Soyons optimistes, on y est arrivé : à part pour les malchanceux qui n’ont pas de boulot (donc pas de machine à café subventionné), ou pire, trop de boulot pour une coule douce de Casual Friday ou un RTT lundi, c’est le dernier café du matin de 2012 horribilis au bureau.
On devrait trouver quelqu’un pour se féliciter collectivement que la radio annonce un contrat signé pour la construction à Saint-Nazaire d’une patinoire flottante pour retraités américains dans les Caraïbes. Tant qu’à avoir des restes de capacités industrielles sous pavillon étranger (majoritairement sud-coréen, en l’ocurrence) dans des secteurs sans avenir en France, c’est moins consternant que la sidérurgie ou le raffinage (quant au transport, c’est encore une autre histoire, avec les naufrages de SeaFrance et SNCM comme points d’orgue nationaux en 2012). Autant que les ouvriers subventionnés y construisent des trucs plutôt que d’agitproper pour ou contre le projet d’aéroport (probablement très inutile du point de vue aéroportuaire, mais ça se discute compte-tenu des emplois induits, c’est comme pour tous les paquebots de croisière) du coin selon les instructions du syndicat, même en copiant-collant un bateau existant comme ça pourrait être fait dans n’importe quel chantier en Europe ou orbi où on sait lire un plan, souder des tôles et visser des miroirs dans les salles de bain. Autant que les salariés français de la construction navale fabriquent des promène-couillons plutôt que de risquer des accidents au Pakistan ou des bisbilles entres politiciens rivaux et/ou avec des juges français en se hasardant en eaux plus sombres, voire dans le trouble ou le furtif. Même à grands coups d’aides financées sur taxes et emprunts, comme toujours dans le secteur naval ou para-naval français depuis au moins Colbert. Et puis c’est bon pour l’économie française, ça fera au moins vendre une bouteille de Champagne pour la mise à l’eau avec notables et flons-flons.
Sinon, si on ne trouve personne #inRealLife ou sur internet pour discuter du financement de navires océanographiques pour pays ami avec vol direct, à tous sens du terme, ou complaisant au portage de valises, ou pire coulage, sur protocole d’aide au développement ; de désastres marins militaires en temps de conflit armé, d’armistice étrange déclaré et/ou de guerre économique normale de grands contrats naufrages civils et autres éléphants blancs plus ou moins flottants, qu’on préfère ranger l’après-midi, et qu’on n’a vraiment rien à faire après s’être une fois de plus étonné que le CAC40, l’enthousiasme des médias économiques nationaux pour les annonces abracadabrantesques, et le AAA de chez Fitch, « fluctuat nec merguitur » et s’être, une fois n’est pas coutume, réjouit à la lecture du communiqué de presse commun de Mosco et Bricq pour le contrat des Sud-Coréens de Saint-Nazaire, on peut continuer le bouquin commencé à la maison avec le premier café et pas fini dans le métro.
Et sourire en espérant que les éléphantes tuberculeuses du cirque Pinder seront sauvés par l’intervention conjointe sinon solidaire de Caroline de Monaco et Brigitte Bardot de Saint-Tropez, mais en regrettant que les communiquants de l’Elysée n’aient pas eu l’humour de choisir l’image du pachyderme trapéziste pour la carte de voeux 2013 du Président.
Renaud Favier – 28 décembre 2012 – Version anglaise
La bonne nouvelle, c’est qu’on peut vraiment souhaiter Joyeux Noël, maintenant, même pour les gens vraiment en décalage horaire de compétition : http://joyeuxnoel2012.wordpress.com/les-bonus-de-noel-2012/
Mais, quoi qu’on écoute entre les réveillons, il vaut mieux vite cliquer vers 2013, par principe de précaution : http://bonneannee2013.wordpress.com/
Le bonus de post fin du monde officielle, ou de Noël réglementaire, ou de précoce 2013, whatever works …
PS (c’est le cas de l’écrire) : si François Hollande ne retient pas l’éléphant pour sa carte de l’Elysée, un collectionneur de Rolex ou autre donneur de leçon exilé n’importe où sauf en Belgique, peut-être ?