« Adapter un poil la France de l’export au monde réel de maintenant », ne semble pas sujet de dissertation très compliqué, même s’il demande un peu d’imagination vu que personne n’a écrit de rapport frais à copier-coller. Plan classique ScPo en deux parties et une reco :
- Doper un brin la compétitivitude internationale des PME encore vivantes et pouvant au moins le rester, voire créer du job en France, en vérifiant que l’acte de vente au Qatar ou aux Chinois n’est pas encore signé au moment de l’attribution des aides ;
- Assurer une attractivitude réelle au niveau moyen des vieux pays d’Europe avec des ports et des trains avec wifi pour d’éventuels étrangers ou exilés possiblement créateurs d’emplois viable et financeurs d’innovation sans trop de subventions ;
- Staffer, au remaniement et lors de l’imminente nouvelle réforme du dispositif, de façon pas trop farfelue les machins officiels concernés, depuis l’étage de l’hôtel des ministres qui va bien (en principe) à Bercy, jusque dans les guichets uniques adhocs (Haddock, c’est autre chose, en principe) en provinces, en passant par les binz parisiens qui finiront un jour par ne plus jouer que les uns contre les autres en se faisant des croche-pattes #InRealLife et dans le virtuel et les médias (ah ! la saison des arbitrages budgétaires, il n’y pas que chez les écolos qu’elle favorise le nervousse brèquedaone …), en espérant qu’il restera une économie productive à redresser à ce moment là.
C’est pas si compliqué, mais mieux vaut quand même ne pas avoir faire trop d’impasses en histoire-géographie l’année du Bac.
Avant, l’Angleterre et la France dominaient le monde en se tirant des bords avec des bateaux à voile en bois qu’elles gardaient pour elles, et personne ne râlait vraiment parce que personne ne parlait anglais. Et la France de quand Voltaire était un génie un peu fou, pas une promo de fous pas plus géniaux que n’importe quels énarques, « françait » (à) sans souci.
Ensuite, l’Angleterre a appris l’anglais et le tea time à tout le monde en se promenant partout avec ses bateaux en acier plein de trucs qu’elle achetait et vendait à tout le monde pendant que la France qui avait oublié ses Napoléons mais en accumulait d’autres sous ses matelas se fabriquait des taxis en buvant du vin français à la santé du Canal de Panama au cas où il y aurait encore une bonne guerre à perdre en/au Champagne comme à Sedan (ou Alésia, mais ça, c’était encore avant), que l’Allemagne fabriquait des canons en rêvant du vin et du champagne français au cas où il y aurait une bonne guerre à gagner comme à Sedan (ou en 40, mais ça, ce serait encore après) et que l’Amérique s’apprêtait à rafler toutes les mises.
Et puis tout le monde a appris à tout fabriquer, plus ou moins bien et plus moins vite et plus ou moins cher, mais pareil. Et on a construit des autoroutes partout. Et c’est la guerre économique mondiale pour tous. Et tout le monde en France et orbi veut rouler en panzer allemand, parce que c’est ce qu’il y a de plus sérieux, chic, moderne et fiable pour ne pas tomber en panne dans une banlieue dangereuse, et que les bagnoles pas allemandes, c’est comme une bombe sexuelle mochingue ou une vieille mob’, on aime bien ça dans certaines circonstances mais personne ne veut être vu en public avec. Et tout le monde veut fabriquer son propre vin, parce que c’est plus amusant et plus moderne que de transporter des pots de vin français en/pour bateau, et acheter des châteaux en Gaule comme les Anglais faisaient déjà du temps de la Rome Antique. C’est là que ça se corse très désagréablement pour le commerce extérieur des Français de France, surtout qu’entretemps ils ont arrêté de travailler, volontairement ou juste par fatalisme.
