociale, environnementale, respectueuse de toute, ses contraires, et les restes, mais surtout intersectionnellement incontestable et apprise sur les campus jadis exigeants de mixité dans les dortoirs mais carrément déconnants sur leurs vieux jours, surtout du bulbe, ou en voyant certains êtres secouer leur langue et son entourage plus ou moins pileux sur nos écrans, si « on ne l’a pas perdu », comme on dit en langage oral contemporain, bref s’il (ou elle, ou otchoz, mais pas le temps de faire dans le paulitikeman koraicte pour gosse au neurone agité comme une queue de tapir ou de dignitaire de gauche caviar parisienne en rut de vacances scolaires) n’est pas dans un autre monde plus ou moins parallèle, sinon patibulaire mais presque comme feu Coluche disait au temps où l’amour de l’humour, sinon l’humour en amour, entre autres, était toléré, sinon vraiment encouragé dans les cercles de pouvoirs (honni qui « au Siècle » y mépense », on y a une forme d’humour vache particulière, et dans « particulière », il y a « partie », « cul », et « hier », kolossalfinisch, not ?) réels ou supposés.
Ceci introduit (non, merci de ne pas faire de commentaire sur ce à quoi vous pensez, d’ailleurs tout le temps comme tout le monde, même; et surtout celles et ceux qui prétendent le contraire, et y’a pas que « pré » et traire » la dedans, gros d…lasse !), le sujet de ce billet n’est pas politique, ni même polémique. Non. Le sujet, blablaatai-je, c’est cette nouvelle application qui permet, à partir d’une photo, d’un tableau, ou d’un dessin, d’animer une créature (voire un objet ?), bref de donner l’illusion de la vie dans ses manifestations visible de mouvement et de son.
Et peu importe que la personne, ou la créature trépassée ou rêvée ait réellement vécu dans le « réel ».
Bref, c’est encore un pas en avant (?) après les applications utilisées pour remplacer un visage par un autre dans une séquence filmée comme le fait Canteloup le soir à la télé et les trucages tech généralisés au cinéma, en attendant que les politiciens ne s’emparent de la techno pour balancer partout et tout le temps le même film de propagande en incrustant juste le visage du candidat du lieu ou du moment, mais « pas que » comme l’on répète tout le temps partout maintenant, en bidouillant tout à leur volonté et ad nauseam pour nous autres bêtes à dévorer des écrans, sinon à manger du foin.
Ceci laissé à la sagacité du lecteur de bon sens ou pas, électeur avisé ou pas, ce n’est pas tant un inventaire de toutes les possibilités de falsification, des innombrables opportunités de tricheries, et des risques de manipulations plus ou moins terrifiantes, que ce sujet m’inspire, mais une pensée pour ce, celles et ceux dont je me demande s’ils sont encore « parmi nous », comme l’on dit sans trop savoir ce que ça peut vraiment signifier.
Cette secrétaire d’ambassade de Santiago … ce cusinier de Montevideo … ce plagiste de Rio … cette dentiste de Mexico … ce loueur de barques au Venezuela … les blanchisseuses de La Paz … Magnolia de Brasilia … une hôtesse entre Paris et l’Amérique … parmi tant d’autres visages en mode saudade croisés en une autre vie, un autre temps, d’autres ailleurs …
Anne et les papillons … Bernard et les huipils … Laurence et la raquette de tennis … Fabrice d’entre Mahé et Bogota … Claudette sur un malentendu … Francis et son Darien … Françoise Technicolor … entre tant de sourires dont le souvenir s’efface doucement entre brumes d’aube et voiles de soir …
Un barracuda curieux et un poisson perroquet peureux … des boutons de manchettes et une fermette … une hélice antique et un train électrique … des manguiers généreux sous des cieux bleus … s’éloignent …
Une skieuse en bonnet blanc … des profs de maths épatants … des Londoniens … un horloger romain …
Des pays, villes, maisons, et jardins divers …
RF – Paris, 2 mars 2021
PS : si j’avais eu/pris le temps, et pu/voulu compter sur la patience d’éventuels lecteurs; j’aurais gratté une antithèse sur la nécessité de l’oubli, comme du pardon, des faces moins douces du passé, et une synthèse sur la nécessaire sagesse face à des inventions dont on ne peut anticiper les conséquences non. seulement sur le futur plus ou moins proche, mais jusque sur les nostalgies de passés plus ou moins imparfaits …