Jusqu’ici, il n’y a pas mort d’homme. La personne blessée chez Libé vous en veut sûrement un peu, mais le gars de BFM se remettra plus vite que si le CAC avait dérapé, le conducteur a vu de plus dangereux excités en bagnole, et la SG n’est pas à un client énervé près. Keep cool.
OK, il y a pas mal de raisons de s’indigner, maintenant, et on peut avoir envie d’un peu tout casser (de préférence impunément, sauf si on espère loger plus confortablement en prison que dans la rue, l’hiver approchant), et il n’y a pas de portiques à dézinguer, ni de radars faciles à brûler, en ville.
Mais il y a quand même mieux à faire que de prendre un flingue et d’aller tirer à tort et à travers sur des médiacrates de base ou des banquières en train de fumer leur clope devant la porte de leur boutique, comme DSK tirait sur tout ce qui bougeait.
OK, on peut être légitimement un peu plus énervé que d’habitude InRealLife à cause de trucs vraiment pas normaux de la vraie vie, genre une nouvelle taxe sur tout tout le temps jusque sur la fosse sceptique de la maison de famille et les cours de poney des mômes, un gamin devenant fou à lier avant même l’âge normal de l’adocassecouillisme et des manifs syndicales à l’heure des contrôles, à cause du décalage de ses horaires scolaires, des programmes nimportekoesques, et des jeux vidéos de/pour tarés auxquels il passe son temps au fond de la classe sur son smartphone sans que le prof des écoles en emploi jeune n’ose lui faire de remarque, ou des proches au bord du suicide à cause du chômisme choisi par les partenaires dits « sociaux », leurs mandants et leurs politiciens.
Mais de là à faire soi-même le job pour lequel sont grassement payés tant de DRH plutôt que d’aller comme tout le monde mélenronchonner dans les shows de télé-réalité si vous êtes djeun et télégénique, déblatérer sur les plateaux de talk-show si vous êtes « bankable » pour les régies publicitaires, ou traîner à vous indigner dans les rues avec un panneau si vous n’êtes rien de médiatiquement correct … il y a vraiment mieux à faire.
Bien sûr, si vous êtes ami sur Facebook avec seulement des twitlitants bénévoles du genre ceux que les partis politiques affamés de distributeurs de tracts en saison électorale préfèrent ne pas laisser sortir tellement ils sont lapins crétins pas présentables, si vous ne followez sur Twitter que les receleurs de vieilles lubies et de crédits gratuits, et si vous n’êtes abonné sur Youtube qu’aux chaînes de hoaxeurs de troisième classe, de paranos cacochymes et autres indignés immatures, et de pervers sexuels, entre autres dangereux dépressifs contagieux dont la photo d’avatar est généralement très cool, vous avez des raisons d’avoir pété un câble.
Et si vous n’avez plus les moyens de vous offrir un bon psy, ou si vous n’osez pas aller dans une pharmacie pour acheter vos médocs parce qu’il y a des caméras et qu’ont pourrait vous pêcho par la carte Vitale, ou si vous paniquez (pas niquez ?) parce que votre Prozac vous détraque la libido, ne vous en prenez pas à des innocents dans la rue, il y a mieux à faire, quand même, que (se) bluffer en jouant les Mad-Max autour des repaires de joueurs de poker de Paris avec un flingue à pompe.
Prendre des « vraies » drogues, par exemple, comme les noctambules professionnels, les conducteurs de 4/4 en ville et autres donneurs de leçons riant trop fort en carrés VIP, si la chimie légale ne marche pas, peut aider dans certains cas, quand le neurone est trop faible pour supporter les électrochocs.
Faire de la politique (ou dealer des produits financier, ou spéculer sur des entreprises en difficulté), par exemple, est souvent recommandé par les pédopsychiatres, pour les adolescents attardés, physiquement peu gâtés par le destin, manquant de confiance en eux et souhaitant dominer les autres sans risquer de représailles, être vus tout le temps à la TV sans avoir de talent, et jouir d’un style de vie très privilégié sans savoir/devoir bosser.
Faire du sport. Cela ne peut pas faire de mal.
Sinon, aller boire un coup à un comptoir sympa ?
Dégonfler les pneus de quelques 4/4 diesel de ville made by Germany mal garés pour être sûr qu’au moins ils se feront pruner ?
Faire un tour en métro ou en bus pour pouvoir filer sa place à une femme, un handicapé ou un vieux, sourire et se dire qu’on a été utile à quelque chose qui rend le monde un peu meilleur.
Et puis changer d’air, parce que quand même, ça vaudrait mieux pour tout le monde.
En tout cas, SVP, « Likez » ma page Facebook http://www.facebook.com/cafe.matin.paris avant de fermer votre compte Facebook et/ou de vous mettre au vert #IRL.
Abonnez-vous calmement au blog gratuit « Café du Matin à Paris » avant l’arrivée de la police, parce qu’après, ça pourrait être compliqué pour vous, de surfer en paix.
Et quand la poussière sera retombée (ça sera bien plus simple pour vous, si le photographe de Libé survit sans trop de séquelles) et que vous serez comme Snowden et les exilés fiscaux dans un coin tranquille au bord de l’eau, faites comme tout le monde, passez vos nerfs sur Facebook.
Comme tous les twittos, envoyez des photos plus ou moins photoshopées, pêchées n’importe où dans le web, ou prises avec votre smartphone, pour vous calmer les nerfs.
Devenez un peu plus respectueux de votre environnement, pour être plus « zen ».
Changez de style de musique dans votre iPod, pour être plus cool.
Et si vous avez la « chance » de pouvoir refaire votre vie loin sans trop de contingences, restez calme cette fois, ça ne se reproduira peut-être pas.
Et ne tuez pas (trop) de gens, ni ici, ni ailleurs, c’est le job de quelqu’un d’autre.
Keep cool, please.
Renaud Favier – 19 novembre 2013 – Facebook Café du matin à Paris – LinkedIn
Bonus : Calmos … http://www.youtube.com/watch?v=HL-eGE-1gns
Bonus 2 : Calmos … http://www.youtube.com/watch?v=WOhpZTyiUeQ
Bonus 3 : Calmos … http://www.youtube.com/watch?v=O0Zyzh0uBRU































