It’s 2.012, Stupid ! #Occupy vous (aussi) de #Politique

Il y a deux trucs nouveaux ces jours-ci, en pub politique : se promener devant les caméras TV sur l’estrade comme Steve Jobs (la Le Pen en jupette plissée, parfaite) et parler de Q … G de campagne à Paris. Sinon, éléments de langage et commentaires de sondages de saison.

Est-ce vraiment le bon plan pour (re)mobiliser les citoyens pas tous très passionnés par le mal-logement des politiciens, le concours du prix du livre politique ou le comptage des signatures d’édiles ? Enfin, ça pourrait être pire si on était dans une démocratie aussi exemplairement engagée pour le développement démocratique durable mais avec de la vraie publicité politique entre les matchs de foot et la TV réalité.

« Si tu ne viens pas à Lagardère … » disait-on au temps des Trois Mousquetaires. On pourrait s’amuser à transposer en 2.012 du genre « Si tu ne vas pas à la politique … » pour essayer d’interpeller les citoyens exilés dans l’abstinence, le protestationnisme ou … le Cloud.

Premier constat : l’abstentionnisme n’est pas un « citoyennisme ». D’abord, comme de toute façon on imprime 2 bulletins de chaque candidat pour chaque électeur (un pour l’enveloppe avec les professions de foi que personne ne lit et un par électeur susceptible de se présenter au bureau de vote), l’alibi bob-écolo ne marche pas. Ensuite, comme les absents ont toujours tort et que l’abstinence électorale des éleveurs du Larzac et autres militants du vote blanc anti-ceci ou pro-cela dure depuis une ou deux générations au moins, si ça marchait, on le saurait. Enfin, pour faire une troisième partie réthorique et un petit plaisir aux (é)lecteurs qui aiment les textes écrits un peu classiquement, rappelons qu’entre les jeux de télé-réalité et les séries américaines doublées, les discours de politiciens fréquentables sont peut être les seuls trucs en français correct avec des phrases de plus de 5 mots à écouter sur des chaines TV ou radio qui sont sur les boutons de la zapette (sinon, il y a France Culture et d’autres trucs mentionnés en petits caractères en bas de pages de Télérama ou du Figaro TV, mais les box envoient ce genre de chaines au-delà des numéros 4 ou 500, alors encéphalodimat plat garanti).

Deuxième constat : le « protestationnisme » est une religion politique très prosélyte mais pas vraiment épanouissante. Les héritiers des « isme » du 20ème siècle surfent sur la vague néo-rétro et se promènent devant les caméras en cherchant à copier la gestuelle de feu Steve Jobs comme tout le monde mais ça n’a pas l’air de les décontracter plus que leurs auditeurs (qui risquent un peu le mal de mer à force de voir leurs idoles rebelles s’agiter encore plus que les yés-yés et autres chanteurs de charme de leur jeunesse). Les uns côté gauche avec le vocabulaire d’après la seconde guerre mondiale et les idées d’avant la première. Les autres côté droit avec les idées d’entre les deux vieilles guerres et les mots de la guerre économique moderne. Les derniers arrivés tentent un blitzkrieg à l’extrême-centre de la vague, qui pourrait marcher sur un malentendu si les candidats de cette mouvance parviennent à se retenir de trop parler pour ne rien dire de nouveau ou de prendre trop tôt un virage d’un côté ou de l’autre, étant rappelé que Jean Dujardin, qui avait commencé sa carrière entre un sitcom made in France et Brice made in Nice, est bien parti pour un Oscar mondial maintenant qu’il s’est mis au néo-rétro muet et noir et blanc produit en France avec des costumes et de la musique recyclés des années 50.

Troisième constat : les pionniers de l’agora-démocratie et du e-militantisme sont en dehors de #InRealLife (et même de Second Life où il ne semble plus très tendance de créer des QG de campagne virtuels comme en 2007). Non pas que Twitter, Facebook et autres réseaux sociaux électroniques moins « grand public » mais plus ciblés ne soient pas fertiles en initiatives 2.0, voire 3.0 ou plus, en diffusion de contenus plus ou moins multimédias dans une joyeuse pagaille qui prouve surtout que la censure sur internet n’est pas trop efficace et une absence à peu près totale de fiabilité quant aux sources ou à la fraîcheurs des « news », provocations et autres indignations électroniques, enfin en relais de bonnes paroles plus ou moins émotionnantes, d’annonces d’agenda de campagne plus ou moins bouleversifiantes ou de lien vers des sites plus ou moins inquiétants. Mais à part certains comptes Twitter officiels genre Elysée ou Solferino ou lieutenants 2.0 des candidats plus ou moins déclarés et quelques sites de candidats ayant recruté de bons geeks en formation en alternance, force est de s’interroger devant l’utilité réelle pour le développement démocratique durable des twits de politiciens en manque de micros qui ne font guère qu’alimenter une écume de campagne pas toujours très claire, ou des murs facebook de militants disciplinés qui collent sur leur écran la même chose que sur les Algécos de chantiers ou autres surfaces plus ou moins planes pas trop contrôlées par les voiries et organismes de contrôle des pratiques électorales. Cela n’empêche pas de tomber de temps à autre sur quelque chose de drôle comme un lipdub et/ou de convaincant comme un slogan comme avec l’art (engagé) contemporain expérimental, ni d’espérer qu’Internet ne contribue avec talent et humour à faciliter le dialogue inter-geek de générations, grades et obédiences différentes et à réduire sinon les protestationnismes viscéraux, au moins les abstentionnismes les moins radicalement militants.

Conclusion : on a la chance de ne pas être dans un régime de parti unique ou de strict bipartisme, profitons-en, mais sans chercher midi à quatorze heure, l’eau tiède qui ne mouille pas ou le sauveur suprême sous les sabots d’un cheval galopant sur internet. D’autant que comme tous les think tanks sont confronté plus ou moins au même monde réel et lisent plus ou moins les mêmes papiers et sont formés plus ou moins dans les mêmes universités, il y en pour tous les goûts favoris et toutes les couleurs préférées sans avoir besoin d’encore plus de candidats que de marques de dentifrice dans les linéaires de supermarchés.

Evidemment, le bipartisme, ce serait un peu sommaire, comme le « oui-non » dans les référendums. Mais assez efficace dans la plupart des circonstances et la majorité des démocraties modernes, sauf exception motivée …

Evidemment, c’est bien d’avoir un peu de « nuances » (même si le plus simple le discours, le plus tout le monde peut être d’accord et le moins on dépense d’impôts/dette en communication politique et autres sondages).

Mais si tout le monde en revient un peu aux fondamentaux, c’est plus simple pour l’électeur qui peut choisir à la tête du candidat ou voter comme d’hab’ pour son club politique préféré sans se surcharger le neurone en temps de crise.

Le moins les éléments de langage rentrent dans les méandres techniques et le mieux identifié le bouc-émissaire, le plus rassuré est l’électeur.

Et le plus simple la règle, le plus près de chez soi le jeu, le plus de gens peuvent jouer.

Bref, le plus les communicants prendront les abstentionnistes, protestationnistes et cloudistes pour des citoyens électeurs normaux juste un peu sortis du jeu démocratique classique, le plus on a de chance qu’ils se comportent comme des citoyens électeurs normaux juste un peu sortis du jeu classique mais pouvant assez facilement arriver aux mêmes conclusions et intentions de vote que tout le monde qui reste dans les clous ou sur Twitter.

* * *

	#Paris Plages … vast… dans « The Place to Go…
	#Paris Plages … vast… dans Non ! Non, il ne pleut pas, on…
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