Economie florissante, libre-échange avec l’UE, high-tech au top, même l’automobile est en plein boom : kim-shi business as usual en Corée du Sud pendant que le Nord « famine » as usual et que les vieux mondes « s’encrisent ». Pour les J.O. 2018, ça sent le sapin dans les Alpes.
L’Equipe de France n’a décidément pas de chance en Afrique du Sud. Sauf miracle, les « Beigbeder-Boys » vont revenir bon derniers de Durban où s’annoncera aujourd’hui le vainqueur pour l’organisation des Jeux Olympiques d’hiver 2018. Au moins n’auront-ils pas triché devant le monde entier, ni craché sur le drapeau devant les mômes, entre autres specialités sportives françaises que le monde n’admire plus guère.
Plus haut, plus vite, plus fort auront probalement joué les Coréens dont l’honnêteté intellectuelle à peine aigrie oblige à rappeler qu’ils sont arrivés deuxièmes pour 2010 (Vancouver – Amériques) et 2014 (Sochi – Europes) et qu’outre la qualité objective de leur candidature (vue de Sirius en tout cas) et les moyens financiers considérables qu’ils semblent avoir engagés, c’est « leur tour » d’un point de vue « dipl-olympique ».
Le Medef, pourtant pas très suspect de se spécialiser dans l’acharnement thérapeuthique pour les entreprises provinciales en difficulté, avait repris avec abnégation le flambeau en cours de campagne et joué le jeu en menant avec les moyens du bord un combat de ceux qu’il n’est pas déshonorant de perdre et pas inutile d’avoir engagé. Même s’il ne faut pas non plus être naïf et si l’important devait être de participer pour Beigbeder : c’est bon pour le team building, ça crée du lien et du réseau pour le présent et l’avenir, c’est un bon entrainement pour pratiquer l’anglais et en plus ça ne peut pas être mauvais pour son influence au sein du patronnat français lui même collectivement pas indifférent à doper son image auprès du grand public national.
Si seulement les J.O. se jouaient toujours en France entre Français … L’audimat ne serait pas plus garanti que l’esprit sportif ou la victoire (en cas de grève des joueurs ou des transports ou des ouvriers du livre ou de whatever doesn’t work, ça ne le ferait pas mieux) mais au moins, on aurait une chance de participer, comme du temps de Coubertin ou d’Alain Delon.
Le village gaulois partait avec ses handicaps habituels, les observateurs anglo-saxons les ayant résumés en quelques mots assassins « … Annecy, France, is attempting to overcome organizational problems and budget concerns … ».
Ils ne doivent pas savoir traduire « clochermerle« .
Ni bien comprendre le concept intraduisible d’intermittent du spectacle sportif qui voudrait toujours gagner sans jamais bosser ni participer quand la victoire est incertaine.
Ni connaître les subtilités du lobbying politique à la française d’hier (« … le sport doit échapper à la spéculation … de la vraie neige … parce qu’en Corée y’a pas de m…montagnes ! ») et d’aujourd’hui (« … quelque chose est en train de se passer … ») entre deux remaniements.
On peut encore espérer un tsunami ou autre Godzilla aujourdhui dans les montagnes coréennes mais de toute façon les Bavarois sont en embuscade et assez loin de la mer alors entre les Germains d’Asie et ceux du Sud, « vous-musée » des vraies montagnes avec de la vraie neige ne semble pas très bien barrée.
Ce qui peut nous rassurer, c’est que ces gens doivent être très malheureux, et pas seulement d’avoir dû génocider des millions d’aimaux début 2011 (cf infra). Un peu comme les Japonais (les « fourmis » …) même avant Fukushima. Ou plutôt comme les Allemands parce qu’ils ne pensent qu’à bosser, ils fabriquent des trucs sans intérêt (moins bien que ceux que le monde nous envie sans oser les acheter) pour les vendre aux étrangers et presque même pas pour se faire plaisir, ils ne mangent que du choux fermenté sûrement pas bien bio, ils gagnent au foot sans panache, voire pire, et ils ne parlent même pas français. Si ça se trouve, eux aussi ils vont abandonner le nucléaire ! (Alors on a peut être une chance de récupérer le méga-contrat des centrales aux Emirats si on est seuls à en faire, comme pour le championnat du monde des primaires françaises ?).