Maintenant, la France laisse fuir ses meilleurs cerveaux et plus talentueux entrepreneurs 70 milliards par an (dont pas mal pour les carburants pétroliers, étant rappelé qu’on produit du super dans nos dernières raffineries et qu’on psychote sur le gaz de schiste mais qu’on importe l’essentiel de notre diesel, et aussi de tous les machins bidules à filtrer et/ou dépolluer, CQFD) en rythme de croisière, et on continue en hauts lieux à s’occuper de bricolages de « machins » plus ou moins émancipés et de nominations entre vieux copains à Paris, entre un brainstorm sur l’image de la France, une déclaration virile sur l’exception culturelle et la recherche d’endroits où promener guêtres et PME, où ni le Président Hollande n’a récemment organisé un voyage mixte CAC40 et PME alibis genre Japon ou Qatar, ni Fleur Péllerin n’est allée encourager des PME innovantes à ne pas totalement se délocaliser en Californie ou en Corée. Pour les déplacement en France on veille scrupuleusement à ne pas organiser de missions avec journalistes nationaux là où un « machin » régional plus ou moins unique s’est coûteusement décrédibilisé façon improbable dispositif de promotion de partenariats technologiques West Coast, mégalomaniaque réseau de « Maisons Frêche » (non, il ne s’agit pas de pépinières climatisées pour PME High-Tech, mais des ruineuse vitrines de Montpellier dans les beaux quartiers des plus belles villes du monde où les patrons de PME exportatrices du Languedoc-Roussillon n’ont que du lèche-vitrine et du tourisme subventionné à faire) ou club de vieux boy-scouts ayant une vision aussi généreuse que subventionnée du « gagnant-gagnant ». No comment. On devrait avoir les éléments de langage sur les derniers préparatifs pour entrer en guerre contre la Bolivie économique après le Mali tout le monde avec les gens d’hier et leurs d’avant-hier, au moment de l’annonce des résultats mensuels du déficit commercial. En début de semaine prochaine, sauf si le remaniement arrive avant.
Pourtant, ni la pédagogie, l’expérience et le travail d’un côté, ni l’intelligence, les erreurs et le téléphone de l’autre, ne manquent. La métaphores des autoroutes, par exemple, on l’a déjà un peu usée et ré-usée pour essayer d’expliquer à des générations de conseillers en mondialisation de ministres provisoires du commerce extérieur français que si ça va être très compliqué de créer l’Airbus de l’Export pour les PME avec nos zélites qui se carapatent et/ou se bouffent le nez entre elles et nos PME exclusivement francophones et incapables de payer leur billet, sans se faire bouffer la classe business et la cabine de pilotage par les Allemands comme pour Airbus du transport en commun aérien (il ne faut pas non plus s’en faire un monde, c’est un gros bus avec des ailes, quelques pneus, des wc chimiques et une petite réserve de champagne pour la première classe pas comme à la RATP ou la SNCF, c’est pas un château de la Renaissance ou un tableau impressionniste, même si ça coûte encore plus cher à l’achat qu’un Van Gogh et à l’entretien qu’Azay le Rideau et Chambord réunis), et si c’est pas la peine de fantasmer sur un TGV de l’export français parce que tout le monde qui a l’électricité et l’internet plus ou moins pour tous fait d’aussi bons TGV que nous, maintenant, alors on a peu de chance de battre personne sauf sur un malentendu ou au Maroc (mais rien n’est plus qu’un vieil ami), surtout sur les marchés européens où les Allemands qui se lèvent plus tôt sont toujours en avance sur nous, même en France où le patriotisme économique frémit un peu tard et où les Chinois et Coréens qui se lèvent encore plus tôt que les Allemands sont en avance même sur les Allemands, avec la même chose juste plus chère, en retard, mal vendue, et qui attendra 2015 pour se coller un autocollant « marque France » sur le coffre. On a au mieux une petite chance de pouvoir vendre encore un peu de made in France normal en Europe, du luxe ailleurs tant qu’on en aura un genre de monopole de fait, et d’exporter vers des filiales installées à l’étranger, voire vers des clients normaux mais francophiles dans des pays ayant des aéroports, des gares ou des ports mieux interconnectés que les nôtres à leur réseau routier. Mais ce serait plus facile par l’autoroute, plutôt que de chercher à construire un tapis roulant pour chaque PME méritante et/ou prometteuse, fût-il régional, humaniste et social(iste) de marché pour une compétitivitude à visage humain parlant essentiellement français.
