Avant, entre Monsieur hulot et les G.O. pour schématiser, pendant les vacances, il y avait le sable (et on en revenait dessus), le soleil (qui était gratuit avant les taxes sur les panneaux solaires, les parkings en concession et les pompes à fric partout, et les dérèglements climatiques et autres), et la mer (l’amertume ?).
Mais c’était avant le chômisme pour tou(te)s, le fonctionnarisme pour les autres, les RTT obligatoires pour tou(te)s pendant les grandes vacances scolaires, et les obésités plus ou moins volontaires de tous ou presque, entre autres obscénités généralisées du temps de maintenant.
Maintenant, on est toujours (plus ou moins) en vacances (à crédit, certes, mais gratuit).
Non pas que ce soit désagréable, surtout si on « capte » des barrettes, comme twittent les djeuns …
Mais le temps est (plus) moche (qu’avant) l’été, maintenant que les parkings sont payants derrière toutes les plages accessibles en bagnole avec une chance de ne pas passer ses congés à regarder la pluie tomber, et qu’il y a du (au moins) 3G même là où on peut espérer échapper à la contagion du wifi, aux VIParisiens les plus toxiques, et aux vendeurs de conflits religieux et autres communautarismes confortables les plus bruyants.
Du coup, certain(e)s n’ont pas de meilleure idée que s’entre-insulter, et pire si pas d’affinités religieuses, politiques, familiales, ou au moins/plus sociétales (on dit comme ça, maintenant), sur facebook parce qu’ils n’ont pas de bagnole d’où morigéner un(e) quidam qui ne traverse pas assez vite un passage pour piétons ou un(e) inconnu qui ne démarre pas sur les chapeaux de roues au feu presque vert, et/ou parce qu’il y a la queue pour la piscine à Paris-Plages (faut dire que les rares créneaux où il y a un coin de ciel bleu sont pris d’assaut, et qu’on n’est pas encore rendu au moment où on pourra se baquer dans la Seine), qu’il n’y a pas assez de volontaire pour le babyfoot géant (il est vrai qu’on perd un peu du charme du baby les yeux übercompétitifs dans les yeux pleins de haine alcoolisée et la clope sur l’oreille, avec le grand machin pour mollassons à l’esprit d’équipe qui est au sport de compétition ce qu’Anne Hidalgo au Stade de France est à la politique), qu’il y a de l’attente pour un « Fatboy » sous parasol à moins de 10 mètres de la bibliothèque éphémère où l’on ne consigne même pas dans un ordinateur ce que vous avez emprunté (voire lu) en échange de votre carte d’identité (ou de n’importe quoi du genre, c’est pas des fonctionnaires assermentés recrutés sur concours administratif qui tiennent la boutique, c’est des djeuns cools probablement pistonnés par des people de la mairie de Paris mais ça n’a vraiment aucune importance par rapport à toutes les vraies truanderies à Paris et orbi).
What else, si on ne peut pas, ou veut pas, partir assez loin (de Paris et orbi) ?
Renaud Favier – 11 août 2014
PS : Vive les vacances a-quand même ! http://www.youtube.com/watch?v=SZGUIpdc0i4
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Que je suis contente de partir après le 15 août… moins de monde… un peu plus de calme…