Tous les voyages ne se valent pas.
Entre les coins survendus par des fans en descente de délire (des fois, on se demande ce que les pigistes de guides pour touristes ont fumé avant d’écrire sur tel coin « croquignolet », ou telle curiosité « incontournable ») ou des mercenaires plus ou moins talentueux (les pubeux du ClubMed, par exemple, sont plutôt dans le haut des paniers question bidonnage talentueux), les chouettes endroits bousillés par la surfréquentation, la surexploitation, ou les deux (genre, Marrakech, sans les paquets de piscines à clients de sexe tarifé aux frais de la princesse ou des tribuables plus ou moins cons…entants, et sans les hordes de fans des people à résidence secondaire, du bazar à couilons, ou des deux, ça serait peut-être frais) sauce vénitienne ou à la parisienne, et les madeleines de voyages de jeunesse que l’on découvre déglinguées par le temps plus ou moins assassin, le fric rarement propre et plus rarement encore de goût potable, et les masses plus ou moins barbares, voire patibulaires, qui y passent et repassent (genre retourner à Rio, à Gstaad, ou à Saint-tropez après avoir passé les 30 dernières années entre le camping de La Baule et la maison de famille du Lubéron, faut choisir la basse-saison et préparer la Platinium et un masque à gaz pour ne pas se faire intoxiquer par les odeurs de fric (le Havane en terrasse, ça fait juste vomir le tartare pas digéré sur les coussins design si on est sous le vent des puants, mais les parfums des poule(t)s à vieux minets de ces temps-ci, c’est vraiment pas tolérable, à croire que les nez de maintenant sont tellement pleins de poudre H24J7 qu’ils confondent les roses et les proses), ni jeter dehors des coins pas trop toupourris ou interdire l’entrée de là où on rentrait sans devoir présenter un RIB en souriant et en bermuda avant.
Bref, les voyages, c’est (devenu) généralement de la daube (au demeurant toupourrite pour l’environnement, le moindre charter pour un bronze-Q polluant plus que 3 ans d’aller-retour en panzer diesel entre le domicile conjugal et le bois ou le lieu d’emploi fictif pour les uns, le bureau et l’école des gosses ou le golf pour les autres).
Le voyage au nouveau Cofy Shop de la rue Amelot (Paris 11ème, métro Oberkampf), monté par un gamin facétieux de pas trente ans ayant déjà fait un peu de buzz avec un bordel à poupées en silicone ailleurs dans Paris, ne fait pas exception.
Pas que le lieu ne soit pas sympa.
A deux pas de la place de la République et de mon Italien favori, Renato, entre un DAB de la BNP permettant de payer cash (la maison ne prend pas, pas encore, les cartes de crédit, que les citoyens exemplaires mais prudents ont d’ailleurs plutôt intérêt à ne pas utiliser pour acheter de la drogue, fut-elle légale, quand bien même les caméras de surveillance suffiraient-elles à les dénoncer, pour un paquet de raisons personnelles, professionnelles, voire sociales, même s’il est provisoirement à la mode de se réjouir de la légalisation de fait dans tous les coins du monde dirigés par des bobos et autres démagos ayant besoin du vote des ados de tous âges, voire de consommer, de la drogue « à usage récréatif, voire médical ») et les bars à Chicha et/ou à parigots pas trop métro-boulot-dodo de l’avenue Beaumarchais.
Pas que les GO soient revêches.
Au contraire, puisque le vigile costaud prend gentiment la peine d’organiser la file d’attente, tandis que les trois vendeurs du comptoir sont souriants, patients, avec le brin de nonchalance post-beatnik des fumeurs de beuh, mais l’efficacité business des diplômés d’école de commerce ayant choisi d’autres filières de délinquance que le trafic d’influence dans le milieu politicien ou sportif, le deal de trucs pas clairs comme les bagnoles diesel ou le faux luxe pour tous, ou la traite de stagiaires ou autres veaux à lait n’ayant pas la possibilité d’éviter de se faire exploiter.
Pas que la boutique ne soit pas attractive.
Les trucs à fumer, apparemment en provenance directe d’Amsterdam, sont joliment présentés, tant les dosettes pour suceurs de clopes électroniques made in China, que l’herbe pour post baba-cools rouleurs de joints au papier bio entre un jus de betterave rebelle, et un space cake au quinoa garanti équitable. Les élégantes (genre format petit godemichet, pas mini tonneau de Kro) canettes boissons à la beuh sont sagement alignées sur une étagère, le simple « canabis chill out drink », sorte de tisane arrivant en rupture de stock bien plus vite que les boissons « énergisantes » gazeuses cocktailisant cannabis, taurine et autres vraies-fausses saletés toxiques supposées réveiller les teufards à l’heure de trouver un Uber acceptant les gens bourrés et/ou en délire pour renter at home ou changer de taule, à vrai dire paradoxales puisque le H est en principe un truc pour planer paresseusement.
Juste que, franchement, le trip, quelle déception !
