Hier soir, je suis devenu « ami » facebook avec un(e) inconnu(e). Par curiosité expérimentale. Et parce qu’il/elle n’avait que deux e-ami(e)s.
Mais ça manque quand même de substance un avatar au profil vide et au mur vierge, c’est comme si j’allais à la messe du dimanche dans une église sans image de Dieu et sans discours de curé, sans même savoir quelle religion a construit et tient maintenant la maison du Dieu en question (ou pas) …
Pas que le profil de l’e-ami(e) en couleur de l’inconnu(e) soit beaucoup plus expressif …
Ni que celui de l’e-ami(e) de l’inconnu(e) en noir et blanc dise grand chose de plus clair …
Mais, bon, faut dire qu’avec les vieux (non, c’est pas un lapsus, ni une Révélation, et pas un hasard non plus, les Dieux ne jouent pas aux dé(iste)s, si ?) Dieux du Panthéon d’avant, on s’ennuie tellement sacrément ces temps-ci qu’on n’a même pas d’idée plus originale qu’une guerre civile de religions comme en tous les mauvais vieux temps d’avant les changements climatiques et le minitel rose.
Et c’est pas avec les e-zélotes des vieux dieux qui manquent tellement tristement d’humour qu’ils/elles balancent dans le web leurs vieux mantras et leurs images de propagandes de depuis avant l’invention de l’électricité (dans l’air) et de la (e-)lecture pour tous, que ça va évoluer vers du moins pire, un millésime décent en Bourgogne et une récolte correcte de mirabelles.
Ceci twitté, pourquoi pas une église sans images de Dieu connu ni curé d’aucune obédience terrestre, ni même lieu de culte (ça coûte cher à construire, à climatiser en été et à chauffer en hiver, ça contrarie les ceusses des autres cultes si c’est plus grand que le lieu de leur culte à eux, et ça désespère les croyants et leurs Dieux quand plus personne ne vient pour écouter, voire même pour parler) mais il faudrait quand même au moins un e-prophète pour expliquer aux hommes de (plus ou moins) bonne volonté comment faire le bien dans le monde réel et ne pas trop tout dézinguer non plus dans le e-monde virtuel, vivre en paix sur terre et dans le cloud avant d’aller voir aux cieux ce(ux) qui s’y (tré)passe(nt), se préparer au paradis sans oublier d’emporter le numéro de téléphone d’une bonne pizzéria assurant les livraisons les jours de match de foot parce qu’il n’y a rien de plus décevant qu’une pizza dégueu de mauvais restau de quartier, et puis des vrais e-gens pour co-croire parce que croire tout seul, ce serait comme du sexe virtuel avec un sex-toy branché sur l’écran et des images inspirantes mais pas de connexion wifi sur un(e) partenaire à l’autre bout du fil, et puis des vrais chat(te)s pour faire l’exégèse de tout ce qu’on ignore comme dans les vraies religions, toussa-touça, non ?
Quoi qu’il en soit, e-dieu e-xiste probablement, sinon quel serait le sens de toussa-touça, et de qui serait-je devenu le e-ami ?
Renaud Favier – 10 août 2014









