Pas que ce soit un regret de n’avoir pas publié, ni lu, un truc qui serait dans les linéaires, entre Trierweiler et Beigbeder, ou vice-versa, ni un remords de ne pas avoir ma bobine sur un support politico-publicitaire à jeter sur table à café de salon avant poubelle, avec BHL et Duflot.
On dira, pour se rassurer entre un surf sur Fnac.com et un saut au rayons livres du supermarché réel du coin, que la rentrée littéraire parisienne est un requiem joué dans un mausolée vide, maintenant, que les pages du dernier livre ne bougent plus guère sous les yeux de morts-vivants, que les bonnes feuilles d’automne sont tombées depuis longtemps, que mieux vaut e-saluer avec élégance romantique et café pas trop tragique dans le Cloud que danser sans dignité avec les loups geignant (sans génie) autour de l’autodafé.
Et puis, je n’ai pas encore rencontré le cheval de corbillard sous les sabots duquel trouver l’adresse e-mail de l’illustrateur idéal (ou d’un photographe cool et pas cher) pour la couverture du tome 2 de « Frenchonomics » (pour le sous-titre, « Suicide économique assisté, mode d’emploi » me semble de circonstance, même si la mode de cet automne n’est franchement pas à l’emploi, ni à l’humour d’ailleurs, à Paris, et si les censeurs manquent encore plus d’humour, et d’emplois rémunérés d’ailleurs, que les éditeurs, lecteurs, fonctionnaires recruteurs pour plateaux TV culturels et autres critiques littéraires amateurs de fastfood pour neurone du genre rééduqué à la méthode globale (la méthode rose, c’est otchoz, c’est pour le clavier du piano, en principe, pas pour apprendre à écrire sur l’écran du smart-truc à twitter les articles depuis le bord de la piscine de l’ami(e) de l’auteur ou de la tablette à bloguer au cocktail offert par le/la ministre ami(e) de l’éditeur) et à la lecture des pages culturelles de Libé).
Ceci blogué, faudrait quand même zyvaviter avant que ça soit des mémoires d’outre-tombe, pas tant pour l’écriveur, le chat, leur café ou leurs claviers, y’a de la marge, en principe, ni pour l’éditeur, ces gens-là ont le cuir (de reliure, merci de suivre) plus durable que leurs bouquins de maintenant, mais c’est pour les (é)lecteurs solvables pas trop morts-vivants du bulbe, pas exclusivement avaleurs aveugles de prêt-à-répéter-sans-penser, ni définitivement en soin palliatif du neurone critique libre, que j’ai comme un genre de début de vague inquiétude …
Renaud Favier – 16 septembre 2014