Je dis pas que la crème au cannabis anti rougeurs n’est pas extra, n’ayant pas encore essayé, moins encore goûté. Je dis pas que l’huile de massage à la beuh n’est pas aussi apaisante que l’huile extra vierge de baobab de chez Aroma-truc (tiens, c’est anagramme de Amora, rigolisch, nicht ?), parce que comme il n’y en avait plus (la rupture de stock, c’est un peu le concept de la boutique, qui s’attend d’ailleurs à être fermée administrativement pour légèreté dans les demandes d’autorisation et surf limite en bordure de la législation sous parapluie européen), je n’ai pas pu m’oindre telle ou telle partie du corps avec l’espoir d’extases nirvanesques. Je dis même pas que la beuh à infuser présentée en jolis bocaux à l’ancienne, sous forme de petites têtes ressemblant à des minis brocolis à la consistance et la couleur de thé, et vendue genre 40 balles la dose de précisément 2,3 grammes, n’est pas de bonne qualité et de performance acceptable, parce que je n’ai pas la moindre idée de comment juger ça, que les copines à qui j’ai demandé leur avis m’ont assuré que ça sent comme l’herbe de leurs ados, et que comme je n’en ai mis qu’une petite tête dans mon infusion Saveur du Grand Soir du Sud, c’est peut être que j’ai fait une underdose à côté de ma table de nuit, mais franchement, franchement … ça me rappelle quand on m’a fait sniffer de la farine d’épeautre bio au bureau comme gage dans un serious game supposé assurer la cohésion du groupe, la motivation de l’équipe, bref les sornettes pour adultes ayant en principe dépassé l’âge du joint en bande organisée sur la plage et n’osant pas le LSD.
Bref, la suite au prochain billet de blog, après un essai avec deux têtes de brocoli dans le demi avec le sandwich, et/ou trois dans la 5 o’clock théière, mais ça me semble une grosse fumisterie, ce truc, et c’est d’ailleurs peut-être pas plus mal, déjà que les gamins sont à côté de leurs pompes et les adultes dépressifs, alcooliques, cocaïnomanes, ou les trois, ou pire, en général, même sans substances …
Bad, you know it’s bad … surtout qu’avec 75 balles, on trouve deux vols aller-retour chez Ryan Air pour un petit voyage en amoureux …
RF – 20 juin 2018
PS : on peut apprendre plein de trucs sur le sujet en activant #cannabis dans twitter pendant un match de foot à la télé ou un débat de déconomistes à la radio.
C’est déjà (en train de devenir) un business (plus prometteur que les #startup subventionnées de gamins en short de babyfoot et dinosaures en soins palliatifs de la vieille économie), pas seulement dans plusieurs états des USA au niveau culturel pas au-dessus de la moyenne cf : https://hightimes.com/culture/weed-town-usa-how-marijuana-rescued-town-trinidad-colorado/ et en Californie jamais en retard d’un délire mystico-déconnant : https://www.refinery29.com/2017/04/149133/weed-nuns-medicinal-marijuana-experience , mais même en France, où la meilleure idée des autorités est d’intégrer une estimation de l’activité illégale de la drogue dans le PIB pour doper, sic, la croissance : https://www.challenges.fr/societe/cannabis-le-commerce-de-produits-derives-fleurit-en-profitant-d-une-zone-grise_595619
Le cannabis est en instance de devenir légal au Canada, et une boite québecquoise déjà dans le business du H thérapeutique se prépare à tsunamiser le marché, en vendant dans un premier temps la moitié de sa production directement au gouvernement du Québec, mais avec l’objectif affiché de devenir rapidement une multinationale et un leader mondial du cana…bis : https://information.tv5monde.com/info/video-quebec-une-entreprise-s-interesse-au-marche-juteux-du-cannabis-244352
C’est borderline en France. Pas mal de glandeurs genre jeunes gauchistes de salon, babacoulos tardifs, et progressistes mondains ne reculant jamais devant rien pour passer sur un plateau TV garantissant des invitations gratuites à des congrès de schnocks subventionnés et autres cocktails avec boissons à l’oeil et saladiers pas pleins que de cahouètes militent pour le cannabis pour tous, cf : https://www.jeunesgeneration-s.fr/blog/le-cannabis-arrêtons-l-hypocrisie-et-légalisons-le-appeldu18joint et la presse de/pour 68ards tardifs secoue le cocotier cf : http://www.liberation.fr/amphtml/france/2018/06/18/cannabis-cbd-la-loi-n-etait-donc-pas-si-claire_1659872 , mais il reste encore quelques garde-fous et la ministre de la santé (provisoire) a publiquement indiqué qu’elle souhaite que les échoppes (provisoires) de vente « légale » de beuh dégagent du paysage (il faudra aussi régler leur compte aux innombrables e-trafiquants) : https://www.allodocteurs.fr/maladies/drogues-et-addictions/cannabis/cannabis-agnes-buzyn-en-croisade-contre-les-coffee-shops_24954.html
Personne ne sait trop si, à quelles doses, et sous quelles formes c’est plus ou moins dangereux, plus ou moins addictif, vaguement thérapeutique, ou strictement placebo (ce qui ne signifie pas que ce serait inutile, un bon placebo pas cher made in local pouvant être, dans certaines circonstances, de loin préférable à une saleté toxique de labo requin), ni, évidemment, ce qu’il achète vraiment dans les boutiques françaises (ceci dit, c’est sûrement moins toupourri que ce que refilent les dealers), les trucs vendus pour se faire de la tisane étant supposés, à la différence de la « vraie » drogue en vente libre en Hollande, ne contenir que la molécule relaxante et, pour tangenter la légalité, moins de 0,2% de résidus du composé faisant voir des éléphants roses, mais on se demande bien qui serait assez couillon pour (r)acheter de la tisane à 20 balles la dose alors que le paquet de 20 sachets de Saveur du Soir est à 1,30 euros au supermarché, et le Temestat remboursé par la Sécu : https://twitter.com/CaDireF5/status/1009461625794023424
C’est dangereux, comme d’autres comportements à risques et activités économiques, politiques, ou sportives fondées sur l’addiction et la perte de bon sens, comme d’autres trucs qu’on avale, genre la salebouffe, inhale, style les gaz d’échappement, ou fume, ex le tabac : https://twitter.com/R_M_Neuhaus/status/997154659956539397