Evidemment, il ne faudrait pas juste lire le rapport Attali et autres papiers sérieux guide Michelin des 5* luxe en fumant en mode cruising sur la voie de droite, comme avant.
Ni rouler sur la voie de gauche en marche arrière en regardant dans le rétroviseur avec les rapports crédibles enfermés dans le coffre, comme maintenant.
Et éviter de rouler à contre-sens demain en dehors de la route avec une vieille charrette comme ça pourrait arriver encore plus vite et plus dangereusement qu’on le craint déjà.
Je dis ça, je dis rien, mais si on pouvait ne pas caser au commerce extérieur une politicienne professionnelle, ex des cabinets Chevènement et Royal, ex-sénatrice, limogée de l’écologie, conjointe du vice-président du Conseil Régional d’Ile de France en charge du développement économique, et hautement conseillée en look, business, résidences d’ambassadeurs avec piscine et autres exceptions culturelles par un apparatchik de Bercy International défroqué vers la fonction publique de la région IDF, cette fois …
… et éviter aussi le parachutage rituel du radical de service, ou celui de l’expert(e) en déconomie du Parti qui parle le moins mal anglais et a écrit un bouquin vendu seulement aux fédérations ayant encore de la place dans les placards, aux étudiants de ScPo via liste de lectures obligatoires en nombre insuffisant au CDI, et aux bibliothèques de municipalités godillots, ça ne serait probablement pas plus mal pour les entrepreneurs pas encore exilés, en faillite ou accros aux subventions, crédits d’impôts et autres marchés publics toxiques, et utile au cas où le redressement productif marcherait un tant soit peu pour faire émerger de nouvelles boites viables avant que l’Hôtel des ministres de Bercy ne soit vendu comme les autres hôtels parisiens avec une cuisine aux normes internationales, des TV HD pour tous et l’internet rapide sans fil partout (pour Bercy, il va falloir améliorer le wi-fi dans l’amphi Mendès France, et mettre des mots de passe normaux, sinon les Qataris vont exiger une sacrée ristourne, ou alors le parc, le palais omnisports, le magasin de cigare d’en face, le bordel déguisé en salon de massage juste à côté, le bistrot sympa du bout de la rue et la cinémathèque en rab gratuit, voire la Gare de Lyon pour pouvoir aller en TGV bouffer, skier, golfer ou acheter d’autres bijoux des familles françaises en solde aussi en Rhône-Alpes et PACA (pour le bord du Lac de Genève, c’est plus compliqué, les Français qui y possèdent de l’immobilier sont moins ruinés, en général, à croire que l’attractivité de la Suisse, même francophone, pour les gens riches et sérieux serait supérieure à celle de la France, il faudrait quand même en parler au nouveau ministre du commerce extérieur, de la compétitivité et de l’attractivité, quand il ou elle sera nommé(e)).
Le bien (qui est l’ennemi du mieux et d’autres utopies fréquentes dans l’administration), ce serait quelqu’un qui ne découvrirait pas à l’âge de la retraite plus que celle des Rolex les pays sérieux et émergés, à l’occasion de ses voyages ministériels, qui aurait écrit sur la compétitivité réelle plutôt que théorisé les Trente Glorieuses pour les nuls, et qui ne rencontrerait pas en groupe de travail chez Montebourg ou en cocktail à Futur en Seine ses premières entreprises françaises réelles pas trop abonnées aux subventions, mentorats, cocktails de pôles, marchés publics, optimisations d’impôt et autres drogues dangereuses pour la compétitivité durable, quitte à ce que le militantisme godillot ne soit pas sa qualité la plus notable. On n’a même plus ça, au pays de l’exception culturelle, ou on préfère exporter les gens plutôt que les biens et services ?
Renaud Favier – 4 juillet 2013 – Facebook Compétitivité – Groupe LinkedIn – English
















