
Crédits : Diem
Avec les sondages, le Female Power, l’aplatissement des chaines hiérarchiques, la décentralisation des pouvoirs, le small is beautiful d’avant et numérique is chic de maintenant (tiens, le salon du nautisme de Paris est devenu le « Nautic », les pirates d’Astérix vont y perdre leur latin), être « Président », c’est mort.

Crédit : Hermann
De toute façon, qu’on soit en politique ou dans le business (ou les deux comme les politiciens professionnels qui cumulent non seulement les mandats et fromages républicains, mais sont avocats d’affaires à temps partiel, ou entre les deux comme les politiciens qui font des conférences chez Goldman Sachs & Co parce que c’est de loin le meilleur rapport boulot/souci/rémunération possible et que si on n’a pas besoin de s’acheter du mètre carré à Paris, de payer les amendes de stationnement ou pour fraude fiscale, ou de rémunérer sa secrétaire et/ou des libertin(e)s en pagaille, ce serait vraiment ballot de bosser pour le fisc en risquant des soucis avec le code du travail si on dépasse les horaires, et avec les juges si on tangente le conflit d’intérêt), il faut être CEO et/ou actionnaire sérieusement significatif, sinon on est juste le vieux pour les photos dans le Figaro Business et Le Monde Affaires et les interviews sur BFMTV ou TF1, avec des réseaux et des cartes dans les clubs chers, un agenda avec couverture en cuir, un handicap au golf et du temps pour cuver dans l’avion le champagne du salon VIPeople, ronfler dans le TGV avant et/ou après le gueuleton, et trainer dans les cocktails et dîners en ville pendant que les vrais gens de pouvoir bossent pour leur carrière et que les gens qui bossent vraiment à la mine s’organisent pour exercer le pouvoir sans dégager le Président (et sa cour) pour ne pas perdre encore un « A » chez les agents de notation ou faire décaler les cours de bourse. Et puis ce n’est qu’un CDD, dont la reconduction tacite ne se fait plus entre gens bien élevés comme avant.

Crédits : Chappatte (tbc)
De toute façon, après JFK, il faudra aller marcher sur mars, sauver le monde de la guerre atomico-financiéro-humano-militaro-industrielle et des complots des intégristes et autres francs-maçons illuminés associés au gang de Bilderberg, aux G20-istes, ou au lobby anti foie gras, pour avoir une vraie belle grande photo en Président dans les livres d’Histoire, les blogs pas trop nuls, et les albums des (grandes) familles.

De toute façon, être Président, en France, ça a eu été intéressant, et même prestigieux, quand il fallait être grand et savoir écrire et compter, mais ça fait longtemps que ce n’est plus du tout ce que c’était.

De toute façon, quand on est Président, à Paris, maintenant, ou même juste ex-Président, on a un petit confort, un grand grade dans l’ordre de la Légion d’Honneur et on peut bronzer à poil dans le parc de l’Elysée, mais on n’a pas le droit de manger ce qu’on veut (on est obligé d’avaler tout plein de couleuvres), on n’est pas autorisé à dire ce qu’on pense (c’est vrai pour tous les politiciens, et même pour les gens normaux honnêtes, mais les éléments de langage copiés-collés par des stagiaires twittos d’agences de communication politique, des fois, c’est vraiment limite asile) même, voire surtout, en privé (avec les smartphones et la NSA, il faut discuter en langage par signes sous 5 mètres d’eau pour être en privé), on ne peut plus trop s’enrichir personnellement ou favoriser indécemment ses amis et proches, et ça sera bientôt mal vu d’être familialement « normal », genre juste marié pas multigame ou serial fucker en hôtels pour échangistes, avec des enfants juste normaux pas présidents à 20 ans ou qui mettent 5 ans pour avoir un Deug, gérant ses affaires et celles des trucs qu’on préside en bon père de famille normal, avec des compétences en compta et en économie juste normales, pas un diplôme de grande école en déconomisme social(iste) et un certificat d’ancien élève en grand (m)oralisme de marché. Et puis on ne peut rien faire sans un conseiller technique plus ou moins expert.

Crédit : Deligne
Alors, comment comprendre que des gens normaux, pas pré-séniles ou assoiffés de revanche sociale, s’en fassent une telle montagne au point de jouer les Tontons Flingueurs avec leurs amis de plus ou moins 30 ans et d’exploiter des militants distributeurs de tracts ou twitlitants de choc y compris mineurs et retraités, de fréquenter des gens et pays plus que douteux, et de tricher et mentir et tricher comme des bourreurs d’urnes à des primaires de tel ou tel Parti ?

Crédit : Placide
Sinon, Président de conseil général ou un truc du genre dans une province où on prend encore le temps de donner du temps au temps, ça peut être sympa, mais il faut aimer l’austérité de la vie de terroir (et la politique de terrain, pas juste les discours, les réunions sans ordre du jour entre inutiles très importants sur des sujets inutiles sans importance, et les combines de couloirs).
Certains gugusses ne devraient jamais quitter Montauban faire Président.
Enfin, vive le Président !
Renaud Favier – 24 novembre 2013 – Facebook Café du matin à Paris – LinkedIn
Bonus : (Bien) Présider, c’est (bien) communiquer http://www.cadre-dirigeant-magazine.com/actu/economie-politique/assassinat-kennedy-50-ans-apres/
Bonus 2 : Présider, ça peut être « grand » http://www.youtube.com/watch?v=jnrRmLauZfY
Bonus 3 : Le pouvoir, ça peut être petit http://www.youtube.com/watch?v=56IbRlfoIkI










