Dans le monde « geek », un « Troll » est un genre de visiteur casse-pieds qui sabote la convivialité des communautés et dynamite des discussions des Twitters ou des débats sur Facebook en attendant Google+. Comme quand Luc Ferry casse l’ambiance sur un plateau TV.
Le terme vient des fables scandinaves dont tout le monde se fiche autant que de savoir si un viking rouge sponsorisé par un fabricant de drakkars a, ou pas, découvert l’Amérique avant le capitaine des caravelles d’Isabelle la Catholique mais un écrivain de science-fiction du siècle dernier populaire chez les amateurs de jeux vidéos en a parlé un peu dans ses bouquins sur un seigneur d’anneaux (certains psy pensent que le titre de la série initiatique est un genre de pluriel freudien pour sortir du stade des ados en manque de hérarchie (c’est comme hiérarchie mais quand les chefs sont admirés, sinon admirables), mais c’est comme les théories des complots, il ne faut pas voir le mal partout sinon on suspecte du dopage ou des achats de matchs au foot et on ne croit plus les femmes de ménage qui n’ont pas fait l’actors studio comme tout le monde et on risque de devenir abstentionniste ou extrêmiste en politique), alors les vieux ados connaissent le mot et l’ont repris dans leur globbish du cloud qui rassemble les générations comme les bonnes vieilles chansons.
Cette intimité entre le monde réel le plus contemporain et un mot d’un autre âge de l’univers des légendes nordiques est troublante. C’est comme si le réchauffement climatique réveillait les instincts de vieilles civilisations du Nord que l’on croyait coincées sous des tonnes de banquises ou noyées au plus profond des eaux lourdes des fjords (by ze way, sans pas mal de « Justes » là-haut en Norvège les nazis auraient mis la main sur les stocks d’eau lourde norvégienne et peut-être fabriqué des bombes atomiques, alors il ne faut pas jeter la pierre sur ce pays qui a contribué à nous éviter le pire avant de devenir amok du pétrole juste parce qu’un nuisible désoeuvré n’a rien trouvé de mieux que flinguer quelques dizaines de djeuns pour faire ministre chez les foldingos ou héros de BD réacs), attendant la faim des temps confortablement assises sur leurs fonds souverains en lisant des bouquins ennuyeux genre Ibsen (inutile de chercher pour Questions pour un Champion spécial été, il n’y a pas d’autre écrivain norvégien qu’on connaisse, Strinberg est suédois et les histoires de Shakespeare se passent au Danemark), le code civil ou des rapports annuels.
Le gars qui a écrit Millenium juste avant de mourir pour déranger tout le monde avec en plus des films tournés dans la toundra avec des inuits que personne ne veut connaitre mais qui font un triomphe à l’audimat (un peu grâce à une ultra-violence froidement déroulée qu’à côté Orange Mécanique est une bluette et à des scène de Q qui auraient justifié une interdiction aux moins de 18 ans s’ils n’en avaient pas déjà vu d’autres et si ça ne peut pas leur faire de mal de voir des images moralisatrices depuis qu’ils ne vont plus au cathé et qu’ils ne lisent plus Pif Gadget), par exemple, c’est un Troll qui a super bien joué le coup et sans se faire prendre, en plus : même les vieux et moins vieux nazis qu’il a dénoncés ne peuvent pas le torturer. On a les Trolls qu’on mérite, même si nous on a mieux joué le coup que les Suédois et c’est pas demain qu’un film tiré d’un bouquin d’Alexandre Jardin fera de l’audimat, même s’il démonce (ça veut dire dénoncer mais tout le monde dit que c’est de la démence) des vieux collabos plus ou moins émigrés. On est au-dessus de ça parce qu’on est de vieux civilisés, nous.
Pas mal aussi, la mammie Troll à lunettes rouges qui a viré le jeune de la TV pour garder tout l’audimat pour elle. Plus de 50 ans après être descendue de son drakkar, pourtant, et avoir depuis longtemps un peu abandonné les fêtes de la Saint Jean (où, d’après des Trolls qui l’ont lu de leurs yeux lu, des scandinaves d’avant les charters pour la Grèce s’amusaient entre deux danses autour des feux à pendre un tonneau avec un chat dedans à une branche et à taper chacun son tour avec un gros bâton jusqu’à ce que soit le tonneau éclate, soit la moins bourrée des brutes finisse par s’écrouler pendant que le chat en principe toujours enfermé vérifie s’il peut encore respirer après la baston), elle a bien semé la pagaille jusqu’en Afrique avec son émotion contre les canons chargés à blanc qui seraient plus mauvais pour le bilan carbone que les panneaux solaires chinois subventionnées à la dette « AAA ». On a les Trolls et les hommages (dommages ?) qu’on mérite.
Quant au père de l’unabomber norvégien, exilé au soleil de France (on est aussi un pays attractif pour les retraités des pays riches à haute fiscalité et météo encore plus pourrie, c’est comme pour ce gars qui roule en limousines allemandes et mange des truffes à New-York, il rêve de venir en France et d’avoir de nouveau un petit de job dans la politique du canton français et un non lieu qui va bien, comme quand il bossait à la MNEF : c’est dire si on est attractifs si même les gens qui vivent dans une villa de ville à New-York à 50 000 dollars par mois veulent venir à Paris Plage) qui renie son fiston après ne lui avoir pas parlé depuis ses 15 ans, c’est quand même pas un sommet du sens de la famille : on a les trolls, les exilés fiscaux et les familles politiques qu’on mérite.
