Le monde tel qu’il est. En guerre économique. La France aussi …

La paix (officielle) étant le prolongement de la guerre par d’autres moyens, on ne devrait jamais négliger les avertissement bougons genre « le choix du déshonneur, la guerre quand même ». Ou les proverbes vintage style « Jamais G2 sans G(uerre de)3, voire plus si affinités ».

Un politicien en 1938, au retour d'un petit break à Munich, quelques mois avant la signature du pacte germano-soviétique, également destiné à préserver la paix en Europe

Ces jours-ci, Wen Jiabao est en visite « business » en Hongrie (qui préside l’UE), Grande-Bretagne et Allemagne où les maîtres du monde de l’export ont très légitimement à discuter d’une sorte de pacte germano-chinois dans la guerre économique mondiale.

Dîner formel à Wannsee avec la chancelière Merkel : espérons que cette nouvelle conférence de Wannsee 2.0 (Ach, l’humour, ça devient souvent moins subtil quand la puissance de feu augmente et la mémoire flanche avec l’âge, on retient moins bien les histoires) sera moins nocive à l’Europe que la dernière et osons rêver que quelques fermes paroles allemandes sur les droits de l’homme fassent écho, entre deux négociations commerciales, aux secrets nauséabonds sur la solution finales d’il y a 70 ans.

Pendant ce temps, Obama déploie méthodiquement les instruments de sa NEI (National Export Initiative, clin d’oeil démocrate à la NEP de Lénine ?) visant à doubler les exports américains pour résorber les déséquilibres extérieurs et créer de vrais jobs (lire ni trop dans le secteur public quand les budgets ne sont pas là même en période électorale, ni trop dans les secteurs artificiels et/ou prédateurs quand même un peu décriés, surtout en période électorale) en se rebranchant sur la croissance des pays émergents, avec un dollar, des technos et des troupes de combat.

Sans négliger la préparation de l’avenir et la Realpolitik de compétitivité à l’américaine.

Une version moderne des doctrines US genre Monroe 2.0 (pas Marilyn, quoique …) inspirée de ce qui a déjà bien marché dans le passé en convainquant l’Europe de garder ses forces vives pour des boucheries sur le vieux continent, en ne s’opposant que mollement aux envies dépressives, aux tendance suicidaires, voire aux dérives auto-génocidaires. Mais cette fois la doctrine est étendue au-delà des territoires coloniaux, mondialisation 2.0 oblige.

Pendant ce temps, le Japon (re)panse ses plaies atomiques comme après Hiroshima mais cette fois il ne mettra pas 30 ans à revenir au premier plan même si un tsunami par-ci, un « mai 68 2.0 » nippon par-là ou une toujours possible convulsion guerrière ou assimilée quelque part en Asie peuvent mettre des « couacs » dans la marche silencieuse de l’Empereur.

Et l’Europe ? Toujours pas le téléphone ? Il y a des sursauts mais avec plusieurs lobbyistes (pas mal rémunérés ce qui constitue un coût indirect au fonctionnement de la bureaucratie démocratie européenne d’ailleurs, payés en partie au résultat corporatiste le plus souvent, ce qui n’est pas une garantie du respect de l’intérêt général, d’ailleurs) pour un élu ou un apparatchkik placardisé (placardoré diront les caustiques) par son parti à Strasbourg ou Bruxelles, on sent mal un grand mouvement ensemble vers un avenir radieux ou même vers simplement quelques objectifs légitimes genre agenda de Lisbonne, convergence économique de bon sens ou sauvetage gagnant-gagnant de la Grèce, de l’Euro et plus si affinités.

Et la France, dans tout ça ?

Il neige en hiver.

Il y a du soleil en été.

Tout va très bien.

