
Le 8 Mai est un jour de souvenir. Des bons et aussi pas mal de mauvais, mais il y a prescription. Honorons les « Justes » et regardons devant.

Place de la République, une bière et un journal au soleil à la terrasse du bistrot d’un joli petit village à 100 km de Paris. La fontaine a été refaite, elle est moche mais il y a de l’eau malgré la sécheresse et c’est un bonheur de l’entendre chanter. Le journal « La République du Centre » ne joue pas la surenchère de catastrophes ou de pipoleries attrape-audimat, c’est rafraichissant, d’autant que la lecture du papier du Point sur « Ceux qui ruinent la France » fait plutôt chauffer le sang. Dont acte, ils ne l’emporteront pas en Porsche au Paradis, j’espère. En attendant, c’est une jolie Renault cabriolet qui est garée entre « ma » table et la médiathèque du village, juste de l’autre côté de la route (délicieusement exonérée de véhicules nuisibles ou pas, grâce à des travaux de voirie). Comme quoi il n’y a pas que les pousse-au-crime à 4 roues made in elsewhere dans la vie, c’est d’ailleurs ce que semblait penser un ancien Premier Ministre tellement citoyen qu’il avait acheté une R19 avec des droits d’auteur avant de se retirer de la vie politique sur un malentendu, lui… Droits d’auteur, droit de hauteur … Enfin, je n’ai de leçon à donner à personne, j’ai pris une Carlsberg à un bar nomme Borsalino et je me la coule douce au soleil.

Mais de toute façon, les autres marques de bière du bistrot appartiennent à des actionnaires étrangers et sont brassées par des machines avec du houblon importé et de l’eau dont les agriculteurs ont plus besoin que les brasseurs. Et puis si j’étais vraiment un mauvais citoyen, je ne serais pas allé applaudir les discours à la cérémonie du 8 Mai, je serais resté sous mon parasol comme tout le monde.

La bonne nouvelle, c’est qu’il n’y a pas vide-grenier dans le coin ce dimanche alors rien n’empêche de reprendre une bière européenne, la prochaine urgence, c’est ce film qui a été primé chez Redford au festival de Sundance et qui se joue ce soir au délicieux petit Cinéma Paradiso du village. By ze way, j’espère qu’il touche quelques miettes des subventions, indemnités, primes, émoluements et autres joyeusetés évoquées dans l’article du Point sur les gâchis de la République pas perdus pour tout le monde (daté du 21 avril, ça ne s’invente pas) que je lis avec 15 jours de retard mais qui hélas reste probablement d’actualité

Dommage que le marchand d’autres journaux ait fermé à 12h30, mais de toute façon le magazine de l’homme moderne a helas cessé de paraître il y a des siècles. C’est d’ailleurs pour ça que c’est pas mal de vivre au pays des vide-greniers, on n’est pas gêné par les grèves de l’aristocratie ouvrière (d’après Le Point, c’est comme ça que le Syndicat du Livre s’auto-surnomme) pour aller chercher son journal. Pour autant, on n’est pas plus certain de le trouver, et ce serait très injuste de jeter la pierre aux ouvriers du Livre, d’ailleurs en voie de disparition, parce qu’il y a bien plus désespérant(s) dans le concours de laideur, d’incivisme assumé et de vol caractérisé présenté par le Point qui, en dépit de son actionnariat, n’hésite pas à signaler entre beaucoup d’autres hélas, troisieme fois hélas, quelques turpitudes mineures des actionnaires en général, des surfeurs fiscaux en particulier.

Le Renard, finalement, par rapport aux prédateurs à deux pattes, c’est presque un agneau même s’il a la vie de Château.
Renaud Favier – 8 Mai 2011 – http://www.renaudfavier.com

C’est fini pour aujourd’hui



Ping: Qu’en dirait … le village gaulois (càd … les 1% du monde) ? | Renaud Favier : Café du matin à Paris
Ping: Le monde 2.012 tel qu’il promet : #AAA #99jours #MarathonMan | Renaud Favier : Café du matin à Paris