Le Brexit, c’est comme une sortie d’autoroute : on peut vouloir la prendre, ou pas, mais être indécis, non !
Pas 10% des électeurs au dernier moment, en tout cas.
Je ne dis pas que les arguments pour le maintien dans l’Europe soient aussi parfaitement convaincants qu’un prêche de déconomiste socialiste d’hier, aujourd’hui ou demain sur l’impôt juste ou la nationalisation des herboristeries, un sermon de zélote du ministère de l’éducation nationale de maintenant sur les langues assassinées, les mathématiques en soins palliatifs ou le PISA mort et en fosse commune, ou un compte-rendu d’assemblée générale de commission théodule de gamins en rut de #NuitDebout sur l’élevage des chèvres du Poitou dans les jardins publics, le recyclage des résidus de toilettes sèches des rassemblements statiques et détritus de manifs mobiles en période de grève des éboueurs, ou le monopole de la vente de bière hors TVA dans les fan-zones et autres rassemblements temporaires de militants anti ceci, supporters de ceux-là, ou au contraire …
Je ne prétends pas que les partisans du Brexit n’aient pas d’éléments assez persuasifs dans leur besace souverainostalgique d’arguments populistes, d’éléments de langage anti-système (avant, on disait « anarchiste », mais c’était avant), et d’anti-européanisme pas toujours aussi primaire, opportuniste et ras des pâquerettes qu’on aimerait le (faire) croire quant on est pour le Brimain.
Et il me semble qu’on peut tout à fait ne rien en avoir à cirer, pour de bonnes ou de mauvaises raisons, par paresse ou conviction anti-démocratique, comme les abstentionnistes et pratiquants du vote blanc ou nul aux élections dans les pays où le vote n’est pas obligatoire et l’abstention sanctionnée, surtout ces temps-ci où la communication politicienne à gogo et la convergence des incompétences, mensonges et promesse fallacieuses amène tous les scrutins au bord du 50/50, seul un truc aussi invraisemblable que DSK au Sofitel de NY, incontrôlable (en principe) comme une épidémie de colique du concombre, de sadisme urbain cagoulé, ou de logorrhée anarcho-syndicale à la télé, ou inacceptable comme l’assassinat de JO Cox, pouvant faire pencher la balance.
Mais comment peut-on être indécis, c’est à dire hésitant et pouvant voter dans un sens ou l’autre, à deux jours d’un tel scrutin ?
Franchement, ça troue le QI, que les vendeurs et receleurs de sondages prennent à ce point les (é)lecteurs pour des tranches de Christmas pudding moisies qu’ils osent blablater de courbes qui se croisent, se décroisent et dansent un slow collé-serré, ne s’inquiétant pas une seconde que 10% des Britanniques soient encore indécis alors que la marge d’erreur officielle de leurs enquêtes d’opinion est de 2%.
Non ?
Ou bien, c’est de l’humour anglais que nous autres les continentaux avons du mal à comprendre …
…
Reno – 21 juin 2016