La grève, c’est comme le café, un plaisir du boulot. Et puis, c’est un droit acquis, dont il est urgent de profiter avant la retraite, la délocalisation, la liquidation de la boite ou tout autre motif réel et sérieux de rupture plus ou moins conventionnelle du contrat social de travail.
Pour les gens raisonnables et travailleurs, raisonnablement travailleurs ou laborieusement raisonnables, et même pour les privilégiés qui n’ont besoin, ni de travailler, ni d’être raisonnables (le club des parlementaires fumeurs de cigares est un candidat sérieux pour le championnat de France, mais il y a de la concurrence) la grève est généralement un motif d’incompréhension.
Pour les retraités, surtout ceux qui ont plus de 50 ans et ont connu le temps où il était normal de travailler, normal d’être payé pour ça à hauteur du nombre d’heures bossées et ou du travail fourni, et normal de ne pas passer tout son temps de travail entre RTT, twitter et dialogue social, la grève est un grand mystère, et même une contrariété.
Pour les Français qui aiment regarder la TV publique grecque sur internet avec leur café ou qui prévoyaient de prendre quelques jours de RTT ces jours-ci pour profiter des prix de basse saison, la grève générale en Grèce est désespérante, limite préoccupante.
Pour les citoyens tribuables et autres djeuns payant leur billet qui emportent leur thermos pour boire un café dans le train du petit matin pour aller faire un devoir sociétal genre aller bosser, faire la queue pour une formalité, manifester pour ceci ou contre ceux-là ou préparer un examen, la grève des trains en France, c’est pénible.
Pour celles et ceux qui vont travailler en avion et boivent surtout du café le matin au salon VIP parce que le champagne gratuit à volonté donne des ballonnements et qu’il est meilleur pour la carrière de réserver le cognac pour le retour ou les vols de nuit, la grève des contrôleurs aériens indignés est consternante, mais ce n’est pas une raison pour perdre le sourire comme quand on vole sur les compagnies qui facturent le gobelet de lavasse au prix d’un expresso en terrasse à Paris.
Pour les courageux (ou malgré-nous) qui décident d’aller vaille que vaille accomplir leurs devoirs sociétaux quitte à devoir sérieusement user les semelles de leurs chaussures made in loin, la grève, c’est encore plus galère que les délocalisations.
Mais, la grève, comment s’en passer ?
Comment s’en sevrer ?
Le dialogue social est-il la panacée ? (pour ceux qui ne sont pas invités aux cocktails au Conseil Economique Social et Environnemental près du Trocadéro)
Le jusqu’au-boutisme mène-t’il à quelque chose (par exemple à l’équilibre du commerce extérieur ?) ?
C’est compliqué (pour tout le monde, mais il y en a pour qui c’est plus ou moins compliqué).
Il y a ceux qui sont pour (ou vice-versa) …
Il y a ceux qui sont contre (ou le contraire)…
Ceux qui ne sont ni pour, ni contre (ou tout contre, ou contre tout, plutôt crever !) …
Enfin, la grève, c’est comme tout le reste, il y a ceux que ça dérange, ceux qui s’en arrangent, ceux qui engrangent, et (ce) ceux qui (se) discutent autour de la machine à Nespresso du local syndical ou de la coffee table de l’étage d’en-haut, mais c’est un truc auquel on est habitué et pour lequel la France a encore de l’attractivité et le productivité horaire, alors tant qu’on gagne, qu’on peut payer le café et/ou qu’on s’amuse, on joue.
La grève, vaste programme (TV, pour tous, sauf les 10% de téléspectateurs grecs qui regardaient leurs chaines publiques avec animateurs pistonnés, météo mensongère et propagande à volonté, mais qui sont soit en grève dans la rue -à la rue aussi, mais c’est un autre sujet, ou pas-, soit devant leur écran noir comme quand il y a grève de l’électricité subventionnée ou des intermittents du spectacle perfusés par solidarité avec les camarades en lutte et autres exceptions culturelles ou pas) …
Renaud Favier – 13 juin 2013 – Café du matin à Paris – Compétitivité – English
Mais si on a un SmartPhone et/ou si aime bien avoir partout avec soi une tablette à plus grand écran genre iPad, un Notebook ou un hybride, on peut faire la grève discrètement sur le lieu de travail en faisant semblant de bosser (ou dans les embouteillages, ou sur le quai de gare) en feuilletant des livres électroniques sur la plateforme française Youscribe (nb le format pdf disponible sur Youscribe est assez pratique sur grand écran et moins fantaisiste que ePub à l’impression en format A4). Quelques exemples en cliquant sur les icônes ci-dessous.














