Le plus inquiétant, c’est que pour l’instant leurs allemands communistes à eux ne fabriquent même pas de Trabant, alors qu’est ce que ce sera quand la Corée du Nord s’éveillera …
Et ils ne sont même pas encore réunifiés ! Cela me rappelle quand j’ai essayé de dragouiller une Allemande en lui causant de « Wiederveinigung » l’année du bac, ça a été excellent pour m’entraîner pour l’oral (honni soit qui mal y pense) mais c’est un footballeur qui l’a emballée. Il faut savoir choisir ses sujets de conversation en société, et quand c’est pas l’heure c’est pas l’heure, même si « Schwangerschaftunterbrechung » n’avait pas été non plus un triomphe au pays qui a inventé le romantisme entre deux matchs (by the way, le foot féminin, c’est comme le « vrai », l’arbitre est un salaud et c’est l’Allemagne qui gagne, 4-2 en l’occurence hier soir, avec une de nos joueuses expulsée, un penalty contre nous et toussa-toussa comme en 82 à Séville …). Finalement, j’ai emballé … une Danoise que ça faisait marrer comment je prononçais « Smorgasbord » façon Astérix et décidé de m’intéresser plus à la bouffe et au foot pour briller en soirée. Sinon, il y a l’affaire DSK comme sujet de conversation mais c’est moins facile : on ne peut pas en dire du mal avec tout le monde comme pour le kim-shi et on ne pas être sur de la vérité comme avec le foot, alors c’est délicat.
Mais revenons aux moutons. « L’accord de libre-échange (ALE) entre l’UE et la Corée du Sud, le premier accord commercial que l’UE passe avec un pays d’Asie, est entré en vigueur le 1er juillet. Il ouvre des perspectives nouvelles en supprimant d’importantes barrières non tarifaires dans tous les domaines, y compris l’industrie automobile, les produits pharmaceutiques et les biens de consommation électroniques. La Corée du Sud et l’UE élimineront 98,7 % des droits sur la valeur des échanges dans les cinq ans qui suivront l’entrée en vigueur de l’ALE. À la fin des périodes transitoires, les droits de douane seront supprimés sur la totalité des produits industriels et sur la plupart des produits agricoles, moyennant quelques exceptions, comme le riz« . (Source : Fondation Robert Schuman). C’est bien, c’est sûrement gagnant-gagnant comme on dit et les PME françaises vont créer des emplois en profitant de l’opportunité d’exporter plus librement vers ce marché, où tous les entrepreneurs européens qui parlent anglais avancent leurs pions.
Evidemment, nobody’s perfect et quelques belles âmes voteront contre la Corée à Durban, éviteront Séoul lors de leurs déplacements (compensés carbone ?) en Asie et/ou boycotteront quelques temps les écrans plats et/ou véhicules coréens à cause du génocide brutal de plusieurs millions de porcs en début d’année, mais tant que les bipèdes de toutes nationalités souhaiteront manger des quadripèdes de toutes espèces, et vice-versa, ce que les Coréens ont fait publiquement et aussi « humainement » que possible ne sera pas différent de ce qui est pratiqué discrètement à peu près partout pour que nos assiettes de tartuffes soient bien remplies. On a le monde qu’on mérite et s’abstenir de regarder, de lire ou d’écouter ne le changera pas plus que s’abstenir de penser, de parler ou de voter.
Ach, ouvrir les yeux, gross Malheur.
Renaud Favier – 6 juillet 2011 – http://www.renaudfavier.com – Net-Land-Art
Le bonus : la Corée du Nord telle qu’elle était en 2007 (depuis ça a un peu empiré), juste pour rappeler que ce n’est quand même pas totalement désagréable de vivre en démocratie … et pas neutre de ne pas exercer son droit de vote. Les plus déterminés peuvent apparatchiker et plus si affinités les meilleures intentions du monde et on a vite fait de se retrouver face à un mur si on laisse le système trop dériver. Ou dos au mur, mais c’est une autre histoire … ou pas.
C’est fini pour aujourd’hui, heureusement.
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Ps : très bref survol de la Corée depuis début juillet en quelques twits










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