Les théories les plus courtes sont les meilleures, comme les plaisanteries corréziennes et autres blagues de notables avinés en fin de banquet, les vrais-faux procès pour emplois fictifs, moeurs dissolues au-delà du légal, consommation dépassant les bornes parisiennes de stupéfiants, ou avoirs suspects en paradis fiscaux, et les voeux de politiciens.
Pas besoin de longs discours pour disserter du traitement socialiste du chômisme à la française et du déclin économique de la France sauce Hollande en thèse politiquement correcte, antithèse pas trop rock n’ roll, synthèse lèche-fesse, et conclusion avec vocabulaire accroche-coeur de jury de grand oral.
Pas très indispensable d’encombrer les étagères des libraires en faisant copier-coller encore un tract électoral géant avec une idée clientéliste dans le titre et 3 exemples délayés dans les 200 pages en gros caractères (ou 1000 pages en petits comme Piketty, mais c’est l’exception qui confirme la règle, il a fait des études sérieuses et il veut le montrer, pour autant il n’y a qu’une idée, grosso modo l’ISF étendu), destiné essentiellement à afficher un peu partout hors contrôle des commissions électorales la bouille d’une personne sandwich candidate à telle ou telle élection (érection ?), ou autre supporter officiel d’un club politique amateur de plateaux TV, séances d’autographes et autres happenings subventionnés avec petits fours après et jolie maquilleuse avant, ou vice-versa.

Karine Berger Valérie Rabaud en Promo pré-électorale avec leur tract : « Les Trente Glorieuses sont devant nous »
Pas besoin d’être ancien élève dopé au café de terrasses chics d’une école officiellement chargée de fournir les bataillons de théoriciens de la guerre économique à la française et rédacteurs de rapports pour les placards de Bercy, banquier d’affaire dans une officine spécialisée dans le mécano financier autour de ce qui reste d’économiquement viable en France ou de suffisamment subventionné par Paris, Bruxelles et/ou une région pas encore ruinée pour cracher du cash, ou consultant junior d’un cabinet de conseil anglo-saxon chargé de préconiser une nouvelle réorganisation de ceci ou ceux-là, ou d’une agence de com’ planchant sur l’image de la France pour :
– Ne pas espérer grand-chose des Frankenstein de la déconomie politisée à la parisienne.
– Regretter quand l’économie française fonctionnait à peu près, avec des gens qui faisaient honnêtement leur travail jusqu’à une retraite méritée, des gens qui exploitaient ma non troppo le travail des autres, une vieille jet-set de métier ou lignée et une nouvelle noblesse de diplômes qui rapportaient à peu près autant en promo à l’étranger pour le luxe made in France qu’elles coûtaient aux gens normaux, et des politiciens, notables, banquiers et fonctionnaires pas auto-proclamés exemplaires, mais qui s’occupaient surtout de ce pour quoi on les payait, pas prioritairement de ce qui pouvait leur rapporter en nature non imposable, en cumul de mandats, ou sur des comptes à l’étranger.

Pompidou, qui avait pantouflé chez Rotschild (ça se faisait déjà) avait aussi une Porsche, de sport qu’il conduisait avec plaisir, mais on n’a pas de photos de lui en scooter dans Paris, ni en limousine avec chauffeur privé et filles publiques
– Ne pas comprendre que François 1 ait pu décider de soviétiser l’économie française dans les années 80 alors que tout le monde à Paris savait, non seulement qu’il était secrètement bigame et sérieusement malade, et vice-versa, mais que le socialisme n’avait qu’un seuil visage, celui des pénuries plus ou moins dissimulées, et des échecs plus ou moins retentissants (le crash de la copie soviétique du Concorde au Bourget, ça se voyait quand même plus que la cadavre de Laïka tournant autour de la terre dans sa prison spatiale)
– Etre sur les fesses que François 2 se réclame de la social-démocratie au XXIème siècle alors qu’elle était morte et enterrée en Europe du Nord quand il a commencé sa carrière de fonctionnaire de la politique politicienne, et qu’il n’a rien eu d’autre à faire pendant ses quarante ans de « Tanguysme de la République » que d’observer les tristes républiques démocratiques socialistes avoir un mal de chien à ne pas parvenir à passer à ce que l’URSS appelait « l’économie normale », et à voir l’Asie capitaliste émerger et les Etats-Unis libéraux « fluctuat nec mergitur » pendant que l’Europe et ses « modèles sociaux » coulaient.
– Avoir sacrément les jetons en voyant à qui les clefs du coffre ont été données …
– Manquer d’humour en constatant que tous dansent libres en riant au bal des vampires …
– Se demander ce que nos Frankenstein apprentis sorciers vont inventer, maintenant …
– Etre peu convaincu par le mariage socialisto-démocrate annoncé par les communicants.
– Suggérer que de vrais messieurs en blanc, pas des clowns blancs des années hippies avec lunettes noires à œillères achetées aux puces, prennent les affaires publiques en main.

« Donc, c’est comme pour la valise nucléaire et les paras sur Damas, sauf qu’on peut appuyer sur le bouton sans accord ONU et que ça tue juste les patrons, l’emploi et la croissance ? »
Pendant que nos fous savants frankensteinisent en recousant ensemble des « machins » morts, en régionalisant ce qui ne marche déjà pas avec les moyens résiduels nationaux, et en BPIsant ce qui marchait cahin-caha, la FED change (dans la continuité, sourirait-on si l’humour socialo-communiste n’avait pas sérieusement vieilli), les BRICS inquiètent tout le monde, les marchés tanguent, les Allemands bossent, et les Chinois sont revenus de leurs vacances de Nouvel-An, eux.
Renaud Favier – 4 février 2014 – Facebook Café du matin à Paris – LinkedIn
Bonus : l’essentiel en 5 minutes http://www.youtube.com/watch?v=2p5AG0Tqh3A
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PS : Non, non merci, sans façon … http://www.youtube.com/watch?v=qiQIqJuv0TA
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