Même si on n’a plus de quoi mettre du glycol dans les camions-citernes en hiver et si les incendies de forêt vont bientôt menacer les résidences secondaires des exilés fiscaux (sauvés d’une taxe, ouf pour eux, et bientôt ils auront aussi des députés pour préserver leurs intérêts généraux à eux) qui espèrent que les pompiers auront assez de diesel et les Canadairs assez de kérosène ou que la police d’assurance est béton et permettra le cas échéant d’acheter un riad en ville ou place des Vosges à la place du mas où de toute façon les cigales et les mômes dans les piscines des voisins faisaient trop de bruit.

Business as usual, chacun se débrouille selon ses moyens en vendant des DVP pirates dans le métro, en trichottant sur les cartes « handicapé » pour le parking du 4/4 diesel gouffre à emploi et à déficit commercial acheté à crédit ou en slalomant entre l’exil défiscalisant et les niches domestiques comme dans un vrai pays en voie de (sous-) développement. En étant plus ou moins bien installé dans un fromage transpirant (limite coulant) à sièges en cuir sans mort d’animal de préférence, avec la clim’ sans nucléaire si possible et en rêvant plus ou moins à la Révolution, à la Restauration ou à un « Grenelle » dopant pour la carrière selon qu’on est misérable, puissant ou Rastignac, sans trop penser aux quelques milliards de pauvres trop pauvres et aux quelques millions de puissants trop puissants qui les uns et les autres auront un jour envie de fromage.

Les sportifs sportivent en gagnant quand même de temps en temps des matchs plutôt que des masses d’argent, surtout quand ce sont des filles ou des amateurs. En ce moment on parle moins de dopage, de scandales ou de ridiculeries. Certain(e)s se battent bien comme l’équipe féminine de foot de France, très bien comme Marion Bartoli et JW Tsonga à Wimbledon (jusqu’ici tout va bien).

Les politiques politiquent en sachant qu’après les élections, … les élections, parce qu’entre le cumul des mandats, un peu de clientélisme bien fait et une com pas pire que les lipdubs des uns ou les logos des autres, c’est un des rares jobs bien protégés contre la mondialisation où on voyage encore en classe affaires jusqu’à une retraite dorée si on ne crache pas bêtement dans la soupe à la TV alors qu’on est en emploi présumablement fictif (mais pas mal payé, même pour un vrai job, plus de 4000 euros avec la sécurité de l’emploi et pas trop de sueur, c’est au-delà de la barre de la richesse selon Saint François Hollande) et qu’on ne sait même plus de qui on parle entre la présomption d’innocence, les prescriptions, les non-lieux et les questions préalables diverses. En ce moment on parle moins de harcèlement ou de scandales, plus de carabistouilles de primaires et autres gaspillages d’encre et de salive. On cherche ceux qui pourraient se battre avec talent et éthique pour un développement démocratique plus durable.

Pas mal de gens rament et/ou râlent sans bien savoir dans quel sens et vers quel(s) objectif(s) mais jusqu’ici tout va bien, les vacances arrivent et personne ne se risquera à les remettre en cause avant les élections ou à jouer les Cassandre alors que les anti-dépresseurs sont moins bien remboursés par la dette de la Sécu. On se rase gratis en empruntant pour payer la mousse et on croise les doigts pour que les taux restent bas et pour conserver le AAA de http://www.france.fr. Certains se battent loin des caméras pour un développement économique plus durable : bien (Biocoop par exemple), très bien (SOS par exemple), avec difficulté, toujours, nothing like a free lunch. Nb qu’on n’est pas obligé pour être sexuellement surpuissant de se tailler la bobobarbe de 5 jours avec 6 lames jetables au tungstène vibrant et siège en cuir climatisé, de la mousse au gaz de serre et au paraben et de l’eau traitée, chauffée, transportée puis vaguement dépolluée au pétrole à grands jets, mais jusqu’ici, tout le monde pense à autre chose, à d’autres (dés)honneurs, en se rasant le matin.

