Dernière étape des vacances d’été cette semaine à Jouy en Josas avant la rentrée en France. Laurence Parisot met les poings sur les « i » dans le Figaro pour faire chauffer le buzz avant les universités d’été du Medef, en attendant « Besoin d’air 2 » prévu en janvier 2012.
Chacun est dans son rôle : les bouts de choux ont fait leur rentrée des classes maternelles en visitant des plantations de tomates et des déchetteries pédagogiques en Auvergne ; les classes primaires ont recommencé à jouer aux osselets d’éléphants dans leur cour de récré de la Rochelle et maintenant ceux des grandes écoles s’y collent. Business as usual, les Universités d’Eté du Medef permettront de prendre la température de la planète des patrons français en attendant le B20, le G20, Davos …
Laurence Parisot a donné le « la » d’un moment de mobilisation lucide sans sur-optimiste ni catastrophisme. Cela vaudra le coup de suivre les débats sur l’inévitable application iPhone (blague à part, c’est plutôt une bonne idée, si ça marche aussi bien que celle de Roland Garros et qu’on peut suivre les conférences en direct ou replay) ou sur la Medef-TV internet qui devrait nous épargner le « smile » à la mode avant l’été.
C’est rassurant, parce que la méthode Coué est comme les placebos, ça ne peut pas faire de mal, en principe, mais c’est mieux quand les dirigeants se souviennent du vieux dicton du temps des pionniers de l’industrie aéronautique : « Comment devenir millionnaire en construisant des avions ? En commençant milliardaire … ». La bonne nouvelle, c’est qu’au pays du Concorde on peut encore trouver quelques milliards dans les poches des assujettis à la CSG et dans les niches fiscales de ceux qui n’ont pas de très bons fiscalistes, ou les emprunter en AAA pour essayer de reconstruire quelques millions … de vrais emplois dans de vraies entreprises créées (ou héritées, peu importe, du moment qu’il n’y pas trop de cavalerie financière) par de vrais entrepreneurs. Evidemment, il vaudrait mieux ne pas trop les investir dans les dépenses courantes ou autres plans calculs (électoraux ?) ni trop promettre un retour des Trente Glorieuses à peu près aussi probable que la résurrection du Général ou le passage d’un nuage radioactif dans notre espace aérien protégé par les militants de son aéroport et les militaires de son porte-avions.
Il y a du boulot pour les forces vives de la guerre économique, « du sang et des larmes » dirait Churchill. Parce que si avant, du temps des deux gars dans leur garage ou des Asperger des réseaux sociaux, et encore avant genre la compagnie des Indes ou la Société du Canal de Suez, l’entreprise, ça faisait facilement rêver …
… entre Steve Jobs qui part à la retraite, Warren Buffet et Bill Gates qui tournent Mère Teresa sur leurs vieux jours et les milliardaires français qui veulent acheter des indulgences plutôt que d’investir dans des start-up ou des usines en France, la planète commence à manquer d’entrepreneurs un peu Rock n’ Roll.
Et depuis la chute du mur, les suicides médiatisés dans quelques grosses boites publiques et le réveil chinois, même les nationalisations n’ont plus trop la cote. A part Sainte Ségolène du Poitou qui se croit encore en 1981 (voire quelques décennies, ou même siècles, avant) et qui régionalise (c’est comme nationaliser mais avec moins de moyens en principe) sa Cerisaie en refusant de (re)lire Tchekhov et en écoutant les voix vouloir qu’il y ait un marché pour des hybrides électriques de Lada Niva et de chariot Fenwick dopés aux déficits ou que les SCOP et le « Small Business Act » soient des technologies de rupture, on sait que si tout n’est pas aussi bon dans le marché que dans le cochon et que si la seconde guerre mondiale trouve une partie de ses origines dans la crise de 1929, le saucisson de kolkhoze est rarement très savoureux ou très bio et encore plus exceptionnellement produit en quantités suffisantes pour éviter les famines et le marché noir, surtout depuis la mort de Doumeng.
Tout ça ira mieux … mercredi, parce que les universités d’été du Medef sont les pires à l’exception de toutes les autres (il faudrait demander à Churchill et faire un peu de benchmarking mais honnêtement, l’Enterprise Pride de Jouy en Josas est très loin devant ses concurrents gaulois) et que de toute façon, comme les tempêtes (Irene, DSK …) à New-York sont calmées, que la coupe du monde de rugby n’a pas commencé et que les marchés semblent faire relâche après leur festival hard-rock et le tour de chant de Bernanke, ce n’est probablement pas le petit pavé contre les Américains dans la mare nostrum du Figaro qui va déclencher une tempête médiatique incontrôlable cette semaine. La PME Attitude, on n’a pas de meilleure idée pour déclencher un changement du climat des affaires, sinon un printemps de l’emploi en France, même si ce n’est pas le papillon de Rio.
Small is beautiful. Le problème, c’est qu’en France, on a tendance à traduire par « Il ne faudrait pas que ça grandisse ». Il faudrait vraiment qu’on mette le paquet sur l’enseignement de l’Anglais si on veut que nos PME aient une chance de grandir.
Renaud Favier – renaudfavier.com – en avant la musique ! – 29 août 2011
Ps : sauf à vraiment changer ce qu’on donne à manger aux enfants, les djeuns sont plutôt plus grands qu’avant, même qu’ils ne passent plus dans les portes des métros et qu’avec leurs pantalons taille basse on voit le haut de leur slip quand il sont dans le siège devant dans l’avion (en seconde classe) ou au ciné alors cette mode du « petit », ça va encore entraîner des manifs, des protestations, des nervousse brekdaonne, voire des indignations.
http://www.youtube.com/watch?v=nMrjK63U5mQ
C’est fini pour aujourd’hui.













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