Maintenant, pour que tout change, faut-il que rien ne #change ?

Les citoyens déçus de la météo (et des films) du Festival de Cannes 2012, et quelques autres cinéphiles nostalgiques des vraies neiges comme au temps de Dr Jivago (qui ne fut pas palmé), sont obligés de reconnaître qu’un Grenelle le 14 Juillet, c’est (du cinéma) une Révolution.

Surtout que même au temps du « vrai » Festival avec starlettes sexy sur la plage, stars glamour sur le tapis rouge, films à grand spectacle, souffle épique dans le dos des spectateurs et pas de SmartPhones dans les salles (et moins de politiciens pas amateurs de pluie devant les caméras dans le hall pendant les séances, mais ça, ça ne gêne personne, ni le public des films qui s’en fiche sauf si c’est le ministre en charge des avances plus ou moins remboursables pour les cinéastes et du calcul des droits pour les intermittents, ni celui de la TV ou d’internet qui regarde plutôt ailleurs depuis un moment quand des politiciens parlent dans le poste) … le jury pouvait voter pour une histoire d’amour intimiste finissant mal avec Trintignant alors qu’il y avait du grandiose historique : en 1966, « Un homme et une femme » (et une comédie italienne tombée dans les oubliettes) a ainsi été préféré à Dr Jivago.

Surtout que même au temps du « vrai » Grenelle, quand on annulait le Festival par solidarité avec ceux-ci ou cela, avec un Etat qui avait encore les moyens financiers, institutionnels et politiques de faire bouger des lignes, avec des patrons qui ne sortaient pas d’une limousine made in Germany immatriculée dans leur exil fiscal suisse ou belge (à l’époque, il n’y avait que quelques plaques monégasques et les voitures à statut social avaient de la classe et étaient plutôt made in England ou Italy) ou d’une réunion avec leurs conseillers en optimisation sociale et délocalisations, avec des syndicats représentant plus de 7% de vrais travailleurs productifs eux-même pas trop marginalisés entre les étudiants (dans la rue), les retraités (parfois à la rue), les chômeurs (qui courent de plus en plus inexorablement les rues) les salariés plus ou moins protégés et/ou privilégiés et des masses en progression constante de professionnels du sport, de la politique ou d’autres activités plus ou moins recommandables prédatrices dont le surpoids déséquilibre un écosystème devenu encore moins respirable que les environs de la Sorbonne pendant un gazage lacrymogène … la France pouvait voter pour une certaine idée du dialogue social, préférant la pacification des rues de Paris à la participation du pays (à tort ou à raison, c’est un débat, un autre palmarès).

Surtout que même au temps du « premier » changement (de la Vè République), avec des communistes et autres révoltés à couteau entre les dents au gouvernement, avec le Drapeau rouge flottant à Berlin et même pas l’idée de la possibilité d’un Euro de l’Atlantique aux Balkans pour protéger les acquis sociaux contre le socialisme réel (moins encore la perspective de Zorro-bonds pour pallier l’absence de Plan Marshall après cette guerre mondiale économique perdue par la plupart des pays et cette nouvelle tentation de suicide collectif d’une partie de la vieillissante Europe) et avec Jack pour faire rêver qu’une nuit (et un concert gratuit à la Bastille) permettait de passer de l’ombre à la lumière, personne n’avait eu l’audace de proposer de s’adapter au changement climatique au point de changer le calendrier comme aux plus grands moments révolutionnaires … le changement était ambigu, voire plus si affinités.

Les électeurs, e-lecteurs, lecteurs, acteurs, cinéphiles et autres citoyens responsables, qui n’ont plus le temps d’aller au cinéma pour essayer de comprendre le nouveau sens de la vie, sont un peu lassés de la TV et autres images qui bougent plus que les lignes et ne savent ou ne veulent pas « downloader » de films sur leur petit écran d’ordinateur, SmartPhone ou assimilé, peuvent cliquer sur les icônes ci-dessous pour (re)lire quelques phrases (longues, parfois très, voire trop aux standards de la grammaire d’avant mai 68, mais c’est comme les films, ce n’est pas parce qu’ils sont courts qu’ils sont meilleurs) sur le changement entre le moment où on a décidé à Copenhague que celui du climat était sans importance et le mois de mai 2012 où on se demande à Paris si celui dont on parle en France a une grande importance.

    

Ps : les lecteurs assez aimables pour cliquer sur les images et jeter un oeil sur l’un ou l’autre de la trentaine de eBooks e-publiés sur plateforme électronique n’ont bien entendu aucune obligation d’achat, d’autant que la plupart des publications sont gratuites y compris en téléchargement aux formats pdf et ePub, mais ils seraient très aimables de cliquer sur les étoiles de Youscribe et autres « like » de facebook s’ils ont souri entre un twit et un café.

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About renaudfavier

Ils semblent grands car nous sommes à genoux (LaBoétie) Je hais la réalité, mais c'est le seul endroit où se faire servir un bon steak (Woody) De quoi qu'il s'agisse, je suis contre (Groucho) Faire face (Guynemer)
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