On croise les doigts en espérant que les investissements d’avenir s’avèreront rentables et que nos enfants n’auront pas, avant de nous manger genre « Soleil Vert« , à rembourser en plus (quand les taux auront monté parce qu’on aura perdu le AAA et que l’inflation aura été acceptée comme seul moyen d’effacer les dettes publiques) ce grand emprunt s’ajoutant aux coûts des grands travaux pour refaire les rond-points (rond poings ?) et replanter des panneaux et autres radars pédagogiques, aux salaires des fonctions publiques payés à crédits et aux emplois fictifs et autres régimes spéciaux cachés sous le Tapie mais qui commencent à se voir et se savoir, sinon émouvoir encore. Une fois n’est pas coutume, parfois les éléments de langage de discours politiques sont moins « hors-sol » que d’autres, beaucoup plus « vrais » même si pas non plus politiquement suicidaires. C’est courageux, c’est intéressant, pourvu que ça dure.

Ach, cultiver son jardin, gross Bonheur. Mais labourer ou nettoyer les écuries, c’est plus difficile que tailler les roses ou planter les petites graines. Et c’est dur pour tout le monde mais comme disait Coluche, il y en a pour lesquels c’est, et ce sera, plus dur. Il disait aussi dans sa chanson « … vous verrez quand la gauche aura gagné les élections … en 2012 … », ne venez pas vous plaindre après qu’il ne vous avait pas prévenu(e).

Renaud Favier – 28 juin 2011 – http://www.renaudfavier.comNet-Land-Art

Le bonus : Démocratie 2.0 en Islande ? Alternative aux échecs annoncés et/ou constatés du grand « wouaille » de démocratie directe californien excitant mais en faillite financière (mais pas économique, ce qui était la 7ème puissance économique du monde quand la France était 5è crée de la croissance et se projette dans l’économie verte à vitesse grand « V ») et autres expérimentations plus ou moins hasardeuses de républiques exemplaires en faillite économique (mais pas financière, en tout cas pas tant que la Grèce et les particuliers français rembourseront leurs crédits immobiliers et automobiles pas trop générateurs d’avenir mais rassurants pour le présent) ? Sur un malentendu, ça pourrait marcher mieux que les promesses électorales et autres lois achetées « sur étagère » aux think-tanks et autres lobbies de démocraties en faillite morale (mais pas financières, en tout cas pas tant qu’il suffira d’un porte étendard médiatique aux présidentielles et/ou de primaires génératrices de buzz et de militantisme cotisant pour assurer un succès d’estime aux législatives et le financement de la petite entreprise du parti pour 5 ans).

C’est fini pour aujourd’hui, il faut aller pomper et écouter Marine Aubry sur les « valeurs » personnelles, les « convictions » politiques, les « amours » de la France et de l’Europe, les propositions de changement de société au profit de tous et autres voix intérieures se transformant en actes (manqués ?) qui lui intiment d’aller à la pêche … rassembler les voix en challengeant les djeuns candidats du PS pour les présidentielles 2017 et … Vive la République ! Vive la France !

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About renaudfavier

Ils semblent grands car nous sommes à genoux (LaBoétie) Je hais la réalité, mais c'est le seul endroit où se faire servir un bon steak (Woody) De quoi qu'il s'agisse, je suis contre (Groucho) Faire face (Guynemer)
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3 Responses to Le monde tel qu’il est. En guerre économique. La France aussi …

  1. Avatar de labasoche labasoche dit :

    Quoi en France ? Mais… tout va très bien Madame la Marquise ! C’est bien le renouveau (non, pas le vin nouveau), dans la continuité… Et pour 2012 ? Rien ne semble changer à l’horizon. Encore un peu de rouquin pour la route ? Un chti canon pour le m’sieur ! ;o))

    • Avatar de renaudfavier renaudfavier dit :

      Oui, tout baigne, c’est mardi et il y a Dr House sur ORTF1, y’a plus qu’à sécuriser un accès à une TV avec un décodeur parce que cette fois les vieilleries branchées sur un cable tombé du camion, ça ne marche vraiment plus 😉

  2. Ping: TGV, merci, mais des autoroutes de l’export aussi, SVP | Renaud Favier : Café du matin à Paris

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