En France, rien, de tout petits (bons à) riens, trois fois rien de rien (ça ne surprend que les Hibernatus engourdis par 40 ans de congélation du bulbe genre abonnés au Monde, et les momies sorties de sarcophage style Fillon et son ex-collabo devenu collabo de l’Elysée de maintenant partenaire de bouffe (gratuite ?) chez Ledoyen et consorts) …
Le stagiaire de l’Elysée inaugure des chrysanthèmes au Nord pendant que sa ministre de la culture toujours plus à l’Ouest apprend à lire entre un cocktail en carré VIPeople de boite à footballeurs et une visite d’exposition genre McCarthy ou Zep, et que le sinistre du Quai d’Orsay promène le gamin de Bercy au Sud pour visiter une nouvelle usine Renault délocalisée en Algérie, et que le gars de Matignon est au Front, probablement quelque part à l’Est entre un gîte rural des Alpes et une place de village avec commémoration et photographes (pour la prochaine campagne, que ce soit en 2017, ou 2022, il faut de belles photos avec drapeaux émotionnants et paysages rassurants). Le pont du 11 novembre est désormais dédié à n’importe quoi du moment qu’on peut serrer des paluches face caméra, de préférence en prenant l’air triste comme quand on lit un sondage ou un résultat économique, et repentant comme quand on regrette de s’être fait choper par des journalistes à un déjeuner entre copains politocards privilégiés sur note de frais dans une cantine pour millionnaires, et en particulier à toutes les victimes de tout et toutes les guerres, y compris économique, parce que 14-18, ça faisait vieillot et ça entretenait un sentiment patriotique jugé incompatible en haut-lieu avec les incitations ordinaires aux tribalismes régionaux et encouragements normaux aux communautarismes. Avant, on avait au moins le sport à la TV pour oublier la météo de novembre et la dureté des temps en général, mais c’était avant, maintenant qu’on n’a même plus Wimbledon sur les chaines publiques gratuites (« c’est gratuit, c’est l’Etat qui paye »), faut pas rêver de voir jouer nos exilés fiscaux de maintenant aux Masters de Londres, mieux vaut s’abonner à Silex in the City d’Arte sur Youtube.
Dans les autres mondes d’hier (ou avant-hier), pas grand chose, rien que de presque normal …
Des tanks non immatriculés roulent à l’Est de l’Ukraine, rien que de très courant là-bas et franchement tout le monde se bat les steaks de l’Ukraine du moment qu’il n’y a pas d’accident nucléaire genre Tchernobyl et que personne ne déclenche une guerre mondiale sur un malentendu ; ça cassse et ça castagne plus ou moins violemment comme d’hab’ des alentours des lycées (pour) parisiens en mode bateaux ivres (voire missiles nucléaires gravement shootés) jusqu’aux terrains de jeu d’entre Damas et Bagdad pour jeunes Français déscolarisés amateurs de totalitarismes plus ou moins archaïques en passants par toutes sortes de terres réputés saintes (enceintes de quelque chose de pas catholique ?), prétendues ancestrales (on est toujours, tous le colon de quelqu’un) ou juste irrésistiblement tentantes aux yeux de ceux-ci, ceux-là, vivants, morts, morts-vivants ou simplement lobotomisés (la lobotomie se répand encore plus vite qu’Ebola ou l’excisisme avec l’aide médicale pour les uns et les soins gratuits pour les autres sauf ceux qui peuvent payer des impôts ou veulent bien payer leurs factures, tout le monde ne souffrant pas de phobies de petits riches) ; et ça monte et descend sur les marchés, le rouble coule sans que ça ne semble troubler Poutine ni doper la compétitivité du made in Russia (la Russie, c’est comme la France et quelques autres pays communistes, comme on ne produit plus rien à part des matières premières facturées en dollars utilisés pour acheter en dollars des engrais, des mercedes, des Rolex ou des machines à pomper le pétrole, le cours de la devise locale n’a aucune importance sauf pour les imprévoyants qui ont du stock de billets en banque ou sous l’oreiller et veulent s’acheter avec un appart à Dubai, une villa aux Caraïbes ou un palais à Marrakech, toutes choses un peu chères et payables exclusivement en dollars usagés dont les numéros ne se suivent pas, cocaïne FOB livrée en 4/4 à vitres teintées blindées, ou influences trafiquables discrètement sur n’importe quelle place financière mais libellées en dollars) …
Dans le monde de demain, rien de spécial … ça bouge en Asie, (presque) rien (de) d’étonnant …
Sommet de l’APEC à Pékin (dépolluée pour l’occasion, congés forcés pour tous les gens normaux, usines fermées, les Milords du monde qui arrive en TGV ont pu respirer de l’air pur et voir du ciel bleu à Beijing, c’est un privilège considérable, mais c’est dans l’ordre des choses et ils/elles trouvent ça normal, nos « Grands » de maintenant, qu’on leur offre toujours plus d’exceptionnel aux frais de tous les autres) pour les 21 pays d’Asie-Pacifique genre USA, Japon, Chine qui représentent déjà ensemble la moitié de l’économie du monde (le truc rigolo, c’est que juste les +/- 7% de croissance annuelle de la Chine, ça représente 50% de la totalité de la hausse annuelle du PIB mondial, alors on peut préférer l’indice du bonheur brut du Bouthan et ne pas prendre les statistiques chinoises officielles pour les tables de la Loi gravées par Dieu dans le marbre, c’est du lourd), accord Obama-Jinping de façade sur l’environnement (le truc hilarant, c’est qu’avec les délires des écolos et le cynisme des lobbyistes plus malins que les activistes, les objectifs de limitation d’émission de carbone permettront à la Chine de construire des paquets de centrales nucléaires partout, de développer et d’amortir plein de nouvelles technos pour l’export de centrales dans tous les pays amis et débiteurs, enfin, last but not least, de doper à moindre coût leur nucléaire militaire sous les souriants applaudissements des « verts » du monde entier … Audiard dirait qu’être « vert » à ce point-là, ça devient gênant), histoire de donner aux ecoloratchiks de quoi tchatcher et des images pour powerpoint l’an prochain à l’éco-pince-fesses géant de #Paris2015, et démonstration de puissance technologique et industrielle chinoise (honni qui « de force politique, économique et militaire » y pense très fort) au salon aéronautique de Zhuhai (leur AirShow façon Salon du Bourget à eux, avec moins d’embouteillage qu’à Paris, un climat plus sûr qu’à Farnborough, et un bord de mer bien plus cool qu’à Dubai ou Singapour, c’est question de temps avant que ça ne devienne le n°1 mondial du genre) …

An APEC logo is shown on the Bird’s Nest stadium in Beijing, China, Nov 6, 2014. The 2014 APEC Economic Leaders’ Week is held in Beijing from Nov 5 to 11. [Photo/Xinhua]
Renaud Favier – 12 novembre 2014
PS : ça n’a rien à voir, mais quand fozywa, fozyva, aller voir dehors, même si on n’a rien de particulier à y faire http://surlepouceparis.wordpress.com/2014/11/12/on-la-deja-twitte-bien-sur-mais-quand-fozyva-fozyva/
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