La politique, c’est comme repeindre la salle de bains, doser le sucre et réussir la cuisson de la confiture d’abricot, ou recoudre un bout de doublure de fringue : n’importe quel couillon, y compris vous et moi peut le faire.
Si on sous-traite à une corporation, pire à des fonctionnaires, ça coûte un bras, on passe plus de temps à tchatcher par e-mail du cahier des charges pire que pour négocier avec un une bande organisée d’architectes si les fenêtres doivent être en PVC ou en alu (en bois, c’est vraiment pour les maisons de campagne de gagnants au loto en village gaulois classé au patrimoine Unesco) et à choisir les ouvriers que si on était simplement allé acheter un pinceau ou du fil (à couper le beurre ?) et une aiguille au #DIY du coin, et le boulot est fait à l’arrache (qui n’a pas pleuré en voyant son plafond repeint à grands frais cloquer parce que l’enduit n’était pas sec au passage de la sous-couche ?), le fric de la peinture bio catégorie A durable qui sent bon et tout et tout détourné (qui n’a pas été étonné, voire agacé, de voir les ouvriers ne parlant que le Martien nettoyer consciencieusement leurs brosses au White & Spirit alors que la peinture était supposée être à l’eau super écolo label UE qui va bien ?) ou le fil de couture de 4ème qualité cousu trop lâche et trop près du bord pour économiser 4 centimes de tissu, si on n’est pas sur le dos des gens qu’on paye une fortune pour torcher à notre place des trucs qu’on ferait les doigts dans le nez en chantant si on ne perdait pas notre temps le nez sur le guidon, entre deux embouteillages et une grève saisonnière de telle ou telle catégorie de rentiers du salaire à vie, à trimer à s’en burnouter la santé pour payer des impôts pour assurer la retraite privilégiée et les universités d’été au soleil des politocards, et offrir des cocktails au champagne à tout le culturocosme, des Festivals du spectacle réputé « vivant » à la rentrée littéraire, en passant par les Garden Parties de jamais trop loin de Paris-Plages et les remises de décorations à jamais trop loin des ministères à des people copains et autre coquins populaires, des donateurs exemplaires ou apparatchiks normaux, et indemniser grassement des élus à vie aussi prétentieux que paresseux et limités du neurone qui achèteraient des emprunts toxiques en roupies guatemalto-bosnave à taux variable à des officines financières plus rapaces que Goldman Sachs avec notre fric pour faire mal construire des ronds-points inutiles par des copains ou ériger à la va-vite avant la prochaine saison de dragouille électorale des hôtels de région encore plus mégalos pour cause de réforme territoriale …
Je dis pas qu’il faut « Uber-iser » la politique, d’abord parce que je ne crois pas trop aux idées e-miracles de la génération tchatche née un smartphone dans la main (vivement que les Apple & Co. nous fabriquent des interfaces vocales et/ou directement branchées sur le neurone, on a l’air trop couillon à se promener dans la rue téléphone à la main comme si on trainait partout un biberon à jus de cerveau pour zombie faible d’esprit), ensuite parce que les formules à consonance germanique passent mal dans les ClubMed aux racines greco-romaines en lutte, enfin parce qu’on n’a pas besoin de surfer sur la dernière mode chez les twittos pour réparer la démocratie (en fait, c’est comme les bagnoles, moins il y a d’électronique made by California ou Korea in China et de contrôle à distance par des trolls du bout du monde parlant d’autres langues que la mienne entre une partie de jeu vidéo et une pizza imprimée en 3D, plus ça m’inspire confiance pour le Développement Démocratique Durable), je dis qu’un peu plus d’esprit Startup, et un peu moins de diplômes de fonctionnaires de la politiciennerie, ça ne ferait pas de mal (et ça ne va pas venir tout seul comme le réchauffement climatique, la hausse des impôts et la faillite de la France à la Grecque si on ne met pas très vite un peu de bon sens dans la cabine de pilotage de la France où notre Tsipras à nous nous fait filer vers l’orage en sifflant la Carmagnole entre un 5-à-7 en scooter ou de l’autre côté du couloir, et la lecture face caméras d’un discours acheté à crédit à une mauvaise agence de lobbying de crise ayant pour autres clients la confrérie des taxis parisiens et le syndicat du foie gras).
Ceci twitté, le logo du Développement Démocratique Durable est libre de droits, rien ne vous empêche de faire vous-même de la politique autrement, ni godillot, ni colibri, si vous pensez qu’il y a maintenant (enfin) une petite place pour autre chose que les combinazione des vieux partis (en bref, UMP et PS), les supplétifs mollement protestataires (pour faire simple, les centres et EELV), les ronchons pénibles bruyants (en deux mots, les deux fronts), et les fantaisistes radoteurs plus ou moins lourdingues genre Hare Krishna de la politique (de DuPonFaigant aux gauchistes de musée encore plus archéos que le PC en passant par les vrais illuminés plus ou moins sectaires) …
Durable, forcément durable …
Reno – 15 juillet 2015