Un truc qui marche bien depuis qu’on a l’Europe, c’est #PS la bouffe. Entre les normes contre la listeria , les OGM anti-doryphores et les subventions aux restos du coeur, on a presque tous du saumon pour Noël et Thatcher la vache folle reste en Angleterre. En général.
A Bruxelles, même si doit bien reconnaitre que les hôtels (honni soit qui Carlton y pense) sont un peu saturés par les lobbyistes, que trop de députés trop payés à 14 000 euros le mois font la queue le vendredi matin pour toucher leur per diem avant de partir en week-end en classe business, et que les rites administratifs et politiques de l’Union sont à peu près aussi opérationnels (accessoirement favorables aux guerres de religions, mais c’est un autre sujet, ou pas) qu’une synthèse commentée de la Bible, du Coran et du Talmud recomposés en édition collector en mésopotamien sur rouleaux de cuivre (ou le code du travail français, mais c’est une autre histoire, ou pas), on aurait parfois vaguement la tentation de renvoyer un peu les pour-ceci, les contre-cela et les vice-versa des Club-Med dans leurs buts en leur demandant ce qu’ils ont réussi de raisonnablement comestible et d’un peu nouveau chez eux avec leurs petits bras depuis le Traité de Rome.
A Bruxelles, on est obligé d’admettre que la lutte contre les vrais fromages des notables cantons d’Europe s’est trop souvent autant trompée de moyens et de cible que les tirs de balles dum-dum dans les pieds européens par les moines-soldats de la libre concurrence ou les baisers empoisonnés de faux dévots pour les PME des provinces d’Europe. Mais même si les Grecs ont plus ou moins commencé à envisager de réfléchir à peut-être proposer à leurs notables de rapatrier un peu d’épargne exportée pour payer un chouïa d’impôts locaux sur les parking à Cayenne (hélas, on ne peut les y envoyer, c’est fermé) des villas construites sur subventions UE et si quelques dizaines d’exilés fiscaux français à Bruxelles ont accepté de passer discuter un peu d’amnistie à Bercy sur le chemin de Courchevel (peu importe qu’il neige ou pas, on a les moyens de canonner et de toute façon, le ski, c’est vulgaire) ou de Saint Trop’ (il y a toujours une semaine de très beau temps autour de Nouvel An) on aurait quand même parfois un peu envie à Bruxelles de demander aux Club-Med s’ils ont amélioré la fondue avec leurs petits bras musclés, depuis la retraite de Jean-Claude Killy.
A Bruxelles, on ne sait plus trop bien si le climat se réchauffe, si l’atmosphère se refroidit ou si l’ambiance manque un peu de température, et les comptables s’arrachent leurs derniers cheveux en voyant le prix de l’avion en classe business et plus si affinités vers l’Afrique du Sud et celui des chambres, même si pas garnies, à Durban rapport coût-bénéfice de certaines réglementations dites « green » votées de nuit par un quarteron de verts-rouges restés dans les couloirs depuis la guerre froide et attendant le rapport annuel du patron de la BCE ce matin devant 10 Eurodéputés tout mouillés, ou par lassitude par une vraie majorité moins absentéiste autour de l’heure du déjeuner en milieu de semaine mais dont les assistants n’avaient pas bien lu les textes, pour acheter la paix sociale avec des trublions écolos des Club-Meds ou échanger des votes sérieux avec les Verts allemands. Mais même si ça inquiète quand même un peu les plus pro-Françallemagne que les panneaux solaires de Desertec aient pris 2 ans d’avance pour pousser dans les déserts du Sud francophone et que les centrales à gaz et les viaducs Made in Germany filent plus vite vers l’Est que les trains français de déchets nucléaires ne reviennent en Allemagne, à Bruxelles on a parfois la tentation de Venise ; des cerises en hiver de demander à certains de s’occuper de la neige sur leur tunnel du Mont Blanc et autres fromages pour politiciens dans le besoin plutôt que d’aller planter du sapin à Karachi à coup de dizaine(s) de millions.