Ce qui serait vraiment Troll, mais pas drôle ni bienpensamment correct, ce serait de faire de l’humour noir sur le bilan carbone de toutes ces fleurs réelles ou électroniques déposées partout et par tous ou sur le gaspillage d’eau de toutes ces larmes de crocodiles versées pour quelques dizaines de Novégiens trucidés pendant leurs vacances alors que quand notre Elu en Chef parle de nos morts en Afghanistan tout le monde écoute ailleurs. Ce serait de s’extasier devant la baisse du nombre de morts en Norvège, passés à la TV de 93 ou plus à 76 environ en à peine une nuit : probablement les ordinateurs du plan calcul reprogrammés pour les sondages et la météo ont été utilisés, ceux de la TV qui servent à compter les voix aux primaires ou pour les sondages politiques (heureusement qu’on ne les utilise que pour la bourse des indignations, sinon ce serait le binz sur les marchés financiers, déjà qu’ils sont envahis de Trolls …). Ce serait de quand même avoir une sorte de sursaut quand on entend qualifier de crime contre l’humanité un délire assasin d’un genre d’unabomber alors que c’est tout juste si on ne pose pas la question préalable de constitutionnalité sur les non-lieux (à tous les sens du terme, qui saurait placer le Rwanda sur une carte de géo malgré les 21 sur 20 au bac ?) que sont le Rwanda, la Somalie, l’ex-Yougoslavie et pas mal d’autres coins où on est mort loin des caméras parce que le fonds souverain norvégien, parmi d’autres, n’investit pas trop dans l’électrification des coins où il y a plus de soleil que de militants médiatiques pour l’énergie solaire ou dans l’éducation démocratique des pays où le sommeil est une maladie. Juste pour rappel, derrière les fumées des flingues du foldingo, des diesels des journalistes et des clopes plus ou moins légales des indignés de service, la Norvège est un pays d’environ 5 millions d’habitants dont le très discret PNB par tête est du genre de celui du Qatar (les mauvaises langues diront que grâce aux 76 morts, le PNB par tête augmente mathématiquement, et c’est des vraies maths, pas des exercices du Bac qu’on annule) et dont les ressources en eau et pétrole, dividendes du travail des autres, capacités d’indignation devant la télé (par exemple quand quiconque conteste leur chasse à la baleine mais c’est un détail, comme dirait l’autre blond), et autres éléments du confort solidaire moderne sont très considérables. A voir si quelqu’un s’indignera d’autre chose que l’uniforme ou la coiffure d’unabomber quand la fumée sera un peu dissipée.
Le Troll d’honneur du jour, malgré tous mes efforts d’indignation bloguesque mais on est télévisuel ou on n’est pas de nos jours, à Benoit Hamon, porte-parole de PS1 (pour PS2, c’est toujour Jadot, quant aux centristes, personne ne sait plus très bien s’ils en ont un ni d’ailleurs s’ils penchent plus à babord ou à tribord ces temps-ci, alors joker) qui profite de ce que tous les indignés plus gradés et notamment son pote Valls qui est bien Troll avec son ami (de 30 ans ?) Montebourg qu’il traite amicalement de réac avec sa démondialisation « made in Franche-Comté » mais dont les conseillers en RP sont moins forts pour trouver du temps d’écran pendant les vacances, sont allés prendre le soleil en Avignon ou ailleurs où les chaises longues sont confortables pour éviter l’auto-bronzant au paraben à la rentrée. Il détrône (d’étron ?) sans l’ombre d’un doute celui dont on a déjà oublié le nom et qui raconte des blagues plus à droite que celle des le Pen à la TV chez Ruquier et sur les couvertures des magazines pipolitiques quand il ne se passe rien sur l’affaire DSK. Et il humilie même la communicante blonde fille du blond qu’on a chez nous et qui est un peu gênée que le foldingo norvégien semble quand même méchamment vieille France, limite ancien Régime du genre à aimer les uniformes et la chasse à courre (cour ?) façon seigneur du château du vieux temps du droit de cuissage (avant Jeanne d’Arc, c’était mieux toléré parce que moins médiatisé, mais le temps passe, même s’il y a des tolérances pour certaines maisons, et des hôtels de … passe, et de toute façon, la communicante blonde fille du blond est contre tout en général et DSK en particulier). Le blond viking unabomber, lui, il est est encore plus réac que la gentille mammie aux lunettes rouges en vacances en Bretagne qui ne ferait pas de mal à une mouche qui ne serait pas rivale en politique et qui lit juste ce que ses conseillers en communication lui écrivent pour faire du buzz, un peu comme la vraie mammie zinzin des shampoings pour blonds lit les petits papiers écrits par ses avocats (heureusement, elle ne lit pas à haute voix les archives de la famille, dont certaines ont été brûlées comme tout ce qui gênait, certaines ont comme une odeur que même les produits au paraben n’arrivent pas bien à couvrir, disent quelques Trolls bien informés mais mal inspirés). Mais tout ça, Hamon s’en fiche un peu, son job c’est de faire de l’audimat et du buzz pour ses primaires, pas de dire la justice à la place des juges ou la vérité à ceux qui jouent aux dés, de jouer le « père la morale » devant les caméras mais pas de (se) poser des questions de Troll.
Troll c’est Troll ! Il faut que ça cesse !
Renaud Favier – renaudfavier.com – en avant la musique ! – 26 Juillet 2011
Ps : heureusement, les Trolls n’existent pas. Ou en tout cas, que c’est comme pour les vampires, avec un peu d’ail et l’attirail qui va bien, on renvoit les Visiteurs et autres casse-pieds dans leurs moyens âges et on peut écouter Boney-M tranquille pendant les vacances même s’il y a plein de c…atas un peu partout, comme si les c…atas ne prenaient pas de congés cet été.




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