Même Jack Palmer aurait des troubles de la confiance ces jours-ci. Erlections pas très excitantes, bourses raplapla, mythes en berne, on ne sait plus à quel(s) seins saint se vouer et l’homme moderne n’a même plus de magazine mensuel pour relever sa p(a)resse quotidienne.
Heureusement, Jack Palmer n’est pas du genre à s’indigner sur Facebook ou à crier sur du béton pour un petit coup de mou : il (se) dirait que « quand faut y aller, faut y aller » et redresser la barre même si le Dr Standard & Poors n’inspire pas trop confiance.
Jack (se) dirait que c’est pas la première fois qu’on est dans l’embrouille avec les ouvriers du livre et d’ailleurs dans les médias, avec les vrais-faux otages de Mexico et d’ailleurs, avec les princes de chez nous et d’ailleurs, mais que jusqu’ici tout est toujours allé raisonnablement bien.
Jack (se) dirait que ça ne date pas d’hier que les entrepreneurs français et leurs communicants ont inventé le Moulin Rouge et la Haute Couture et que tout le monde trouve ça plus sympa que la Défense ou Billancourt (avant qu’on rase gratis l’usine pour mettre un restaurant éphémère sur l’île Séguin grâce à la TVA en solde permanente pour faire plaisir aux clients ; employés électeurs en attendant comme pour la Samaritaine que le temps permettant de faire ses affaires) mais que jusqu’ici tout est allé raisonnablement bien.
Jack (se) dirait que ce n’est pas nouveau que le sang est contaminé, que la Sécu est ruinée que nos médecins qui veulent chercher doivent partir en Chine ou aux Etats-Unis, que personne ne comprend bien pourquoi une prothèse dentaire coûte le prix d’une Logan ou pourquoi il y a des suppléments pour une opération chirurgicale dans le meilleur et plus équitable système du monde, et que l’industrie de la santé qui n’a pas été vendue aux Allemands ou aux Suisses marche sur la tête, mais que jusqu’ici tout est allé raisonnablement bien.
Jack (se) dirait qu’il y a lurette que tout le beau monde du pays des 1% s’exile plus ou moins discrètement fiscalement sans regrets ni remords, planque sans états d’âme les lingots plus ou moins mérités ou hérités sous des lits parfois fréquentés par des dents en or malodorant, et que c’est quand même un très gros mensonge collectif ou un masochisme ensemble suspect limite inquiétant de faire semblant de préférer le cacao amer bio équitable à 4 euros la plaquette tout en se goinfrant en cachette de Nutella à l’huile de palme acheté dans la grande distrib’ mais que jusqu’ici tout est allé raisonnablement bien.
Jack (se) dirait que l’économie réelle fume tranquillement du trop doux pour oublier, que l’économie financière sniffe du trop dur pour ne (se) rendre compte de rien, que l’économie politique devrait être mise très urgemment en cure de désintoxication et que les trafics et ravages des drogues sont de plus en plus toxiques pour les djeuns sous iPod ou autres substances désocialisantes et les microcosmocrates sous toits subventionnés ou autres substances désinhibantes, mais que jusqu’ici tout est allé raisonnablement bien.
Jack (se) dirait qu’il y a un moment que le mariage n’est plus ce qu’il était et que les candidats écolos et autres farfelus en mal de notoriété en période pré-électorale qui n’ont pas trop d’idée aussi originale que changer la date du 11 novembre ou débrancher l’électricité font du buzz contre l’union libre (qui n’a pas que des avantages, il est vrai) ou s’agitent pour doper le PACS en bousculant quelques vieux cons…ervatismes au passage, mais que jusqu’ici tout est allé raisonnablement bien.
Jack (se) dirait que les belles Américaines font moins rêver, que le temps des (petites) Anglaises est passé, que celui des sublimes carrosseries italiennes a été buldozérizé par l’arrivée des grosses Allemandes diesel à correcteurs de tout qui roulent et ne rouillent pas, et que les substituts de virilité à roulettes ne sont plus ce qu’ils étaient en France où Toyota et Smart seront bientôt les derniers à employer des ouvriers pour construire des voitures, mais que jusqu’ici tout est allé raisonnablement bien.
Jack (se) dirait qu’il y a quelque millénaires que le centre du monde est en Chine (précisément, dans un parc de Pékin où l’on fait la queue pour se prendre en photo) même si on n’y roule plus trop à bicyclette, quelques siècles qu’on sait que quand la Chine s’éveillera le monde tremblera et quelques années que le Cabanon n’est plus trop une coopérative achetant aux petits producteurs locaux des tomates poussées dans de la terre en France et mûries au vrai soleil de Provence, mais que jusqu’ici tout est allé raisonnablement bien.
Jack (se) dirait qu’il y a du vent dans les voiles qui font des tours et détours autour de la Méditerranée depuis que l’empire romain s’effondre avant les croisades même si on préfère depuis quelques décennies écouter celui dans les branches de Sassafras aux MJC du Royaume et si ça devient un peu compliqué entre ceux qui ont des peurs à tort ou à raison ; ont des vapeurs n’ont pas de voile mais qui en voudraient, ceux qui en ont mais n’en veulent plus ou en voudraient moins et ceux qui en ont peut-être, en veulent à leur voisin et/ou en voudraient toujours plus, mais que jusqu’ici tout est allé raisonnablement bien.
Jack (se) dirait qu’il y a lurette que même si on garde le sens de l’humour, c’est dur pour tout le monde de devenir mou vieillir mais que du moment que personne ne le sait, c’est comme la radioactivité à Fukushima (ou dans les nuages français, mais c’est une autre histoire et tant que Cécile Duflot n’aura pas son siège rouge on ne pourra pas en discuter sans s’énerver), comme l’iceberg qui fond sous l’ours blanc aussi vite que des budgets gérés par des élus français ou comme l’histoire du Carlton, jusqu’ici tout va bien.
Même si pas mal de gens (lui) racontent n’importe quoi.
Et s’il sent bien qu’il y a quelque chose de louche.
Quelque chose de très louche.
De tellement visiblement louche qu’on en parle dans les journaux.
Enfin, tant que le yucca va, tout va !
Renaud Favier – renaudfavier.com – musique ! – 12 novembre 2011
Ps : Jack Palmer, qui est un sage, ne manquerait pas de (se) demander ce qu’en penseraient d’autres avec plus d’expérience, plus de zénitude et plus de recul pour ne pas tout voir en noir ou blanc.
C’est fini pour aujourd’hui, parce qu’il est temps d’aller s’indigner ailleurs.
De toute façon, il ne se passe pas trop de trucs sur Twitter un week-end de 11 novembre (pas comme sur France 2 qui a offert un bon vieux James Bond et un super John Wayne le 11 novembre après-midi, de quoi penser à d’autres choses et oublier un peu toussa-toussa même si la météo et les discours sont de saison).
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