A Bruxelles, on n’a pas trop le temps en ce moment de lire les biographies d’ex-futurs candidats à la présidence du canton français et alors même si certains regrettent un peu l’explosion en vol de l’ex-DG du FMI qui parle allemand et a déjà dans ses vies antérieures su éviter pas mal de précipices (la MNEF, par exemple, ç’aurait pu plus mal tourner comme l’ont rappelé avec humour ceux qui avaient mis la musique du Parrain à l’arrivée de DSK à sa soirée d’anniversaire dans un restaurant pas trop du coeur quand il avait encore des amis pour participer publiquement à une fête en son honneur) et testé à peu près tous les discours et les trucs démagos populo-gauchistes qui ne marchent pas genre 35 heures et autres promesses que #PS recycle à chaque élection, et se demandent quand ils n’ont rien d’autre à penser comment il a pu être assez lapin-crétin pour ne pas se faire traiter chez les hormoniques anonymes avant son déluge. A Bruxelles, on a en général passé des concours administratifs alors on a un peu étudié la géographie et l’histoire et on sait que de la frontière belge au Quartier Rouge d’Amsterdam ou au Carlton de Lille, il n’y a guère plus loin que du Capitole à la roche de Solutré tarpéienne. Alors, malgré tout, on ne cède pas à la tentation d’imposer brutalement à certains concombres, pas tous grecs, les pâtes (bio) made in local au fromage frais made in pas loin avec juste un petit chouïa de vrai beurre pas transporté depuis le bout du monde ou de vraie huile pas trop bobo et un rien de basilic maison cultivé sur un appui de fenêtre et de tomates pas trop artificielles, même si tout le monde sait que ce serait meilleur pour la santé du beau monde et que ça ne pourrait pas faire de mal aux 99% si les 1% se mettaient un peu au régime.
A Bruxelles, on a d’autres trucs à palabrer d’ici le 9 décembre et plus tard après les fêtes si affinités alors on ne s’amuserait pas à discutailler à chaque fois qu’un Président français fait un plein d’essence pour un discours sur l’avenir, l’Europe ou les deux à la fois en province, qu’un Parlement allemand rappelle des règles de base de la démocratie ou de l’économie ou des deux à la fois en allemand ou qu’un archéo-protestataire professionnel de n’importe quel pays européen d’Euroland ou pas contestouille contre Bismarck ou les banques centrales entre une manif contre ceci (ceux-ci ?) et une grève pour cela (ceux-là ?). Alors on dirait aux donneurs de leçons de la 11ème heure en campagne … électorale de s’#occupy un peu leurs (agendas) parlementaires et d’essayer un rien d’intelligence économique de temps en temps malgré la crise et les budgets en chute libre plutôt que de faire des fromages après les batailles pour les vendre aux touristes allemands sur les marchés bobios.
On ne va pas en faire un fromage de François Hollande.
©2011 Renaud Favier – renaudfavier.com – musique ! – 1er décembre 2011
PS : à Bruxelles hier, on n’a pas très bien compris le scénario que fhollande_2012 propose. Si c’est un programme commun 2.0 avec Dany le Rouge sur éléments de langage de Yannick Jadot avec Eva Joly pour porter les lunettes et Cécile Duflot le chapeau pendant que Jean-Vincent Placé taille des costards made in Sénat ? Ou encore un remake sur la bataille de Solférino où il piquerait le rôle de Napoléon III à Sarkozy avec Montebourg dans le rôle du maréchal le plus fou, Aubry dans celui du plus en retard d’un guerre, Monti dans celui de Victor-Emmanuel II et Angela Merkel dans celui de François-Joseph (pas sûr qu’elle prenne le rôle, ou alors avec une sérieuse révision de la fin du film) ? Ou alors un épisode inédit des Guignols sur Canal+ ? Mais comme à Bruxelles on est des Européens bien éduqués, on n’en parlera pas à la table des négociations pour l’avenir de l’Euro(pe), même si on aimerait bien qu’il raconte encore une des ses bonnes histoires belges drôles de la politique française, par exemple sur ses primaires ou ses négos avec les écolos, entre la poire et le fromage.
C’est fini pour aujourd’hui parce qu’il risque d’y avoir enfin un gouvernement à Bruxelles pour la première fois depuis deux ans et qu’il est même possible que ce soit un Francophone qui dirige le pays pour la première fois depuis trente ans et même peut être qu’il propose un budget crédible alors que nous-même on n’a pas vu un équilibre depuis que Tino Rossi ne chante plus « Noël Blanc » en direct chez Léon Zitrone. Alors plus le temps de discutailler comme à un déjeuner au pays des amis de trente ans qui bossent 35 heures quand ça leur chante s’ils ne sont ni chômistes, ni retraités, ni politiciens, ni fonctionnaires, ni grévistes, ni Eurodéputés (ce qui explique aussi un peu pourquoi ils ne produisent plus grand chose pas seulement à cause des Chinois, de l’Allemagne, du gouvernement, de l’Euro(pe) ou de whatever works) ni whatever doesn’t work.
Chez les Belges, on a la frite twitte !
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Excellent post plein de vérités. Comme d’hab.
Merci Pierre et bonne semaine 😉