« French Disease » ? Honni(e) soit qui y pense …


Mal (mâle ?) français ! «Les Français, disait, il y a déjà cinquante ans Malaparte, se considèrent comme un peuple en décadence, sinon un peuple fini.» On devrait toujours écouter les « romains », au moins autant que les politiciens et zintellectuels gaulois. C’est grave, docteur ?

Si on n’a pas le temps de relire tout sur le déclin ou pas, les responsabilités ou pas, les réformes ou pas, le futur de la France ou pas, le passé des Français ou pas, les bons avocats de mauvaises causes et vice-versa (ou pas mais se demander ce que les deux vieux ténors en chaussures sur mesures sont allés faire chez Gbagbo ou ce qu’est un procès fictif relève probablement de questions de constitutionnalité préalables, ou QCP, anagramme de CPQ byzeway ; tandis que remarquer que Marine le Pen est plus compréhensible que Rocard ou Bayrou serait une offense aux Dieux) … une bonne bio de Malaparte parue il y a quelques semaines chez Grasset fait joliment résonner une trajectoire d’homme libre au XXème siècle : «  Malaparte, Vies et Légendes (critique de La Croix)  »

Pour revenir au « mal français », il était lumineusement décrit par Peyrefitte en 1976 dans un bouquin « grand public » facile à lire qui devrait être obligatoire dans toutes les écoles de formation de nos zélites et pour tous nos zélus. Personne ne devrait pouvoir dire « on ne savait pas », ou alors quelques illettrés en vacances sur Mars depuis plus de 40 ans, des « intellectuels » ou autres médiacrates compagnons de route de telle ou telle fratrie (encartés de tel ou tel courant de parti politique plus ou moins recommandé ou recommandable, gang des supporters de tel ou tel lobby et/ou de telle ou telle ligue plus ou moins corpo-conservatrice, amicale des conducteurs de 4/4 diesels roulant à 180 sur l’autoroute de Normandie ou du Sud, you name them que le monde entier nous envie …) ou des politiciens professionnels soucieux de bénéficier du régime spécial de retraites des parlementaires (Ach, la démocratie, gross Malheur, surtout en France, le Roi nous avait bien dit que nous perdions la tête …)

Les « plumes » lucides et intellectuellement honnêtes ne s’étaient d’ailleurs pas trompées sur le constat de l’homme qui a également écrit « Quand la Chine s’éveillera » ( Hommage de Jean d’Ormesson en 2006résumé du bouquin sur www.evene.fr/livres )

Pour les lecteurs pressés, ou allergiques aux gaullistes, ou juste qui préfèrent en rire qu’en sangloter, on peut feuilleter des albums d’images éducatives « old style »  ( le site de référence sur la Gaule qui craint que le ciel lui tombe sur la tête )

Pour les vrai jusqu’au-boutistes de l’analyse du mal français qui cherchent des angles de réflexion -un peu- différents, il y a l’excellent essai d’Algan et Cahuc publié aux Editions Rue d’Ulm de Normale Sup’ en 2007  » la société de défiance, comment le modèle social français s’auto-détruit « , un peu « académique » et pas totalement neutre mais très digeste pour un essai de normaliens, pas trop ennuyeux pour un prix du livre d’économie (2008), léger dans la poche pour lire dans un métro ou assimilé, et donné à 4 Euros (et même téléchargeable en pdf gratuit en fouillant un peu, mais SVP respectez les droits des auteurs en le commandant même si vous téléchargez)

Mais pour en revenir aux hommes libres du XXè siècle et si on cherche quelque chose de contemporain pour lire avant d’aller voter (ou pas), le « C’était Georges Pompidou » d’Alain Frerejean, tout juste paru chez Fayard, est disponible en version papier (imprimé en France) et numérique, ce qui est un joli clin d’oeil à un des hommes de pouvoir français les plus inscrits dans le futur. On peut ne pas être amateur des généralement pénibles bio-chrysanthèmes d’anniversaires ou reprocher Beaubourg et les voies sur berges à « Pompon » mais les circonstances du moment peuvent inciter à se documenter un peu sur un des décideurs de la stratégie du nucléaire civil, par ailleurs pas (encore ?) pris directement en otage dans les rivalités du microcosme du moment. Il volait très nettement au-dessus des chamailleries pour le bouclier arverne ( la présentation du livre paru chez Fayard en mars 2011 sur www.bibliosurf.com ), l’homme du Cantal. By ze way, la couverture du livre n’est pas trop mal (mâle ?) mais je préfère de très très loin la jolie photo accrochée en ce moment sur la façade de Beaubourg (à voir dans un tout prochain bout de blog)

Un truc iconoclaste serait de benchmarker si les pays où des femmes font (sauf exceptions confirmant la règle) autre chose que de la figuration ont les mêmes maladies dites « honteuses » et s’il y a eu beaucoup de dictateuses et/ou de chefesses incompétentes dans l’Histoire du Monde. Mais ce serait amalgamer le « French Disease » (la syphilis) et d’autres maladies, ça pourrait être mal (mâle ?) interprété, voire pire, donner des ailes à certain(e)s. Sinon, je chercherais une image d’éléphant volant mais avec toutes ces histoires de déontologie et de conflit d’intérêt, et puis parce que même si la mamyderme élève les standards de tartufferie en mangeant sa pomme vraie-fausse verte dans le TGV pendant que l’homme de Washington fait cuire ses steaks de 500 grammes dans sa cuisine, je préfère m’abstenir (absternir ?) de commentaire sur les machines volantes pour cette fois

Même si dans le monde réel où l’on vit, on a du mal à croire que les pommes vertes soient aussi inoffensives qu’elles veulent en donner l’impression, ou que ce ne soit que d’indignation non préméditée qu’elles rougissent dans un combat ou tous les coups sont hélas permis, de tous les côtés

Wanted : bon(ne) avocat(e) comprenant le(s) Français pour une bonne (?) cause, pas de récompense

Renaud Favier – 25 Mars 2011 – http://www.renaudfavier.com

Le bonus : le numéro du magazine de l’homme moderne sur le « mal français », plutôt « mâle », paru en 1977 à peu près au même moment que le Peyrefitte, peu après le décès de Pompidou  » le mal français (et aussi un article sur l’argent secret des élections)  »

C’est fini pour aujourd’hui (parce qu’il est temps d’aller se #FF brosser les dents, mais ça pourrait être pire : Churchill le disait tellement bien, « le pire système … à l’exception de tous les autres »)

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3 Responses to « French Disease » ? Honni(e) soit qui y pense …

  1. Avatar de erictaillefer erictaillefer dit :

    Des suggestions de livres très pertinentes !
    Et je n’exclus pas Astérix et Lui 🙂

  2. Ping: Lecture sous le platane (et bon anniversaire au Pdt Obama) | Renaud Favier : Café du matin à Paris

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