Avant, ça mélenronchonnait, ça frigidebarjait, et ça bonnairougeait. Mais c’était avant. Maintenant, comme personne n’a vraiment d’idée de ce qu’il faudrait faire, tout le monde qui veut un maroquin ou un privilège surfe en klaxonnant sur la vague de l’exigence de remaniement.
Les mélenronchonnistes ne râlent même plus contre Goldman Sachs, Gérard Depardieu ou Manuel Valls, ils tiraillent sur Natacha Polony … Dont acte, les caustiques se demandent quel sera le prochain Himalaya des bienpensants barbudos ; les psys s’amuseront de la régression infantile des virils rebelles préoccupés par l’andropause, redevenus nourrissons pleurnichards et petits machos parce que le sein maternel est trop loin.
La coalition des mécontents du Hollandisme s’est un peu lassée de la Barjot (il faut dire que le coup du HLM, c’est une grosse goute d’eau sur le tas de vase), n’a pas pris fait et cause pour Sarko malgré un assez bon boulot de ses communicants et portes-flingues (il faut dire que le Sarkothon, c’est la cerise sur le gâteau de l’agitation stérile), et se cherche à la fois un nouveau front après le pourtoussisme, un étendard plus sexy que le rose-noir-bleu avec arc-en-ciel au-dessus et bleu marine pas loin, et un porte-drapeau un peu crédible après la grande folle de retour et le petit agité retraité.
Quant aux bonnets rouges, Bretons désespérés, benêts utiles des derniers feux du gauchisme et autres faux nez de la contestation de toutes obédiences et générations, ils n’auront bientôt plus de dolmen à jeter à bas, et se lasseront de brûler des radars à 75000 euros pièce quand leurs mandants recevront les factures et cesseront de leur offrir les bidons d’alcool à brûler et les bonnets Armor-Lux à volonté, et même les daubasses made in ouyadeseklavpacher.
Mais avec l’arrivée de la saison du mauvais temps et la perspective d’un hiver rude et long, plein de monde, bouffons, barons et barbons du politicosme parisien, se dit que ça serait sympa de s’assoir sur du bon cuir doré sur les bords, ou de s’incruster dans un fromage plus ou moins discret, maintenant.
Les hyperactifs du gouvernement qui avaient un maroquin injouable, mais qui sont politiquement incontournables (voire incontrôlables), espèrent un job moins pénible, un bureau avec meilleure vue à un étage plus prestigieux, et un plus grand appartement de fonctions, pour leur petit Noël.
La mare aux grenouilles bruisse des battements de nageoires des recalés du premier gouvernement qui s’agitent dans le bocal de Solferino et aux alentours des premiers cercles pour proposer leurs services avec plus ou moins de finesse.
La génération tchatche de l’Assemblée Nationale se dit que l’Histoire ne repassera sûrement pas les plats aux plus incapables des députés élus sur le malentendu de la vague anti-sarko, et qu’il est urgent de monter dans le train gouvernemental pour ne pas se trouver dépourvue quand le prochain changement de majorité sera venu.
Le seul qui serait salement ennuyé, c’est celui qui a tout à perdre d’une promotion à Bercy où il serait syndic de faillite, ou pire, à Matignon où il se brûlerait les ailes entre les radars qui crâment, les banlieues qui prendront fatalement feu autour des fêtes, et la grogne sociale qui explose déjà ici et là, et qui risque de s’étendre.
So what (à part un bon coup de balai à Bercy, particulièrement au commerce extérieur) ?
Renaud Favier – 12 novembre 2013 – Facebook Café du matin à Paris – LinkedIn
Bonus : Rip it up ! http://www.youtube.com/watch?v=Vyq-dYurBuA
Bonus 2 : Rock this Town ! http://www.youtube.com/watch?v=TqOAvo6SJI4
Bonus 3 : Race with the Devil ! http://www.youtube.com/watch?v=S4ckKB7UzLM


















