Faire de la communication politique à l’ancienne, c’est simple : il suffit d’aller à Berlin.
Pour consolider la paix (et fabriquer d’autres images TV que celle du naufrage de l’Algérie française) et une certaine idée de l’Europe, la France des Trente Glorieuses envoya son meilleur Grand faire des discours en Allemand, genre : « Berlinois, je vous ai compris » et « Vive la jeunesse allemande libre« .
Pour ne pas perdre la guerre (froide, certes), ni laisser la main à Paris (ou Berlin), l’Ouest chargea peu après un de ses plus beaux représentants de commerce d’aller crier : « Ich bin ein Berliner » (les Germanophones en sourient, la phrase signifiant aussi « je suis un petit gâteau berlinois »).
D’autres grands d’un monde encore libre … d’imaginer son avenir se sont essayé à agiter leur langue à Berlin, avec ou sans l’espoir plus ou moins sincère de changer le désordre des choses ici, là et orbi.
Le premier petit François, celui qui voyait les missiles à l’Est et voulait ses opposants émigré loin à l’Ouest, s’y est essayé …
Le petit Français d’après le 2ème grand … gaulliste de France aussi …
Même le deuxième petit François … celui de maintenant, essaye …
Maintenant, quand c’est la rentrée politicienne en France, quand on doit convaincre des créanciers que Paris ne fonce pas tête coupée vers encore une étrange défaite économique en fronpopulairant, un tchatcheur de Paris est envoyé réciter son élément de langage sur tapis rouge made in Germany : « Ich mag die Unternehmen ».
Civis romanum sum … mais les gènes de mes ancêtres les Gaulois sont récessifs …
Renaud Favier – 24 septembre 2014
PS : Berlin n’est bien sûr pas un modèle incontournable pour Paris, ni l’Allemagne le seul référentiel pour la France qui a perdu la Boussole, mais les Français d’après maintenant devront bien s’inspirer de la réunification (et de l’esprit de coalition) allemande un jour, surtout si les politiciens irresponsables balkanisent la France, et d’une certaine idée de l’esprit de réconciliation entre Européens ayant intérêt à la paix, envie de liberté, et amour de l’avenir de leurs enfants, et vice-versa ne serait-ce que pour des motifs économiques et touristiques, dont avaient su faire preuve les vieux guerriers Adenauer et de Gaulle.
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